MATTHIEU NADOT, ENTRAÎNEUR PUBLIC… MAIS PAS QUE
Propriétaire de chevaux de course depuis 2018, Matthieu Nadot est avant tout un cavalier de concours mais il a aussi été gentleman-rider, jockey et responsable d’écurie. Il est ce qu’on appelle un « touche-à-tout » puisque depuis une dizaine d’années, il débourre et pré-entraîne. À 34 ans, il vient d’obtenir sa licence d’entraîneur public. Ceci dit, si vous n’êtes pas un propriétaire novice, il n’entraînera pas vos représentants…
En effet, depuis quelques années, les personnes qui exercent l’activité de débourrage et pré-entraînement ne peuvent plus prétendre à un agrément de permis d’entraîner mais à celui d’entraîneur public : « J’aurais souhaité être permis d’entraîner mais, de par mon métier, France Galop ne l’accepte pas. J’ai donc passé ma licence d’entraîneur public afin d’entraîner mes chevaux et uniquement mes chevaux. Notamment ceux que j’élève, ceux que j’ai en propriété avec mes amis ou mon père. Si des propriétaires déjà présents dans le secteur me demandent de prendre leurs chevaux, ce sera non. Je travaille essentiellement avec des entraîneurs qui m’envoient leurs clients. Et en aucun cas, je ne souhaite entrer en concurrence avec eux… »
Installé à Châteaubriant
« J’ai toujours eu envie de créer ma structure. Il y a une dizaine d’années, ma femme et moi avons acquis celle d’un ancien entraîneur de trotteurs dont nous avons modifié les infrastructures et notamment la piste. Cette dernière fait un peu moins de 900m et elle est divisée en trois parties. J’ai également des obstacles au sein de ma structure et j’ai la possibilité de travailler mes chevaux à Senonnes. J’emploie trois salariés ainsi que des jeunes en formation, notamment des personnes qui évoluent dans le concours complet. Nous bénéficions de 25 hectares et de 40 boxes. Actuellement, nous hébergeons une trentaine de chevaux. Je réalise de nouveaux aménagements afin d’en accueillir 15 de plus, uniquement des chevaux à l’entraînement. »
Cavalier de concours… et une rencontre
« J’ai été cavalier de concours complet à un bon niveau. Après le bac, j’ai voulu intégrer l’École nationale d’équitation dans l’objectif de rentrer au pôle France, mais je n’avais pas un assez bon niveau. Je suis donc parti un an en Irlande dans une écurie de complet afin d’apprendre l’anglais. J’ai aussi travaillé chez Emmanuel Clayeux. C’est d’ailleurs à ses côtés que j’ai découvert les courses… et j’ai aussitôt accroché ! Je devais avoir 18 ans à l’époque. J’ai rencontré monsieur Clayeux grâce à Stéphane Milaveau de l’élevage d’Ainay. J’ai rapidement repris un BTS production animale et j’ai pu monter en tant que gentleman-rider pendant deux ans. J’ai aussi été jockey pour Emmanuel Clayeux, François Nicolle et Arnaud Chaillé-Chaillé. C’est chez ce dernier que je suis devenu premier garçon. Je continue le concours complet. J’ai un bon 7ans dont la famille Clayeux a des parts et avec lequel je devrais participer au championnat du monde dans deux ans. »