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samedi 15 mars 2025
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DANS LES COULISSES DES TENSIONS ENTRE LE TROT ET LE GALOP

DANS LES COULISSES DES TENSIONS ENTRE LE TROT ET LE GALOP

Mayeul Caire mc@jourdegalop.com

Guillaume de Saint-Seine et Jean-Pierre Barjon font le même constat : le PMU doit bouger. Mais leur stratégie sur la meilleure manière d’y parvenir diffère. Et c’est ce qui explique le grand déballage qui a commencé ce week-end. Voyage en coulisses…

Depuis quelques mois, LeTrot est à l’offensive. Il a consacré sa première phase de campagne au sujet des ressources communes aux deux sociétés mères. Non sans rappeler Margaret Thatcher sommant l’Europe (« I want my money back ! »), LeTrot a dénoncé la convention qui garantissait une répartition à 50/50 du résultat du PMU. Dans l’absolu, cela n’est pas choquant. Dans la vie, chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut. Mais là où c’est regrettable, c’est que la garantie du 50/50 permettait d’optimiser le programme du PMU.

Cette première phase de campagne était discrète. Elle n’a été révélée que très récemment (vendredi dans JDG, Patrick Klein évoquant les « coups de pied sous la table » reçus par France Galop). La seconde phase a démarré samedi. Cette fois, l’offensive est publique. Il s’agit de remplacer la direction actuelle du PMU et de choisir les futurs patrons de l’opérateur. C’était samedi dans Paris-Turf, par la voix d’Olivier de Seyssel : « Nous avons une chance inouïe d’avoir en notre sein, dans les comités, de grands chefs d’entreprise prêts à reprendre le destin du PMU », a dit le président de Filière Cheval. En langage profane, ce profil pourrait peut-être ressembler à celui de Philippe Savinel (ancien PDG du groupe Pernod-Ricard), de Joël Séché (Séché Environnement) ou de Jean-Pierre Barjon (Lorina) lui-même – la liste n’est pas close et pourrait même (pourquoi pas ?) concerner un galopeur ou deux.

Mardi, nous avons vu arriver la troisième vague. Elle a commencé vers 10 h du matin par une tribune de l’Association PP, longtemps présidée par Hubert Tassin (administrateur du PMU et membre du comité de France Galop), dont voici l’élément le plus fort : « Si nos présidents et leurs conseils d’administration ne s’engagent pas clairement sur la voie de l’indispensable entente afin de reprendre la main sur un PMU qui vacille, il appartiendra aux associations professionnelles – comme elles ont su le faire ensemble lors du débat sur l’évolution de la fiscalité – de se retrouver et d’imposer cette union du Trot et du Galop, indispensable pour éviter de continuer d’aller dans le mur. Retrouvons-nous ensemble pour montrer à nos dirigeants la voix (et la voie) d’une indispensable unité. »

Ce courrier nous a étonnés. Comment l’Association PP peut-elle renvoyer dos à dos les deux sociétés mères, comme si leur responsabilité était la même dans cette affaire ? Elle connaît pourtant parfaitement le dessous des cartes… qui n’en est même plus un, d’ailleurs, depuis ce week-end. De la part d’une association de défense du galop, on aurait peut-être plutôt attendu autre chose, comme une lettre ouverte au trot pour lui demander de revenir à la convention sur le 50/50, qui aura des conséquences néfastes sur tous les acteurs du galop – y compris les adhérents des PP.

Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises – ni au bout de l’offensive –, car dans l’après-midi, nous avons reçu une lettre cosignée par l’Association des entraîneurs-drivers au trot (présidée par Stéphane Meunier) et l’Association des entraîneurs de galop (François-Xavier de Chevigny) reprenant très ouvertement l’argumentaire d’Olivier de Seyssel. Nous citons cette lettre : « Face aux résultats médiocres des derniers mois, nous souscrivons à l’idée formulée par Olivier de Seyssel de propulser à la tête du PMU un homme ou une femme d’affaires ayant connu le succès dans son entreprise et connaisseur des courses pour occuper une place stratégique au PMU et relancer enfin une activité moribonde. »

Là encore, le fait qu’une association de galopeurs s’engage de cette manière nous a étonnés, d’autant que l’un de ses membres les plus actifs est administrateur de France Galop… et donc, par là même, parfaitement au fait de la remise en cause de la convention et des conséquences néfastes qu’elle aura sur tous les galopeurs, ses adhérents y compris. Deux heures plus tard, nous recevions une seconde version de la lettre, légèrement amendée : « Face aux résultats médiocres des derniers mois, nous souscrivons à l’idée formulée par Olivier de Seyssel de propulser à la tête du PMU un homme, une femme ou un comité stratégique afin de relancer l’activité du PMU. »

Cette fois, la définition ressemble moins directement au portrait de membres du comité du trot ayant dirigé une entreprise… mais sur le fond, que cela change-t-il ?

Dans son article de Paris-Turf, Olivier de Seyssel parlait de « renverser la table ». C’est bien ce qui est en train de se passer. Et je pense que tout le monde est d’accord avec lui pour dire qu’il est temps d’agir, à commencer par Jean-Pierre Barjon et Guillaume de Saint-Seine, qui n’ont pas de désaccord sur le fond du dossier. La différence entre les deux hommes porte plutôt sur la meilleure manière d’y arriver. Faut-il agir publiquement ou en coulisses ? LeTrot a choisi la première solution ; le Galop a choisi la seconde. L’essentiel sera de faire l’union « pour » et non « contre ».

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