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dimanche 22 décembre 2024

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DOMINIQUE ADÈS-HAZAN : « J’ESSAYE TOUJOURS DE RETROUVER LES SOUCHES DE MON PÈRE »

DOMINIQUE ADÈS-HAZAN : « J’ESSAYE TOUJOURS DE RETROUVER LES SOUCHES DE MON PÈRE »

De son père, Raymond Adès, à ses propres succès, Dominique Adès-Hazan nous raconte son histoire dans les courses. Découvrez son héritage, ses associations et sa vision de l’élevage.

Par Salomé Lellouche

Jour de galop. – Comment votre famille est-elle entrée dans l’univers des courses ?

Dominique Adès-Hazan. – Mes grands-parents paternels sont venus en France dans les années 20. D’origines syrienne et égyptienne, mon père vendait du verre et fournissait notamment des échantillons de parfum et les ampoules des lampes. Il a commencé avec rien, comme beaucoup de monde à cette époque. Il était joueur et allait aux courses. Un jour, il a acheté une jument à réclamer qui s’appelait Balle d’Or (Chingacgook). Je ne sais pas exactement ce qu’elle a gagné, mais elle n’était pas mauvaise. Il l’a gardée pour en faire une poulinière. Maman ne s’intéressait pas trop aux courses, bien qu’elle ait commencé à les suivre lorsqu’il y a eu Irish River (rires) ! Et puis tout était à son nom ! À l’époque, cela se faisait beaucoup de tout mettre au nom de son épouse.

Racontez-nous l’histoire d’Irish River…

Nous avions acheté sa mère, Irish Star (Klairon), à Keeneland avec Roland de Chambure. Elle avait 15ans et était très bien née, mais elle n’avait pas tellement produit. À l’époque, mon père avait des chevaux chez John Cunnington. Irish River a atterri là-bas alors que normalement, il aurait dû aller en province ! Quand Irish River a gagné sa première course, nous avions eu une offre de la part de Maurice Zilber pour Khalid Abdullah. Mais quand il a su que le cheval avait des œillères lors de ses débuts, il n’en a plus voulu…

Comment était-il ?

C’était un excellent cheval de course, mais il avait un caractère très difficile. Je me souviens très bien de lui. Irish River a gagné tout ce qu’il devait gagner sur le mile. Il était moins bon sur plus long et sur le sprint. Les deux seules courses où il n’a pas été bon, c’est dans le Prix Robert Papin (Gr1 à l’époque) sur 1.100m et le Prix Lupin (ancienne course de Gr1) sur 2.100m. Enfin, il n’a pas terminé plus loin que quatrième ! J’ai souvenir du Prix d’Ispahan (Gr1). Il avait perdu cinq longueurs au départ. Mais il avait gagné avec un avantage tellement conséquent qu’il n’était pas dans le film ! Après sa carrière de courses, mon père voulait qu’il fasse une année de monte en France. Ensuite, il a été vendu à Gainesway Farm aux États-Unis. Je pense qu’il aurait réalisé une meilleure carrière d’étalon s’il était resté en France [il a donné 82 black types dont une bonne dizaine de lauréats de Gr1, ndlr]. Cela étant, il a été un excellent père de mère.

Votre père a-t-il eu d’autres victoires de Gr1 ?

Dans les années 80, il y a eu Mary Linoa (L’Émigrant), qui a gagné le Prix Marcel Boussac (Gr1). Il l’avait mise en location chez David Smaga car il était très copain avec son père. Et il lui avait promis qu’il lui mettrait un cheval tous les ans. Mary Linoa n’a pas gagné sous nos couleurs. Par la suite, nous avons eu d’autres très bons gagnants de Groupe, mais pas de Gr1.

Que vous a appris votre père, que vous essayez d’appliquer aujourd’hui ?

J’essaie toujours d’équilibrer mes années car cela peut être un gouffre. Et quand cela ne va pas avec un cheval, je n’hésite pas à arrêter de le faire courir.

Cela fait presque trente ans que vous avez repris l’héritage hippique de votre père…

Quand mon père est décédé en 1996, Michel Hénochsberg, Marc de Chambure et Éric Puerari m’ont beaucoup aidée à rentrer dans cette activité. Pour vous dire, quand je suis partie aux États-Unis en 1981 et que je suis rentrée en France en 1991, les petits-enfants des chevaux que je connaissais étaient en piste ! J’avais besoin de me remettre à la page. À cette époque, nous avions six juments, mais je suis montée jusqu’à 35 poulinières. Aujourd’hui, j’ai des parts dans environ 25 juments. Elles sont principalement au haras des Capucines, à l’écurie de Montfort et chez John Kilpatrick.

En regardant les pedigrees de vos chevaux, on se rend compte que la plupart viennent des souches de votre père…

Il y a deux choses importantes pour moi : partager les victoires et les chevaux à l’élevage avec mes associés. Et pouvoir garder un cheval de chaque lignée qu’avait mon père. Par exemple, Dame du Roi (Dark Angel) et Casapueblo (Le Havre) descendent de Balle d’Or. Dame du Roi a gagné le Prix Miesque (Gr3) à 2ans et est désormais poulinière. J’ai aussi Legend (French Fifteen) qui descend de Bold Lady (Bold Lad). Du côté de Bold Lady, on trouve beaucoup de bons chevaux qui sont partis au Japon ou qui ont gagné des Grs1 à l’étranger avant de devenir étalons. L’un des avantages des juments de mon père, c’est qu’elles avaient très peu de sang de Northern Dancer (Nearctic). Elle

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