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lundi 24 février 2025
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ISIS D’INOR, LA MERVEILLE DU DR EUSTACHE

ISIS D’INOR, LA MERVEILLE DU DR EUSTACHE

Dimanche, Isis d’Inor (The Grey Gatsby) a offert un premier Groupe à sa propriétaire-éleveur – et premier entraîneur – madame Dominique Eustache. Pardon ! On dit Docteur Eustache, car cette passionnée de 56 ans est médecin, à Lamorlaye depuis trente-trois ans, ainsi qu’à Inor dans la Meuse.

Jour de Galop. – Comment êtes-vous arrivée dans les courses ?

Dominique Eustache. – Au sein de notre famille, nous avons tous fait des études. Et comme mes parents souhaitaient vraiment que je réalise un parcours professionnel classique, je me suis longtemps consacrée à mon activité de médecin uniquement. Puis, alors que j’avais atteint l’âge de 40 ans, mon père s’est rendu compte que je n’étais pas totalement épanouie, au cours d’une discussion qui allait se révéler déterminante. Alors, il m’a poussée à faire ce que j’aimais vraiment. Je dois également beaucoup à Christophe Aubert… à l’origine de tout. On se connaît depuis plus de dix ans et c’est lui qui m’a tout appris. Il est la pièce maîtresse de mon apprentissage dans les courses.

Comment l’histoire avec Isis d’Inor a-t-elle commencé ?

Quand je suis arrivée à l’écurie de Christophe Aubert, je lui ai confié Haza El Inor. Elle a couru mais n’était pas bonne. Quand je la montais, Kheopps [la mère d’Isis d’Inor, ndlr] était à ses côtés et je suis tombée amoureuse de cette jument. De temps en temps, j’avais le droit de la monter. Mais elle a eu des problèmes de santé, aussi Christophe a-t-il dû l’arrêter et me l’a offerte, me conseillant de la faire saillir par un bon étalon, The Grey Gatsby. Son produit, Isis, est née à Inor, dans la Meuse. Yearling, elle est allée au pré-entraînement chez Armony Tinchon, à Avilly-Saint-Léonard. C’était une crevette, elle était belle mais pas impressionnante. Je voulais la mettre à l’entraînement chez Christophe mais il est tombé gravement malade et cela ne pouvait plus se faire…

Pensiez-vous gagner au niveau Groupe avec Isis ?

Non c’était inimaginable ! Mais Marcel est un merveilleux chef d’orchestre et son équipe me fait penser aux bâtisseurs de cathédrales, pour lesquels chaque détail compte. Avec un cheval c’est pareil, tout est important. Christophe monte Isis tous les matins et il ne la lâche plus. Quand elle est arrivée chez Marcel, elle était quelconque. C’était une petite bique qui savait juste sautiller. Quand je la montais à 2ans sur les Lions et que je finissais mon canter, je me demandais ce que j’allais faire d’elle. C’était une catastrophe. Mais la team Rolland en a fait une grande dame de l’obstacle. Et les vétérinaires, le maréchal, l’ostéopathe ainsi que l’équipe du laboratoire des Tysons ont aussi participé à la réussite d’Isis.

Pourquoi l’avoir dirigée vers l’obstacle ?

Christophe m’a fait savoir, au cours d’une discussion, qu’il serait dommage de passer à côté d’une bonne pouliche d’obstacle. Elle sautait bien et je l’avais déjà essayée le matin. Elle est arrivée tardivement dans cette discipline en raison d’une mauvaise expérience il y a quatre ans. En effet, j’étais très attachée à une pouliche, Belle Fleur d’Inor, qui s’est accidentée à Cagnes-sur-Mer. J’étais particulièrement attristée de sa perte et j’ai failli tout arrêter. Je l’avais fait naître, je l’avais dressée, débourrée. Je ne voulais pas qu’elle aille à Cagnes et il faut toujours suivre ses premières idées. Je me souviens encore de la date. Ce drame m’a beaucoup freinée pour mettre Isis en obstacle.

Quelle est la prochaine étape avec Isis d’Inor ?

Elle a réalisé une excellente année de 4ans et je ne sais pas réellement de quoi elle sera capable à 5ans. J’ai donc envie de poursuivre l’aventure. Marcel [Rolland, son entraîneur, ndlr] veut la voir évoluer en haies. Je n’aurais jamais pensé que la pouliche puisse avoir une telle valeur. Mais cela ne change rien pour moi, car je fais tout cela par plaisir et non pour l’argent. Je n’ai pas été élevée dans cette optique et pour savoir ce que l’on vaut, il faut parfois se regarder dans la glace. Après sa carrière, je souhaite la garder comme poulinière.

Comment votre relation avec Marcel Rolland se passe-t-elle ?

Mes relations avec Marcel sont aussi simples qu’excellentes. Nous avons tous les deux l’esprit paysan. Je suis novice dans ce milieu, et même si j’ai mon permis d’entraîner, j’ai encore tout à apprendre. Je n’oublie pas que je suis avant tout médecin…

Comment arrivez-vous à concilier votre métier et l’entraînement ?

C’est vraiment un plaisir pour moi. Je me lève tôt, j’effectue tous les soins nécessaires, puis je me mets en selle. J’ai construit mes écuries moi-même. J’ai deux chevaux sous mon entraînement, César d’Inor, le frère d’Isis, et Milord’Inor. J’adore le sport et il faut que je bouge. Je suis une fille d’immigrés, ma mère est russo-polonaise. J’ai été élevée à la dure mais avec d’authentiques valeurs liées au terroir. Je pense que cela m’a forgée pour la vie. Quand je suis à cheval, je suis heureuse. Et quand je me rends ensuite à mon travail, je suis contente d’y aller, j’ai le sourire aux lèvres. Le cheval est un vrai bol d’air frais avant ma journée de travail, même si j’aime beaucoup ce dernier aussi. J’adore la médecine que je pratique. Et je me vois bien exercer ce métier durant encore une vingtaine d’années.

Isis d’Inor a deux frères et une sœur dont vous êtes aussi la propriétaire-éleveur…

Pour l’instant je vais faire exactement la même chose qu’avec Isis. Je travaille César d’Inor sur le plat et aussi un peu sur les obstacles. Il débutera sûrement en plat sous mon entraînement, puis il ira ensuite chez Marcel Rolland. Il est taillé pour l’obstacle au vu de sa carrure. Je prends mon temps parce qu’il est très tardif. Ensuite, il y a Héra d’Inor. C’est encore une yearling et je suis au début de son débourrage. Le plus jeune, Hermès d’Inor, est né le jour du Grand Steeple-Chase de Paris 2024 ! Si on me propose de les vendre, je ne sais pas encore quelle serait ma réponse. Mais pourquoi pas ? Je suis peut-être un peu atypique, mais comme je ne vis pas de ça, je veux juste bien faire. Toutefois, il est vrai que j’aimerais bien voir ces chevaux courir sous mes couleurs…

Comment gérez-vous votre élevage ?

Après avoir vécu une première expérience avec trois poulinières, j’ai décidé de n’en conserver que deux, afin de viser l’excellence et de passer plus de temps avec les poulains. Le temps passé à leur côté vaut de l’or. C’est grâce à cela qu’on y arrive. Isis en est la preuve vivante. J’ai pris mon temps avec elle. J’ai vraiment été patiente et aujourd’hui, cela paye ! J’ai eu ma première poulinière en 2012, qui s’appelait Phil o Turbo. Elle cornait, ce qui a failli la conduire à l’abattoir… mais je l’ai récupérée juste à temps. Et elle, qui ne valait vraiment « rien », m’a fait de beaux poulains. Il faut toujours y croire, même avec une génétique moyenne !

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