QUAND FÉVRIER DÉBUTE… EN JANVIER

Les ventes de février débuteront jeudi à Newmarket. Nous ne serons que le 30 janvier mais il ne faut pas s’en étonner plus que cela, pareil cas de figure étant déjà arrivé en 2020. Cette année, la saison des ventes d’hiver est raccourcie. Tattersalls a conservé un format sur deux sessions alors que Goffs a supprimé une journée. Sa vente se déroulera sur deux jours, les mercredi 5 et jeudi 6 février. Enfin Arqana a concentré sa vente en une unique session programmée le mercredi 12 février. La raison est assez simple : le nombre des chevaux inscrits a baissé de 1.206 à 1.048 et l’explication tout aussi logique… la prolifération des ventes en ligne. L’offre de Newmarket a baissé de 45 lots mais 85 chevaux ont été proposés en ligne il y a deux semaines. Le catalogue de Tattersalls February Sale est passé à 334 lots mais 67 ont été retirés mercredi à midi. On peut dès lors s’attendre à voir passer 260 sujets sur le ring, soit une quinzaine de moins que l’an dernier et 120 de moins qu’en 2022 lorsque les acheteurs pouvaient jeter leur dévolu sur 384 chevaux, toutes catégories confondues.

L’an dernier, au cours des trois ventes de février – dispatchées sur sept sessions –, 697 lots avaient trouvé preneurs pour un chiffre d’affaires de 9,63 M€. En 2015, dans ces ventes de février, avec 799 lots vendus, le chiffre d’affaires avait atteint 10,56 M€. Si l’on compare les prix moyens, nous sommes pratiquement sur la même ligne alors qu’en 2015, Goffs avait eu quatre lots à 100.000 € ou plus, Tattersalls un seul et Arqana aucun ! En 2024, nous avons recensé deux achats à six chiffres (en euros) chez Arqana comme chez Tattersalls et un seul à Goffs. On peut parler d’un « retour vers le passé » mais il faut considérer que les records dans ce type de ventes sont tous liés à des événements. Comme ce fut d’ailleurs le cas en 2018, à Tattersalls, quand un 3ans jugé comme un candidat au Derby, un certain Willie John (Dansili), avait fait tomber le marteau à 1,9 MGns (2,35 M€) alors que quatre jeunes femelles avaient atteint 2,1 MGns (2,60 M€). Ces cinq vendus totalisaient alors la moitié du chiffre d’affaires record à plus de 8 MGns. Le meilleur score de Goffs (6,02 M€) au cours de la dernière décennie date de 2022 et résulte d’une offre très large. Arqana a connu sa meilleure vente de février en 2019, l’année de la dispersion du haras de Manneville et de la succession de la marquise de Moratalla. Au total cette année-là, les 57 lots offerts au cours de ces deux dispersions avaient obtenu 2,82 M€ soit 54 % du chiffre d’affaires global.

Avec 37 lots, Godolphin ne fournit pas moins de 15 % de l’offre de Tattersalls. L’an dernier, il n’en avait proposé que 10 dont huit qui avaient été vendus pour 117.500 Gns (146.000 €). Cette année, le meilleur rating (106) de la team Godolphin est affiché par le français d’entraînement Galashiels (Australia), gagnant de Listed et placé de Gr3 en 2024 pour l’entraînement d’André Fabre. On recense 17 hongres et il n’y a qu’un seul entier. Les femelles sont au nombre de 19, toutes pratiquement âgées de 3ans et 4ans. La meilleure d’entre elles est Valdivara (Blue Point), 4ans, troisième l’an dernier du Prix Amandine (L) avec une valeur 45 (100). Trois sont des filles de Dubawi (Dubai Millennium) et autant de Night of Thunder (Dubawi). La 3ans Scarlet Princess (Kingman), placée deux fois, est une fille de la lauréate du Prix de l’Opéra (Gr1) Lady Marian (Nayef) alors que la 4ans inédite qui passera aussi sur le ring, Wedding Band (Lope de Vega), est par la lauréate du Prix Marcel Boussac (Gr1) Wuheida (Dubawi).

Les short yearlings ont cartonné à Keeneland January avec pas moins de 381 vendus pour 16,45 M$ (15,76 M€), soit près de la moitié du chiffre d’affaires de la vente américaine. À Tattersalls, ils ne seront que 14, dont un Saxon Warrior (Deep Impact) issu d’une demi-sœur de la gagnante du dernier Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1) Bluestocking (Camelot). L’offre d’Arqana est constituée de 43 sujets. L’an dernier, 35 étaient passés sur le ring et 29 avaient trouvé preneurs pour des petits prix, contrairement à 2023 où nous avions eu un top price à 105.000 € pour un fils de Persian King (Kingman), ainsi que 36 autres yearlings vendus. Goffs est la seule vente où il y a un vrai marché pour ce segment. La semaine prochaine, les shorts yearling offerts ne seront pas moins de 240 dont plusieurs issus d’étalons haut de gamme. L’an dernier, les short yearlings qui avaient été vus en Irlande avaient affiché un chiffre d’affaires de 1,82 M€ soit près de 60 % du total, pour 130 vendus.