GEORGES RIMAUD : « ON FAIT CE MÉTIER PAR AMOUR DES CHEVAUX »
Par Adeline Gombaud
ag@jourdegalop.com
Vente d’élevage Arqana. Entre deux lots des Aga Khan Studs, Georges Rimaud nous accueille dans la villa de la cour Pégase, un lieu très couru par ce temps de tempête ! C’est sa dernière vente en tant que directeur des haras de S.A. l’Aga Khan en France : après vingt-cinq ans à ce poste, Georges Rimaud prend sa retraite à la fin de l’année. L’homme a un peu hésité avant de parler de lui. De fait, au cours de notre entretien, il sera surtout question des autres…
Pour un jeune souhaitant faire carrière dans les courses, le parcours de Georges Rimaud est une source d’inspiration. Rien ne destinait en effet ce natif de l’Isère à devenir le directeur de l’un des haras les plus respectés du monde du pur-sang. « Mon grand-père avait quelques chevaux de concours dans la région des Dombes, dans l’Ain, et faisait un peu d’élevage pour son plaisir. Puis notre famille est partie en Anjou. Mon père était impliqué dans la ligue de l’Ouest, il était chef de piste, instructeur d’équitation… Nous étions baignés dans les chevaux. Nos occupations des week-ends avaient pour cadre les concours du coin. Parachuté pendant quelques années dans la légendaire école d’agriculture de Sablé-sur-Sarthe, bien connue notamment de Pierre de La Guillonnière et de Nicolas Madamet, j’ai voulu m’intéresser de façon plus approfondie aux chevaux. J’étais amoureux des chevaux, tout simplement ; je ne pensais qu’à ça. Je suis parti comme jeune homme au pair en Angleterre pour apprendre l’anglais. Puis, au cours d’un séjour au haras d’Ainhoa de Jean-Marc Valerio, j’ai rencontré Pierric Rouxel, alors directeur du site, et qui avait suivi la formation de l’Irish National Stud. Il m’a gentiment aidé à m’inscrire à cette formation alors sous la férule de Michael Osborne. C’est vraiment lors de cet apprentissage que j’ai pu ouvrir les yeux sur la réalité de ce qu’était l’industrie des courses et de l’élevage. C’est aussi là que j’ai rencontré celle qui allait devenir mon épouse. Nous avions envie de voyager et nous sommes donc partis en Australie puis aux États-Unis… »
De Sablé-sur-Sarthe au Kentucky
C’est réellement outre-Atlantique que la carrière de Georges Rimaud prend son essor. Il travaille comme étalonnier à Spendthrift Farm, alors propriété de Lesly Combs, à l’époque des Nashua, Affirmed, Seattle Slew, Raise a Native… avant de prendre la direction de Hurricane Hall Stud, un petit haras au Kentucky, puis d’Audley Farm, en Virginie. « En Virginie, il s’agissait de prendre le management d’une structure plus importante, qui appartenait alors à un Allemand, Hubertus Liebrecht, le patron de Boehringer Ingelheim. Il est décédé prématurément, et j’ai dû chercher un autre poste. Soit nous restions aux États-Unis, soit nous rentrions en France. J’ai eu une proposition pour intégrer le haras d’Etreham. J’avais rencontré Marc de Chambure et son frère Éric aux États-Unis. Nous nous sommes mis d’accord et je suis arrivé à Etreham en 1991. J’y suis resté jusqu’en 2000… »
La rencontre d’une vie
Georges Rimaud fait alors la rencontre certainement la plus marquante de sa vie professionnelle. Son Altesse l’Aga Khan cherchai
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