UN QUART DE SIÈCLE SUR LES OBSTACLES
Par Christopher Galmiche
cg@jourdegalop.comÂ
En entrant dans l’année 2025, nous attaquons le deuxième quart du XXIe siècle. Depuis l’an 2000, qui nous semble pourtant si proche, la France des courses a énormément changé. Mais en quoi ? Quatrième épisode : l’obstacle. En France comme à l’international, sur les pistes comme dans les haras, la discipline a énormément changé tout en prouvant sa forte capacité d’adaptation.
Enghien, une fermeture marquante
Enghien est né en 1879, soit six ans après Auteuil. Son tracé coulant, avec son tournant en descente et sa ligne droite complètement plate, permettait de faire briller à la fois d’autres chevaux, mais aussi des champions d’Auteuil, voire de faire progresser les jeunes chevaux sans qu’ils ne prennent durs. Dans les années 1990, des projets d’arrêt de l’obstacle à Enghien étaient déjà évoqués… mais cet hippodrome a été complémentaire du temple de l’obstacle jusqu’au 21 novembre 2016. Prise en 2016, la décision de fermer Enghien n’a malheureusement pas suscité de vives réactions de protestations… Et le site a supprimé les obstacles pour des économies peu élevées, sans négociation avec le Trot, propriétaire d’Enghien. Des économies qui, sans vision, ne mènent nulle part. Pour remplacer Enghien, Compiègne et Maisons-Laffitte étaient sur les rangs. C’est le premier cité qui a été choisi, et c’est donc la Société des Courses de Compiègne qui s’est chargée de prendre le relais de France Galop et d’Enghien. Elle a fourni des efforts conséquents pour aménager des parcours. Les obstacles sont plus rapprochés, ce qui rappelle un peu Enghien. Mais la ligne droite se termine en montée et, dans l’ensemble, il y a longtemps eu trop de similitudes avec Auteuil. Si bien que les programmes des deux hippodromes sont longtemps entrés en concurrence… au détriment des partants. Mais depuis deux ans, Compiègne s’est adapté avec un programme de sélection sur des distances plus courtes, presque à l’anglaise avec un Grand Steeple (Gr2) sur 4.100m, une Grande Course de Haies (Gr3) sur 3.600m et de nombreuses courses pour jeunes chevaux en steeple qui finissent sur le huit, notamment grâce au parcours des 3.450m. Tout cela renforce un peu le côté « Enghien » de Compiègne…
Le calendrier Premium s’est étoffé
En 2000, il n’y a pas encore de Quinté quotidien. L’obstacle court ses réunions Premium essentiellement à Auteuil, qui a droit à tous les dimanches de mars et novembre, un en décembre et un en octobre… On court aussi à Enghien qui n’accueille qu’un seul Quinté, le jour du Grand Steeple. À Clairefontaine, Pau, et Cagnes, les réunions pendant les meetings ne sont pas toutes Premium. D’ailleurs, le meeting hivernal de Pau ne compte d’une quinzaine de réunions. Il est complété d’un meeting de printemps entre mars et mai et d’un autre à l’automne, entre octobre et décembre. Deux meetings durant lesquels ce sont les locaux Jacques Ortet et Jean-Pierre Totain qui se taillent la part du lion. Progressivement et artificiellement, le chiffre d’affaires du PMU a augmenté grâce à l’offre de plus en plus importante, c’est-à -dire l’augmentation du nombre de Quintés, mais sans véritable innovation. L’obstacle a bénéficié de cette vision de l’expansion du calendrier Premium dessinée sous Jean-Luc Lagardère. Mais il a aussi perdu de nombreux Quintés, six ces dernières années, ce qui explique qu’il ne puisse pas générer autant de chiffre d’affaires qu’avant. Il a aussi perdu des dimanches en mars, novembre, et juin notamment.
En vingt-cinq ans, Clairefontaine, Pau, et Cagnes sont passés en tout Premium en obstacle, avec plusieurs réunions à Quintés, ce qui n’était pas le cas en 2000. Fontainebleau a également vu toutes ses réunions d’obstacle devenir Premium. D’autres sociétés de province ont aussi gagné des réunions ou courses Premium en obstacle. Et d’autres, en PMH, ont perdu leurs épreuves d’obstacle pour des raisons de sécurité, d’aménagements, ou de conflits avec les propriétaires des pistes par exemple. L’obstacle n’étant pas aussi représenté que le plat et le trot au calendrier, il a vu son chiffre d’affaires baisser. Et là où, en 2000, toutes les réunions d’Auteuil débutaient à 14 h, avec l’empilement des réunions, elles sont désormais (trop) nombreuses à lancer les hostilités à 12 h, voire plus tôt, ce qui n’aide pas les enjeux dans la discipline.
Une progression nette des encouragements en vingt-cinq ans
Conséquence de la hausse de l’offre Premium, les encouragements ont nettement progressé. Prenons des exemples dans chaque catégorie de course. Le Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1) est passé de 448.198 € d’allocations globales en 2000 à 900.000 € en 2024, soit +100,80 %. Le Prix La Barka (Gr2) a bondi de 128.058 € à 185.000 €, soit +44,47 %. Le Prix Duc d’Anjou (Gr3) a grimpé de 96.042 € à 150.000 €, soit +56 %, alors que le Prix Beugnot (L), traditionnel gros handicap, est passé de 92.610 € à 110.000 €, soit +18,7 %. Pour ce qui est des courses à conditions, le Prix Le Pontet 2000 avait une allocation de 38.416 € contre 53.000 € pour une épreuve équivalente en 2024, le Prix Pharaon, soit +38 %. Enfin, dans les réclamers, le Prix Ouistreham avait une allocation de 20.806 € en 2000. Une épreuve similaire en 2024, le Prix Gopal, possède une allocation de 26.000 €, soit +24 %. Comme en plat, le taux de couverture des pensions par les gains en obstacle a diminué malgré tout, du fait des 35 heures, de la hausse des matières premières, etc.
Une photographie différente de l’entraînement des sauteurs
Les allocations ont donc nettement progressé et cela se traduit lorsque l’on regarde les classements des entraîneurs en 2000 et en 2024. En 2000, seulement huit entraîneurs avaient dépassé le million d’euros de gains, contre vingt-trois en 2024. Le lieu d’installation des entraîneurs composant le top 15 est aussi différent des années 2000. Il y a vingt-cinq ans, Jean-Paul Gallorini était tête de liste, devant Jehan Bertran de Balanda, Marcel Rolland, Thierry Civel, François Doumen, Bernard Sécly, Guy Cherel, Jacques Ortet, Guillaume Macaire, et Jean-Pierre Totain. Il y avait donc sept « Parisiens » contre deux Palois et un Royannais. Tous entraînaient sur un site public. En 2024, Arnaud Chaillé-Chaillé est le numéro 1 devant François Nicolle, le tandem Lageneste-Macaire, Gabriel Leenders, Mickaël Seror, Daniela Mele, David Cottin, le duo George-Zetterholm, Dominique Bressou, Jérôme Delaunay, Emmanuel Clayeux, Yannick Fouin, Hugo Merienne, Mathieu Pitart, et Philippe et Camille Peltier. Sur ces quinze premiers entraîneurs au classement, neuf sont installés en province et cinq en région parisienne, notamment à Chantilly qui a retrouvé un peu de sa superbe en matière d’entraînement de sauteurs avec l’installation de jeunes professionnels très doués. Point intéressant, sur ces neuf professionnels qui entraînent en province, six le font sur un centre d’entraînement privé, un phénomène qui s’est amplifié durant ces vingt-cinq ans. Cela présente des inconvénients (notamment des investissements pour l’entraîneur), mais aussi des avantages pour ceux qui ont choisi de le faire puisqu’ils sont maîtres chez eux et modèlent leur outil comme ils le souhaitent. Qui d’autre est avantagé par ce cas de figure ? La société mère évidemment dont les coûts sont nuls. Mais cela implique évidemment des trajets plus longs pour courir en région parisienne et donc des dépenses de ce côté-là . Du pour et du contre… Le positif en matière d’entraîneurs réside aussi dans le fait qu’il y a un rajeunissement dans les rangs et que la discipline possède une diversification de profils d’entraîneurs plus importante, ce qui se voit en matière de résultats. Et l’obstacle, contrairement au plat, a peut-être plus facilement conservé certains profils de propriétaires provinciaux. Nous pourrions vous citer plusieurs exemples à ce sujet. Mais évidemment, il y a une grande disparité entre les régions.
De jeunes professionnels conquérants
En 2000, François Doumen brillait encore sur les obstacles étrangers. C’était le cas notamment avec le phénoménal First Gold (Shafoun). Parallèlement, un peu plus tard, Guillaume Macaire a fait des raids avec les Jaïr du Cochet (Rahotep), Japhet (Perrault), et d’autres. Mais progressivement, ces aventures anglo-irlandaises sont devenues beaucoup plus rares… Les réussites d’Emmanuel Clayeux et de David Cottin sur le cross de Cheltenham, puis le succès de Gold Tweet (On est Bien) dans le Cleeve Hurdle (Gr2) pour Gabriel Leenders, ont relancé la machine. Tout comme plus récemment le triomphe d’Il est Français (RS) (Karaktar) dans le Kauto Star Novices’ Chase (Gr1) et sa deuxième place dans le King George (Gr1). Nos jeunes entraîneurs n’hésitent plus à se rendre en Angleterre. David Cottin devrait présenter Jet Blue (Martaline), récent lauréat de Gr2 à Cheltenham, durant le Festival. Le Festival, il en est question aussi pour Il est Français… Gagner en Angleterre, c’est bon pour tout le monde. Pour nos entraîneurs, pour attirer de nouveaux propriétaires chez eux grâce à la meilleure publicité qui soit. Et pour le PMU, car de nouveaux propriétaires, cela signifie de nouveaux partants pour nos courses !
Une précocité accrue
En vingt-cinq ans, nos 3ans se sont professionnalisés presque à outrance. En 2000, les épreuves pour la jeune génération étaient la chasse gardée de certains entraîneurs dont les pensionnaires étaient bien mécanisés. Parallèlement, nous y voyions aussi des poulains ou pouliches très verts qui progressaient avec le temps. Ce n’est plus le cas désormais. Les entraîneurs dressent parfaitement leurs chevaux et les 3ans vont vite, beaucoup plus vite, ce qui peut laisser des traces pour la suite de la carrière des chevaux. Mais le programme français est orienté vers la précocité et il est complètement lié au commerce puisque notre précocité nous donne un avantage décisif sur nos rivaux, à savoir l’Angleterre et l’Irlande.
Auteuil a changé
Photo_Auteuil le jour du Grand Steeple 2004_Scoop Dyga
En 2000, on pouvait assister aux courses d’Auteuil sur les trois pelouses, au plus près des acteurs. En 2007, la mairie de Paris a renégocié le bail et elle en a profité pour récupérer les seize hectares de pelouses, ce qui a engendré des travaux conséquents avec la suspension momentanée des parcours empruntant le huit en haies et la disparition d’une des trois pistes du tournant d’Auteuil… Les prix d’entrée ont été revus en forte hausse dans les années 2010, alors que les premiers Dimanches au Galop, en 2004, réunissaient 10.000 spectateurs en moyenne en étant totalement gratuits. Résultat des courses ? Auteuil peine à retrouver le public qu’il était capable de rassembler il y a une vingtaine d’années (30.000 personnes pour le Grand Steeple). Il est pourtant l’hippodrome phare de l’obstacle, et sans phare, c’est la nuit complète… Mais ne désespérons pas, des idées existent pour Auteuil et il faut juste se donner du mal ! Auteuil n’a pas changé qu’en matière de pistes, de pelouses, et d’affluence. Il a aussi changé de par son terrain. En 2000, d’octobre à décembre, et de mars à avril, les terrains restaient lourds très longtemps. Le drainage réalisé depuis a permis d’avoir une piste beaucoup plus belle, très bien entretenue, qui permet d’avoir de meilleures conditions de courses durant des périodes compliquées sur le plan du climat. Mais ce drainage a le revers de sa médaille car il a rendu les terrains vraiment lourds beaucoup plus rares. Les courses ont logiquement vu leur vitesse augmenter avec des pistes plus rapides, de l’avis des jockeys. La physionomie des épreuves a donc changé.
Un propriétariat différent
Comme en plat, le classement des propriétaires en obstacle n’a rien à voir avec celui de l’an 2000. Cette année-là , Daniel Wildenstein (avec 40 sauteurs) était en tête devant Jean-Paul Sénéchal (77 chevaux), l’écurie Zingaro (29 représentants), Fernando Pereira, Robert Fougedoire, Georges Vuillard, la marquise de Moratalla, Claude Cohen, et Gilbert Gallot entre autres. De toutes ces grandes casaques, il ne reste en activité, avec nettement moins de chevaux, que l’écurie Zingaro. Tous les autres nous ont quittés ou ont choisi d’arrêter les courses de manière retentissante comme Jean-Paul Sénéchal. Sans tous ces grands noms, dont plusieurs élevaient comme la famille Vuillard ou encore Gilbert Gallot, la photographie des propriétaires en 2024 a complètement changé. La Famille Papot a repris le flambeau des autres grandes casaques de l’obstacle avec de multiples succès au plus haut niveau et des titres de tête de liste. Mais derrière, l’absence de très grands propriétaires se fait sentir puisqu’on retrouve pas moins de 7 entraîneurs sur les 12 premiers propriétaires en 2024, ce qui n’existait pas du tout en 2000. L’augmentation des allocations au fil des années a permis de développer plus facilement cet aspect. De grands éleveurs ont fait des efforts comme Patrick Joubert, la famille Devin, et le haras de Saint-Voir, qui ont décidé de faire courir en leurs noms plus de chevaux qui auraient pu être vendus, au gré des évolutions du marché. Nicolas de Lageneste nous avait expliqué en février 2024 : « Ce n’est pas spécialement une volonté de courir sous nos couleurs. Mais c’est un peu une récompense de notre politique de moins exporter les chevaux. Nous avons fait des efforts financiers en refusant des sommes à l’exportation pour courir nos chevaux en France. C’est en quelque sorte un retour des choses. La solution de facilité est de vendre au meilleur marché qui est à l’exportation. Si nous voulons nous maintenir à un bon niveau, il faut faire ces sacrifices. Quand ça se passe bien, nous sommes récompensés. » Des casaques sont apparues comme l’écurie Hub de Montmirail, l’écurie de Lynne et Angus Maclennan, et des associations entre grands propriétaires français et britanniques se font de plus en plus pour garder des chevaux qui, sans cela, auraient été exportés. D’autres propriétaires britanniques choisissent d’avoir leurs représentants en France sous l’impulsion de jeunes entraîneurs, qui n’hésitent plus à se « faire de la publicité » en courant (bien) outre-Manche. C’est un phénomène nouveau par rapport à 2000. Mais ces nouvelles casaques ne se développent pas avec le même nombre de chevaux que les propriétaires des années 2000.
Un éclatement des collaborations entre jockeys et entraîneurs
Entre 2000 et 2024, si l’on regarde les différents classements des jockeys d’obstacle, la politique a grandement changé. En 2000, chaque jockey avait son patron respectif, Jacques Ortet pour Christophe Pieux, Guillaume Macaire pour le tandem Gicquel-Ricou, Jean-Pierre Totain pour Denis Desoutter, Marcel Rolland pour Philippe Chevalier, et Jehan Bertran de Balanda pour Laurent Métais. En 2024, même si certains jockeys travaillent avec plus d’affinités pour des professionnels en particulier, la collaboration a changé. La notion de jockey free-lance en obstacle n’existait pas en 2000, alors qu’elle est courante aujourd’hui. L’arrivée des agents a aussi bouleversé la donne. Nos jockeys d’obstacle montent désormais pour une plus grande variété d’entraîneurs qu’en 2000. Les contrats de première monte sont toujours aussi rares. Il y a bien eu Philippe Chevalier pour la marquise de Moratalla dans les années 90, Christophe Pieux et Jacques Ricou au début des années 2000 avec Sean Mulryan… Mais désormais, seul Clément Lefebvre a un contrat moral avec la casaque Hinderze.
Un marché à l’amiable qui s’est renforcé
Dans l’ouvrage publié en Angleterre sur le crack Kauto Star (Village Star), son propriétaire Clive Smith a expliqué qu’il avait acheté ce dernier pour 400.000 € après un succès dans le Prix de Longchamp (Gr3) 2004 et une deuxième place dans le Prix Cambacérès (Gr1) 2003. En tenant compte de l’inflation, ce montant serait de l’ordre de 544.472 € aujourd’hui. C’était un montant astronomique à l’époque, mais Kauto Star a donné raison à son propriétaire. Durant les années 2010, pour ce genre de profil, à savoir un jeune champion, voire pour des cracks d’Auteuil, il a été proposé des sommes aux alentours du million d’euros, voire plus. En ce qui concerne un bon gagnant à Auteuil, voire pour des placés en région parisienne ou en province, on pouvait atteindre des sommes entre 200.000 et 300.000 €. Même un peu plus… Les AQPS ayant bien performé en plat ont aussi vu leurs prix bondir s’ils cochaient toutes les cases. Nous pouvons citer dans cette catégorie les lauréats du Prix Jacques de Vienne (Gr1 AQPS)… Seuls les point-to-points irlandais ont concurrencé le marché à l’amiable français. Ces dernières années, les propriétaires français se sont associés pour conserver les chevaux en France. Et les prix sont parfois devenus plus élevés. Si bien que ces deux dernières saisons, les exportations sont moins nombreuses chez les chevaux à l’entraînement.
La continuité chez les éleveurs
Pour élever, il faut avoir une vision à long terme et si nous comparons les classements en obstacle de 2000 avec 2025, nous nous apercevons qu’il y a une vraie continuité. En 2000, Hubert Carion était le numéro 1 et sa famille a pris le relais depuis sa disparition, le haras de Saint-Voir était bien sûr déjà présent dans le top 5, tout comme le haras des Coudraies. Ce qui est amusant de noter, par rapport à 2000, c’est que le nombre d’éleveurs élevant spécifiquement pour l’obstacle avec des effectifs significatifs a nettement augmenté. Car en 2000, on pouvait facilement se retrouver dans le top 20 avec un cheval né pour le plat qui se révélait être bon sauteur. Ce n’est plus du tout le cas désormais.
Les étalons d’obstacle ayant couru en obstacle en augmentation
Au classement des étalons d’obstacle en 2000, seulement trois sires parmi les dix premiers avaient couru en obstacle : Cyborg (Arctic Tern), Beyssac (Paris Jour), et Shafoun (Labus). En 2024, ils sont au nombre de cinq avec Cokoriko (Robin des Champs), Saint des Saints (Cadoudal), Kapgarde (Garde Royale), ChÅ“ur du Nord (Voix du Nord), et Great Pretender (King’s Theatre). Guillaume Macaire et Jean-Paul Gallorini ont été notamment deux des grands « fabricants » d’étalons de ce type. Le phénomène s’est encore accéléré ces trois dernières saisons. Et ce n’est pas fini… Regardez le nombre d’entiers dans les Prix Rush, Wild Monarch, Finot, d’Essai… Il est en constante augmentation ! Avoir un étalon d’obstacle ayant couru en obstacle est devenu très à la mode.
La création du label AQPS
Entre 2000 et 2025, de grands noms ont aidé à populariser l’AQPS, avec la création d’un stud-book dédié à la race, de Groupe en plat à l’aménagement d’un programme important de courses, et à populariser le French Chaser outre-Manche. Des personnes comme Bernard le Gentil, Michel de Gigou, Hervé d’Armaillé et beaucoup d’autres ont constamment fait évoluer dans le bon sens la race AQPS et l’association qui en découle, laquelle a désormais un poids très important politiquement. Il ne faut pas oublier qu’en 2000, nous étions cinq ans après la fusion dans France Galop de la Société des Steeples. Alors président de France Galop, Jean-Luc Lagardère était orienté « plat » et l’obstacle était un peu au « placard ». Mais grâce à des personnalités dotées d’un grand sens de l’intéret commun, comme Bernard le Gentil, la discipline a gagné une première manche avec le « deux tiers – un tiers ». Patiemment, le monde de l’obstacle s’est imposé comme un faiseur de roi qui fait ou défait les présidents de France Galop ! Et dans ce poids politique de l’obstacle, il y a évidemment le rôle des AQPS avec Alliance Galop, le soutien de la province… Mais cela ne fut pas sans sacrifice. Depuis la disparition de la Société des Steeples, la discipline a joué le jeu de l’intérêt collectif en cédant notamment des Quintés et des créneaux porteurs sur le plan des enjeux.
L’obstacle se prend en main après la disparition des haras nationaux
Suite à la disparition des haras nationaux, plusieurs sites étaient annoncés sur le déclin, voire proches de la fermeture. Mais rien n’est définitif ! Sous forme de coopérative, le haras de Cercy est un succès. Le Lion d’Angers, autre ancien site des haras nationaux, fonctionne très bien. Bien des lieux de monte se sont spécialisés vers l’obstacle avec succès à travers le territoire. En l’espace de vingt-cinq années, il y a eu une vraie professionnalisation et véritable spécialisation en matière d’étalonnage pour l’obstacle. Les tarifs de certains étalons d’obstacle sont comparables avec ceux de la gamme moyenne en plat. Les prix de saillie ont, dans certains cas, été multipliés par cinq ou dix.Â