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samedi 5 avril 2025
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BONNES PRATIQUES

BONNES PRATIQUES

VERMIFUGER OUI… MAIS DE FAÇON RAISONNÉE !

Adeline Gombaud

ag@jourdegalop.com

Ni trop, ni trop peu… Comment bien gérer son protocole de vermifugation ? C’est la question à laquelle Florence Polle, vétérinaire spécialisée en médecine interne exerçant à la clinique équine de Méheudin (61), a répondu il y a quelques semaines devant un parterre fourni et composé d’éleveurs, de propriétaires et d’entraîneurs de chevaux de course…

Son exposé, que nous vous partageons en pages suivantes, a mis en lumière l’importance de la mise en place de pratiques durables en termes d’utilisation d’antiparasitaires. Pendant trop longtemps, l’utilisation à l’aveugle des vermifuges a en effet généré des résistances parasitaires qui compliquent aujourd’hui la gestion des parasites et des maladies associées.

Les chevaux sont les hôtes d’une grande diversité de parasites, selon leur âge notamment.

– Les strongyloïdes westeri touchent surtout les poulains, et se transmettent lors de la tétée. Ils ne causent pas beaucoup de problèmes et ne nécessitent pas de traitement particulier, sauf en cas de signes cliniques (diarrhée) et de coproscopie fortement positive ;

– Les ascaris sont plus fréquents. L’infection est précoce et continue, souvent de foal à foal. Ils entraînent le développement d’une immunité très forte si bien qu’avant les 18 mois du poulain, l’immunité contre ces grands vers est complète. Le traitement contre ces vers n’a pas lieu d’être avant 60 jours de vie du poulain.

– Les strongles, qui se divisent en deux familles. Les grands strongles sont très bien contrôlés par la vermifugation. Les petits strongles sont plus problématiques. Les larves s’enkystent dans la paroi intestinale, en sortent quand elles se transforment en adultes, qui colonisent alors la lumière du gros intestin.

– Le ténia peut infecter les poulains dès 5 mois. Un pic d’infestation est constaté à l’automne. Le cycle du parasite comporte un hôte intermédiaire, un acarien (Oribatidae).

En résumé, si l’on s’intéresse aux chevaux par catégorie d’âge :

– Les foals sont sensibles au parasitisme (ascaris avant huit mois, ténia et petits strongles après le sevrage) ;

– Les yearlings et les 2ans sont très sensibles au parasitisme (petits strongles, ténia)

– Les juments sont peu sensibles au parasitisme (petits strongles, ténia).

Comment diagnostiquer une parasitose ?

Pour ne pas traiter à l’aveugle, il faut savoir ce que l’on veut combattre.

Pour ce faire, la coproscopie (c’est-à-dire l’examen au microscope des crottins du cheval) n’est pas un bon test de diagnostic individuel, parce que la quantité d’œufs fécaux n’est pas corrélée au nombre de femelles pondeuses présentes dans l’organisme. La coproscopie sert à déterminer le statut fort ou faible excréteur d’un cheval adulte, à mettre en évidence les parasites présents à certains stades clés chez le foal, et à tester l’efficacité des molécules utilisées sur les haras en réalisant des tests de réduction d’œufs fécaux (avant le traitement et 14 jours après). En revanche, elle ne sert pas à déterminer le risque exact de maladie parasitaire d’un individu, ou à déterminer si des signes cliniques sont dus à une maladie parasitaire. Pour cela, la prise de sang (sérologie), l’examen clinique ou l’échographie sont plus indiqués.

Vermifuges et résistances

Il existe trois familles d’anthelminthiques : lactones macrocycliques, benzimidazoles, et pyrimidines. Et c’est tout ! Le but d’un programme de vermifugation ne peut donc être l’éradication des parasites, car c’est tout bonnement impossible, mais de minimiser le risque de maladie parasitaire, tout en retardant le développement des résistances et ainsi maintenir l’efficacité des vermifuges le plus longtemps possible. C’est là qu’intervient la notion de refuge parasitaire. Il s’agit de ne pas vermifuger un certain nombre d’adultes « faibles excréteurs ». Cette population refuge ainsi créée échappe à la pression de sélection, et des parasites sensibles aux molécules sont donc conservés dans l’environnement. Les individus candidats seront sélectionnés par coproscopie.

Ainsi le plan de vermifugation doit se raisonner selon les catégories d’animaux :

– Les foals :

Vermifugation systématique : administration de molécules spécifiques à intervalles réguliers toute l’année

– Les yearlings et les 2ans :

Vermifugation stratégique : administration de molécules spécifiques à des périodes données de l’année, pour rompre le cycle de transmission des strongles et des ténias.

– Les adultes/juments

Vermifugation sélective et stratégique : administration de molécules spécifiques à des périodes données de l’année et pour certains animaux seulement (fort excréteurs) ; une vermifugation stratégique en fin d’année est néanmoins à conserver pour tous les animaux, et au printemps selon le statut parasitaire et les conditions de vie du cheval.

Quid des nouveaux arrivants ?

L’arrivée de nouveaux arrivants dans un haras peut perturber l’équilibre atteint par un plan de vermifugation raisonné. Ainsi, il est conseillé de vermifuger les nouveaux arrivants avec Ivermectine/Praziquantel ou Moxidectine/Praziquantel. Pendant 3 à 15 jours, il faudrait dans l’idéal garder ces individus au box et ou dans un petit paddock en ramassant les crottins. Après une coproscopie de contrôle pour vérifier la sensibilité, les nouveaux arrivants pourront rejoindre le troupeau.

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