0,00 EUR

Votre panier est vide.

0,00 EUR

Votre panier est vide.

samedi 4 janvier 2025

AccueilCoursesLÉGENDES DES COURSES HIPPIQUES FRANÇAISES

LÉGENDES DES COURSES HIPPIQUES FRANÇAISES

HALL OF FAME

LÉGENDES DES COURSES HIPPIQUES FRANÇAISES

Fin 2024, JDG a créé le premier « Hall of Fame des courses hippiques françaises ». Un projet pour honorer les grands acteurs du galop. Découvrez chaque jour les premiers intronisés…

Aujourd’hui : Yves Saint-Martin (1941)

Né le 8 septembre 1941 à Agen, dans le Lot-et-Garonne, Yves Saint-Martin est considéré comme l’un des plus grands jockeys de tous les temps. En quarante-sept ans de carrière, il remporte quinze Cravaches d’Or (record qui tient toujours) et plus de trois mille victoires, dont quelques-unes des plus belles épreuves internationales. Sa position à cheval, l’intelligence de course, cette classe naturelle, inspirent encore les gamins aujourd’hui. Saint-Martin est devenu une marque, une expression “c’est le futur Saint-Martin” peut-on entendre d’un cavalier qui sort du lot dans les allées du Moulin à Vent (nom de l’école des courses hippiques à Gouvieux). Une légende.

Fils d’un gardien de prison et d’une gardienne de bibliothèque, le jeune Saint-Martin quitte le foyer familial en 1955. Il a quatorze ans. Direction Chantilly et l’établissement du célèbre François Mathet. Le jeune homme mesure alors 1,30 mètre, ce qui l’oblige à monter sur un panier pour brosser les chevaux. Il fait ses débuts en compétition deux ans plus tard, à Soissons, en selle sur Good Lord. Enfin, en selle, mais trop longtemps avant la chute. Cette mésaventure est rapidement oubliée, puisqu’il va ensuite s’imposer à vingt et une reprises cette année-là. Le succès n’attend pas et c’est à peine âgé de dix-neuf ans qu’il remporte ses premières grandes courses. En avril 1960, Guy Lequeux, accidenté, ne peut monter Régent dans le Prix d’Harcourt à Longchamp. Saint-Martin est désigné par Mathet pour le remplacer sur ce cheval compliqué. Il gagne d’une courte encolure.

En août à Deauville, il remporte le Morny avec Solitude et termine l’année avec cent sept victoires, ce qui lui vaut à la fois la première Cravache d’Or d’une longue série, mais aussi le premier contrat de sa carrière, signé par le grand propriétaire-éleveur François Dupré. “Combien de fois ai-je relu, le soir, cette page dactylographiée qui ne portait que deux signatures : François Dupré – Yves Saint-Martin. On m’aurait alors proposé, à la place, un diplôme de l’E.N.A. que je l’eusse refusé avec dédain”. Entre-temps, il rencontre Michèle et l’épouse en 1964. “Mimi” est la fille du premier garçon de l’écurie Mathet.

Les victoires s’enchaînent en France et à l’étranger. Cinq ans seulement après ses débuts, Saint-Martin a déjà glané quelques-uns des plus beaux trophées internationaux, dont le Diane, les Oaks et le Derby d’Epsom, la Coronation Cup ou le Washington, D.C. International. Aux États-Unis, on le surnomme le Golden Boy. Une groupie lui aurait même acheté le slip qu’il portait lors d’un succès…

Saint-Martin continue de travailler, d’ajuster, de peaufiner à l’extrême le geste et la finesse. Son style est inimitable, reconnaissable au sein d’un peloton fourni.

Quatre Jockey Club (il en remporte neuf durant sa carrière) et un Arc de Triomphe plus tard, en 1970, il quitte l’écurie de son maître d’apprentissage pour signer un contrat de premier jockey de l’écurie Wildenstein. Il a trente ans et va rencontrer une certaine Allez France. Saint-Martin est désormais une star, à une époque où le sport hippique est à son apogée. La Cravache d’Or est remise par des personnalités du show business et les plus grands cavaliers font partie de la jet set. Les images de mondanités alternent avec les faits divers concernant voitures de sport et accidents de la route. On pardonne beaucoup au talent. Il faut dire que le palmarès s’étoffe, notamment avec celle qui deviendra la jument de sa vie.

Car 1972 marque les débuts d’Allez France. Le tandem va entrer dans l’histoire et dans les cœurs comme peu l’ont fait avant… et après eux. La fille de Sea Bird, qui fut la première pouliche de l’histoire à glaner plus d’un million de dollars de gains, lui sera toujours associée durant sa carrière. Au-delà d’un palmarès exceptionnel, riche de huit Groupes 1, Allez France et Yves Saint-Martin représentent une sorte de couple parfait. Il faut dire que la demoiselle a son caractère, et qu’il faut au moins la finesse de son partenaire pour la comprendre. Yves ne laissera jamais sa place en selle, même lorsqu’à quelques jours du Prix de l’Arc de Triomphe 1974, il se fracture la hanche en tombant à Maisons-Laffitte. Rééducation intensive, infiltration, Saint-Martin arrive à Longchamp sur des béquilles le jour de la course. Elle lui offre son deuxième Arc. Il lui permet de franchir le poteau en tête malgré des aléas de parcours [lire la biographie de la jument]. “Ma beauté, ma star, ma reine, mon grand amour. Elle fut tout cela et restera toujours dans ma mémoire, mon cœur et jusque dans mon corps, que j’ai même torturé pour elle, elle qui lui avait donné tant de plaisir”. Les mots du jockey se passent de commentaire…

Si une championne comme Allez France demande un talent particulier pour dompter ses ardeurs, Saint-Martin en a fait une marque de fabrique. Lorsqu’il est en tête, peu de jockeys osent l’attaquer. Il a la science du train. Capable d’attendre alors qu’il mène le peloton, il utilise peu (ou pas) sa cravache. Il sait tout faire, et surtout écouter son partenaire et analyser une course. En 1982, alors qu’il devient premier jockey de Son Altesse l’Aga Khan (renouant donc avec François Mathet), il prédit la veille du Prix de l’Arc de Triomphe, auquel il participe avec Akiyda, le déroulement de la course et la manière dont il va mener sa pouliche, qui n’est pas favorite. Il s’impose très exactement comme il l’avait prédit, d’un rien. C’est lui qui insiste, en 1987, pour que Natroun soit au départ du Jockey Club. Il remporte son neuvième “French Derby” sans un coup de cravache, venant de l’arrière du peloton battre un Trempolino (futur vainqueur de l’Arc) extrêmement sollicité. La même année, alors âgé de quarante-six ans, Saint-Martin raccroche les bottes à l’issue d’une victoire à Osaka, au Japon. “Je n’ai plus rien à prouver, j’ai tout gagné, sur tous les hippodromes du monde.” Yves passe le témoin à son fils, Éric, qui inscrit quelques années plus tard, en 1993, une cinquième fois le nom Saint-Martin au palmarès du Prix de l’Arc de Triomphe, qu’il remporte avec Urban Sea.

VOUS AIMEREZ AUSSI

Les plus populaires

LUCKY PLACE ENGRANGE

TUZ CONSERVE SON TITRE

MEYDAN (AE), VENDREDI

KORRAL RECTIFIE LE TIR