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vendredi 3 janvier 2025

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LÉGENDES DES COURSES HIPPIQUES FRANÇAISES

HALL OF FAME

LÉGENDES DES COURSES HIPPIQUES FRANÇAISES

En cette fin d’année, JDG crée le premier « Hall of Fame des courses hippiques françaises ». Un projet pour honorer les grands acteurs du galop. Découvrez chaque jour les premiers intronisés… 

Aujourd’hui : Arazi (1989 – 2021)

Surnommé le “deux ans hors du commun”, Arazi est arrivé à Chantilly après avoir été acheté foal 350.000 dollars par Allen Paulson aux ventes de Keeneland (USA). Yearling, Arazi fut proposé à la vente par son propriétaire, mais sans trouver acquéreur. Le poulain entre alors à l’école Boutin. En tête du classement des entraîneurs français, François Boutin officie comme entraîneur principal pour les écuries Niarchos et Lagardère. Deuxième pour ses débuts dans le Prix d’Orgemont, son nouvel élève ouvre ensuite son palmarès dans le Prix La Flèche (Listed).  

Du côté de ses origines, son père Blushing Groom a épinglé à son palmarès nombre de Groupes 1 (Prix Robert Papin, Prix Morny, Prix de la Salamandre et Grand Critérium). Sa mère Danseur Fabuleux, issue du chef de race Northern Dancer, avait terminé deuxième du Prix Minerve (Groupe 3) et avait incité le cheikh Mohammed Al Maktoum à débourser 1,4 million de dollars pour l’obtenir. Sa grand-mère maternelle Fabuleux Jane avait quant à elle remporté le Prix de Pomone (Groupe 3) et s’était classée troisième du Prix de Diane et du Vermeille.  

Avec Gérald Mossé aux commandes, Arazi réussit le coup de quatre dans les traces de son père, remportant à son tour le Prix Robert Papin, le Prix Morny, le Prix de la Salamandre et le Grand Critérium. Vainqueur de cinq Groupes en l’espace de quatre-vingt-quatorze jours en 1991, Arazi marque l’histoire, étant couronné meilleur deux ans d’Europe à plusieurs reprises, et de loin. Seulement, pour un propriétaire américain, le rêve, c’est la Breeders’ Cup. Allen Paulson insiste donc pour que le poulain fasse le déplacement. Avec sa robe alezane et ses longues chaussettes blanches, Arazi va affronter l’élite américaine, dont Bertrando, vainqueur des Norfolk Stakes (Groupe 1) sur le dirt, terrain généralement peu favorable aux chevaux européens. Allen Paulson n’est pas le seul à rêver de cette victoire américaine. Le cheikh Mohammed Al Maktoum, qui n’est pas resté insensible aux exploits du phénomène, offre 9 millions de dollars à Allen Paulson pour acquérir la moitié du poulain !  

Le 2 novembre 1991 à Churchill Downs, Arazi est associé à Pat Valenzuela, son pilote habituel (Gérald Mossé) se trouvant à Hongkong. Loin de ses terres et de ses bases, cette course semble être une mission folle, quasi impossible. Pour ne rien arranger, Arazi a tiré le plus mauvais numéro de corde (14) et se retrouve rapidement en dernière position, loin derrière les leaders. Dans la ligne d’en face, lorsque Pat Valenzuela l’encourage à accélérer, le monde des courses est témoin d’un exploit qui dépasse l’entendement. Arazi transperce la première moitié du peloton avant d’attaquer en pleine piste, avalant le terrain à une telle vitesse qu’il se dégage quelque chose du guépard. Le poulain prend un envol spectaculaire, creusant un écart de huit, dix longueurs devant le favori de la course, Bertrando, lui-même détaché d’un peloton terrassé. Rien ni personne n’a connu un tel prodige. Et si jeune ! Les seuls mots qui viennent au commentateur de la course face à la prestation hors du commun d’Arazi sont :  “Wouah ! The best ride ! Arazi, super star ! Ab-so-lu-tely sen-sa-tio-nal !!” Une légende est née. L’impression que laissa le poulain sur la piste de Churchill Downs lors de sa victoire dans la Breeders’ Cup Juvenile compte parmi les plus grands moments de l’histoire des courses. C’est la première fois qu’un cheval européen remporte une telle épreuve sur le dirt. Le cheikh Mohammed Al Maktoum ne devait certainement pas regretter d’avoir misé gros, car l’exploit réalisé par le protégé de François Boutin marque profondément les esprits. Jamais un deux ans n’a réalisé un tel exploit et obtenu un rating de 130…  

Cette performance remarquable permet à l’élève de François Boutin de décrocher son ticket pour le Kentucky Derby, prévu sept mois plus tard. Rêveurs, ses deux propriétaires se voient déjà remporter la Triple Couronne américaine. Seulement, de retour à Chantilly, Arazi doit subir une opération pour enlever des fragments d’os qui se sont détachés dans l’un de ses genoux. Après son opération, Arazi fait sa rentrée dans le Prix Omnium II, dans lequel il s’impose aisément. Il s’envole alors à destination des États-Unis pour le Kentucky Derby, mais nul ne sait si le crack possède la tenue suffisante pour s’imposer sur 2.000 mètres.  

Le jour tant attendu est arrivé. Arazi décroche le 17 à la corde sur 18, mais reste le grand favori de la course. Il s’élance, prend son envol, et commence à manger ses adversaires. Les 170.000 spectateurs de Churchill Downs hurlent et l’encouragent à répéter son exploit de l’an passé. Malgré l’ampleur des supporters, Arazi faiblit, il cale, à bout de souffle, se laissant dépasser par le peloton. Que s’est-il passé ? Chacun y va de son hypothèse pour justifier le manquement du crack : conservait-il des séquelles de son opération subie pendant l’hiver ? Ne tenait-il pas la distance ? Était-il resté un deux ans, rapide et précoce, une étoile filante consumée ? Après cette énorme désillusion, la Triple Couronne s’envole. Il tentera de remonter la pente à Ascot, dans les St James’s Palace Stakes. Échec. L’espoir renaît lors de sa victoire à Longchamp, dans un Prix du Rond-Point (Groupe 2) annonçant une nouvelle expédition américaine dans le Breeders’ Cup Mile, réveillant de nouveau les foules. Malgré les espoirs et l’engouement qui l’entourent, Arazi ne sera plus jamais le même. Il termine à la onzième place, loin derrière le champion Lure. Il fait ses adieux lors d’une dernière course, un week-end d’octobre, et entre au haras pour y entamer une carrière d’étalon aux quatres coins du globe. S’il ne fut pas bon père, les émotions offertes aux passionnés restent gravées dans les mémoires.Arazi mènera une retraite paisible dans un haras en Australie, avant de s’en aller à l’âge canonique de trente-deux ans.

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