CLÉMENT LEFEBVRE, LA CONSTANCE RÉCOMPENSÉE
Après quatre Cravaches d’Argent, Clément Lefebvre est enfin parvenu à décrocher l’or en 2024. Mardi soir, alors qu’il était sur la route entre Cagnes et Pau, il a répondu à nos questions. Comme toujours… avec franchise et précision.
Par Christopher Galmiche
cg@jourdegalop.com
Jour de Galop – Après quatre Cravaches d’Argent, preuve d’une continuité au plus haut niveau, vous avez remporté une première Cravache d’Or plus que méritée en 2024. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Clément Lefebvre – C’est un rêve de gosse d’avoir gagné la Cravache d’Or. Lorsque l’on veut devenir jockey, on observe les grands noms et on veut faire comme eux. C’est vrai que mes quatre Cravaches d’Argent étaient déjà magnifiques. Une preuve de continuité. Après ces quatre trophées en argent, l’or est rapidement devenu un objectif. Ce qui a rendu ce trophée encore plus beau tient au fait que je suis revenu au plus haut niveau après une année 2023 très dure. C’était génial ! La concrétisation d’un rêve, un aboutissement aussi… C’est également la récompense de tout un travail.
Cette année, les deux Cravaches d’Or proviennent des courses de poneys : Maxime Guyon et vous. Qu’apprend-on dans ces compétitions ?
Énormément de choses ! J’ai beaucoup appris : la compétition, le peloton, « pousser » et changer la cravache de main. Plus jeune, j’étais un obsédé du cheval mécanique. Je passais dessus mes soirées après l’école. Les courses de poneys apportent beaucoup sur la façon de se positionner dans les parcours, les trajectoires… C’est de plus en plus cadré. À notre époque, pour Maxime comme pour moi, c’était déjà très bien, et nous avons énormément appris mais cela a encore évolué dans le bon sens. Nous voyons qu’à chaque génération, des jockeys débarquent après être passés par les courses de poneys. Je trouve que c’est une très belle école. Les parcours de haies, de cross, et de plat sont quand même assez techniques. Lorsque vous avez participé aux courses de poneys, vous arrivez en avance sur un collègue qui n’en a pas fait…
Quels sont vos objectifs pour 2025Â ?
Faire aussi bien qu’en 2024, à savoir gagner le Grand Steeple et la Cravache d’Or, serait bien entendu magnifique. Mais je veux avant tout réaliser une belle saison, être dans la continuité, gagner de belles courses, et faire parler de moi en région parisienne. Je souhaite principalement rester dans le top 3, conserver la Cravache d’Or si c’est possible, tout en continuant à monter de bons chevaux et à gagner de belles épreuves.
En termes de chevaux pour 2025, quels sont ceux que vous attendez le plus ?
Pour Paris, bien évidemment, il y aura Gran Diose (Planteur). Ensuite, il y a beaucoup de bons jeunes, notamment une pouliche que nous aimons beaucoup pour monsieur Hinderze, Miss Wood (Chœur du Nord) qui a gagné à Compiègne avant de finir troisième à Auteuil. Elle devrait faire une très belle année de 4ans. Chez Donatien Sourdeau de Beauregard, il y a plusieurs jeunes chevaux très « sympas ». Lumino Bello (Goliath du Berlais) devrait réaliser une belle saison dans les gros handicaps et même en steeple. J’avais beaucoup aimé aussi Zarakhan (Zarak) à Compiègne.
Courir à l’étranger est quelque chose qui pourrait être possible, qui vous attire, d’autant que de plus en plus d’entraîneurs français vont courir en Angleterre ?
Cela me ferait bien sûr plaisir de monter là -bas, je ne peux pas prétendre le contraire. Ce serait un rêve mais je n’en fais pas une obsession. J’ai failli avoir la chance de monter là -bas, mais les chevaux n’ont pas couru finalement. Peut-être que j’aurai la chance d’y monter un jour mais je n’en fais pas un objectif dans l’immédiat.
Malgré un effectif limité en tant qu’entraîneur, vous avez de bons résultats, tout en menant en parallèle votre activité de jockey. Est-ce que vous allez mettre cette casquette d’entraîneur de côté ?
Je vais essayer de continuer comme je fais depuis deux ans. Cela fait deux ans que je m’occupe de l’entraînement tout seul, après avoir eu un employé. Nous avons déménagé à côté de Durtal et je gère deux ou trois chevaux au maximum. J’arrive à concilier les deux. J’ai la chance d’être bien épaulé par ma femme qui m’aide à faire les écuries lorsque je suis aux courses. Mon père m’aide beaucoup également, notamment aux courses. J’ai également de nombreux amis très proches qui me donnent régulièremen
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