COMMENT SEA BIRD A ÉTÉ FABRIQUÉ
Jean Ternynck, l’éleveur de Sea Bird, a connu une réussite hors normes avec un petit nombre de juments, obtenant trois gagnants classiques parmi une belle série de très bons chevaux. Voici l’histoire de son élevage et la manière dont il a fabriqué son champion !
Par Adrien Cugnasse
Massine (Consols) a gagné le Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1) 1924 sous les couleurs d’Henri Ternynck. Il a aussi remporté la Gold Cup d’Ascot (Gr1), réalisant ainsi un doublé que seulement trois chevaux ont accompli en un siècle. Cheval de course exceptionnel – 12 victoires dont neuf Groupes – Massine a été sacré tête de liste des pères de gagnants en 1932 et 1936 en plat en France, mais également en 1935 sur les obstacles. Mais Henri Ternynck n’avait pas élevé Massine. Et c’est son neveu, Jean Ternynck, qui est devenu le grand éleveur de la famille !
Le coup de foudre pour Maurepas
Jean Ternynck, l’éleveur de Sea Bird (Dan Cupid), aimait monter à cheval. Et il était d’ailleurs en selle tous les matins tôt à Roubaix avant d’entamer sa journée de travail. Industriel du nord de la France, il allait régulièrement aux courses à Paris dans sa jeunesse. C’est là qu’il a vu Maurepas (Aethelstan) en action sous les couleurs de Jean Prat. Philippe Ternynck explique : « Il faut reconnaître que mon père était un très bon juge. Comme Étienne Pollet, il avait l’œil. Et lorsqu’il a vu Maurepas courir, il s’est dit qu’il aimerait avoir des produits de ce futur étalon… si un jour il avait des chevaux de course. Cela a commencé comme ça. » Le futur grand éleveur fut impressionné par le fait que Maurepas soit capable de gagner sur 1.100 m à 2ans et sur 4.000 m à 4ans ! Maurepas était en effet lauréat du Grand Prix de Paris (alors sur 3.000 m), du Grand Prix de Saint-Cloud (alors sur 2.500 m) et du Prix de Chantilly (aujourd’hui Prix Niel). Ce Maurepas aura une importance capitale pour son élevage, comme on le verra plus loin dans cette histoire.
Un haras qui n’existe plus
À peu près au moment où Maurepas brillait en course, en 1938, Jean Ternynck achète un peu par hasard une propriété dans une boucle de la Seine, à Notre-Dame-de-l’Isle. Son fils explique : « C’était dès le départ un petit élevage. Après avoir eu l’envie d’avoir des chevaux, mon père s’est dit qu’il pourrait acheter un petit haras. Mais il y a eu la guerre entre-temps. Sa vie professionnelle, dans le textile, était à Roubaix. Les chevaux, c’était une passion. On était très loin des grands élevages avec des gens exerçant à plein temps. Et puis la chance est arrivée avec Sanctus, puis Sea Bird. Ne voulant pas avoir trop de chevaux, mon père faisait une sélection sévère de ses poulinières. Il n’avait jamais plus de sept ou huit poulinières. » À 100 km au nord-ouest de Paris, on est encore très loin des terres d’élevage traditionnelles, comme l’Orne ou le Calvados. Mais il faut dire que l’époque était beaucoup moins « Normandie-centrée » et, jusqu’aux années 1970, on élevait avec succès des chevaux de plat sur une zone bien plus vaste. Épinard (Badajoz), certainement le meilleur cheval de l’histoire de la casaque Wertheimer, a été élevé dans la région bordelaise. De même, Edmond Blanc et Marcel Boussac ont élevé au haras de Jardy, c’est-à -dire quasiment dans Paris ! À Notre-Dame-de-l’Isle, on n’élève plus de galopeurs, et le haras de Jean Ternynck a été vendu il y a plusieurs décennies à Hervé Godignon, grand cavalier de concours hippique.
Vingt ans avant Sea Bird, un achat décisif
En 1943, il achète son premier cheval à Deauville, mais dans les années 1950 et 1960, Jean Ternynck va beaucoup lever la main aux ventes à Newmarket. À Tattersalls, il va trouver certaines de ses juments de base, mais aussi des foals qui vont devenir Sine Die (Sing Sing), deuxième du Morny, et Mare Nostrum (Mossborough), troisième de la Poule d’Essai des Pouliches. Bien plus tard, Sine Die va donner à Jean Ternynck le bon Stratège (Sanctus), gagnant du Prix de la Forêt (Gr1) sous ses couleurs. Mare Nostrum est la deuxième mère de Sea Bird Park (Silver Shark), gagnant de la Queen Elizabeth II Cup (aujourd’hui Gr1) à Nakayama. Plus tard, Ternynck a aussi trouvé en Angleterre Bernicia (Native Prince), qui lui a donné Bernica (Caro), lauréate des Prix du Calvados et Vanteaux (Grs3)… avant de devenir poulinière chez les Niarchos.
Pourtant, la jument qui a changé son histoire est d’extraction bien plus modeste. Couleur (Biribi) manquait de classe en plat. Mais elle avait de la tenue, ce qui lui a permis de gagner une course de haies à Nice. Mais Jean Ternynck voulait absolument une jument pleine de Maurepas – un étalon infertile qui n’a eu que 18 produits – et c’était le cas de cette fameuse Couleur ! Philippe Ternynck analyse : « C’est l’entraîneur Alexandre Lieux qui lui avait téléphoné pour lui dire qu’il avait trouvé une jument pleine de Maurepas. C’était Couleur, petite, mal foutue et pas gagnante en plat. Il est tout de même également incroyable que cette jument ait réussi à donner trois foals d’un étalon aussi peu prolifique que Maurepas ! ». Camargue II (Maurepas), le premier produit, était très bonne et elle a d’ailleurs remporté le Prix de Malleret (aujourd’hui Gr2) en 1949. Le deuxième, Camarée (Maurepas), a fait encore mieux en remportant le Prix Vanteaux (aujourd’hui Gr3), puis les 1.000 Guinées (aujourd’hui Gr1) dans un temps record sous l’entraînement d’Alexandre Lieux (qui avait recommandé la mère). On fait difficilement mieux comme débuts en tant qu’éleveur !
Une période de réussite exceptionnelle pour la France
Au sortir de la guerre, les chevaux français ont connu une réussite insolente en Angleterre. En 1950, les Français ont remporté quatre des cinq classiques anglais (Derby, Oaks, St Leger et 1.000 Guinées). Cette année-là , Marcel Boussac a terminé tête de liste des deux côtés de la Manche, et Jean Ternynck obtenait son premier grand succès dans les 1.000 Guinées (Gr1). Cette période de superperformance de l’élevage français a continué tout au long des années 1950 et 1960, culminant avec la victoire de Sea Bird (Dan Cupid) dans le Derby 1965 sous les couleurs de son éleveur, Jean Ternynck. Une telle période de forme est forcément pluri-factorielle. Assurément, l’élevage et l’entraînement français connaissaient alors une forme sans équivalent dans leur histoire et qui ne s’est d’ailleurs pas limitée à l’Angleterre. Mais il faut aussi souligner que, dans l’après-guerre, l’Angleterre avait exporté vers les États-Unis et l’Australie un nombre exceptionnellement élevé de chevaux, tout en connaissant d’importants problèmes de personnel dans les écuries de course, comme l’évoque la presse de l’époque. Hier comme aujourd’hui, il est toujours difficile d’expliquer les périodes de forme et celles de méforme !
Sanctus, deux ans avant Sea Bird
Pourtant, les difficultés n’ont pas tardé à arriver pour Jean Ternynck. Son fils, Philippe Ternynck, se souvient : « Une épidémie de colibacille s’est répandue dans le haras et les foals mouraient. Mon père a dû vider les lieux de tous ses chevaux, et ce fut une période assez décourageante. Et puis Sanctus (Fine Top) est arrivé, deux ans avant Sea Bird (Dan Cupid)… et celui-ci lui a redonné le feu sacré ! » Après avoir réalisé le doublé Jockey Club & Grand Prix de Paris, Sanctus est devenu un étalon à succès, étant même sacré tête de liste des pères de gagnants en France lors de la saison 1972. C’était un petit-fils de Satanella (Mahmoud), une « Strassburger » de grande naissance que Jean Ternynck avait achetée à Newmarket. Fille de Satanella, Sanelta (Tourment) avait montré de la qualité en course, et c’est elle qui a donné Sanctus à Jean Ternynck. Avant d’être vendue aux États-Unis, Satanella a fait ses preuves en Europe, et c’est d’ailleurs l’aïeule de Le Marmot (Amarko), meilleur 3ans français de la saison 1979, de Dead Certain (Absalom), gagnante des Cheveley Park Stakes (Gr1), ou, plus près de nous, de Mohaather (Showcasing), qui réalise de bons débuts au haras pour Shadwell.
La branche morte de la souche donne le cheval du siècle
Comme vu plus haut dans cet article, Couleur a donné un premier gagnant classique à Jean Ternynck avec Camarée. Plusieurs filles de Couleur ont très bien réussi au haras, et cette jument est d’ailleurs l’aïeule de nombreux bons chevaux, comme Dragon (Phaeton), le meilleur 2ans français de la saison 1979. Mais d’autres filles, comme c’est souvent le cas, ont été moins prolifiques. C’est le cas de Marmelade (Maurepas), incapable de briller en une sortie à 3ans en plat, qui n’a pas réussi au haras (même si c’est la grand-mère de Koku (Touragua), gagnant classique en Espagne – à une époque où le galop espagnol était très supérieur à ce qu’il est aujourd’hui). Cette Marmelade n’a eu que trois foals vivants, dont le meilleur a surtout brillé en obstacle. C’est la deuxième mère de Sea Bird.
Le croisement qui a donné Sea Bird
Jean Ternynck n’a pas baissé les bras et il a conservé cette Marmelade, puis sa fille Sicalade (Sicambre), dont le pic de forme fut une deuxième place dans un maiden de Maisons-Laffitte. À cet instant, la souche était clairement en train de basculer vers l’obstacle. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les éleveurs et acheteurs capables de faire preuve d’ouverture d’esprit – et de ne pas écarter les gagnantes en obstacle – ont parfois réussi des miracles. Alec Head a acheté Lyphard (Northern Dancer) aux États-Unis, et il se souvenait alors avoir fait courir sa grand-mère sur les obstacles ! Plus près de nous, Skysweeper (Hurricane Run) a réalisé sa meilleure performance sur les haies… et elle est en train de devenir la meilleure poulinière du haras du Cadran !
Pour en revenir au croisement de Sea Bird, sur les conseils d’Étienne Pollet, Jean Ternynck a décidé de changer de sang en utilisant son ancien pensionnaire Dan Cupid (Native Dancer). Sans être un champion, ce cheval américain avait pour lui d’être un outcross total et d’avoir beaucoup de vitesse. Gagnant du Prix du Bois (Gr3), il était aussi monté sur le podium des Middle Park Stakes et du Prix Morny (Grs1). À 3ans, il fut tout de même capable de se classer deuxième du Prix du Jockey Club (alors sur 2.400 m) du bon Herbager (Vandale). Le produit fut le champion Sea Bird (Dan Cupid), que Philippe Ternynck qualifie de « petit miracle généalogique ! Il n’avait pas une grande origine. Les gens de la profession étaient sidérés que l’on puisse produire un cheval pareil avec un papier aussi faible. » Avec le recul, on mesure à quel point ce croisement – Dan Cupid sur les filles de Sicambre – fut performant, avec trois black types sur huit partants. Sicalade, qui avait énormément de tenue dans son papier, n’a eu que deux produits vivants avant de faire une lymphangite. Outre Sea Bird, elle a donné le bon sauteur Syncom (Beau Prince II), troisième de la Grande Course de Haies d’Enghien (ensuite labellisée Gr2).
Sa manière de choisir les étalons
Personnage d’une grande distinction, Jean Ternynck chérissait plus que tout la discrétion. Il ne tenait pas à faire l’objet d’articles ou à répondre aux interviews. Au point d’écourter celles de la télévision anglaise après la victoire de Sea Bird dans le Derby. Parmi les rares journalistes ayant écrit sur son élevage, c’est certainement le regretté Guy Thibault qui a fait preuve de la plus grande compétence. Voici un extrait d’un article publié sous sa plume en 1967 : « Monsieur Ternynck n’a pas de théorie particulière en matière d’élevage, si ce n’est sa recherche constante de chevaux possédant de la vitesse, car il estime que la valeur intrinsèque d’un cheval peut être mesurée par sa vitesse. Cependant, il ne se limite pas à la vitesse seule, préférant utiliser des étalons capables de gagner sur 1.600m et 2.000m. Nous avons vu que Maurepas, le père de Camarée, a remporté des courses sur des distances allant de 1.100m à 4.000m. Fine Top, le père de Sanctus, a remporté 16 courses de 800m à 2.000m. Tourment, l’arrière-grand-père maternel de Sanctus, que monsieur Ternynck a utilisé à plusieurs reprises, a remporté à la fois la Poule d’Essai des Poulains et le Prix du Jockey Club, tandis que Dan Cupid, le père de Sea Bird, était bien plus qu’un simple gagnant, puisqu’il a terminé deuxième du Prix du Jockey Club, battu d’une encolure seulement par le bon Herbager. Monsieur Ternynck continue à utiliser des étalons ayant montré des capacités sur des distances d’au moins 1.600m et jusqu’à 2.000m, en sélectionnant cette année un étalon pour deux de ses juments, Baldric II, vainqueur à la fois des 2.000 Guinées et des Champion Stakes. Cette recette pourrait bien servir d’exemple à de nombreux éleveurs des deux côtés de la Manche… » Quelques décennies plus tard, Philippe Ternynck se souvient : « Mon père voulait ramener de la vitesse dans son élevage. En matière de sélection, pour lui, la véritable distance était 2.000m, car cela requiert un peu de fond et une certaine vitesse. » Ce n’est que bien plus tard que le Jockey Club est passé de 2.400m à 2.100m !
L’œil exceptionnel d’Étienne Pollet
Cousin éloigné de l’entraîneur de légende Étienne Pollet – dont on a vu l’importance dans le choix de Dan Cupid pour la mère de Sea Bird –, Jean Ternynck proposait au maître cantilien de venir choisir dans son haras un poulain par an. Philippe Ternynck se souvient : « Mon père et Étienne Pollet étaient tous les deux originaires de Roubaix, mais il ne l’a pas connu dans le nord de la France. Pour Eugène Constant, Pollet avait entraîné Pan (Atys), lauréat de la Gold Cup à Ascot. Et c’est Eugène Constant qui a présenté Étienne Pollet à mon père en lui suggérant de lui confier des chevaux. Mais il avait peu de place, car il ne voulait pas avoir plus de 50 chevaux à l’entraînement. C’était un grand perfectionniste. Tous les ans, au mois de septembre, c’était un honneur de recevoir Étienne Pollet au haras. Il choisissait le yearling, parmi les sept ou huit de l’année, qu’il allait accepter dans son effectif. Et il ne s’est pas trompé en choisissant Sanctus et Sea Bird. » Quelques années plus tard, dans une interview télévisée, Étienne Pollet confiait : « Quand il était yearling, Sea Bird ne galopait pas comme les autres… Il avait une facilité. Je ne connaissais pas encore la valeur de chacun de mes yearlings, mais je me disais toujours : c’est incroyable de le voir galoper comme ça. Déjà , yearling ! C’était extraordinaire, la façon dont il galopait. Alors après, je n’ai pas cherché à comprendre, et puis finalement, il a été le bon cheval. Mais mon meilleur souvenir, c’était sa façon de se déplacer, le mouvement qu’il avait quand il était yearling. Je les passe un par un, les chevaux, peut-être 20 ou 25, en suivant, et lui était beaucoup plus facile. »
Un cheval de course hors normes…
Tout a été dit sur la carrière de Sea Bird, considéré par beaucoup comme le cheval du siècle, remportant avec une classe folle le Derby et l’Arc. Timeform a attribué au poulain une note sans précédent de 145. Seul Frankel (Galileo) a fait mieux, mais sur plus court. Sea Bird reste donc le meilleur cheval de 2.400m de l’ère moderne des courses, si ce n’est de l’histoire du sport hippique. Jean Ternynck était un homme pragmatique. Bien que passionné, il avait la tête sur les épaules. Ainsi, il a vendu sa gagnante classique Camarée, mais aussi la mère de Sanctus. Et il a loué Sea Bird à John W. Galbreath pour faire la monte à Darby Dan Farm, dans le Kentucky, ce qui fut un événement, au point que Le Monde publie un article. Louis Deniel, le chroniqueur hippique du quotidien, expliquait plus tard dans les mêmes colonnes : « À l’époque, on répugnait encore à vendre ce qu’on avait de plus précieux, et Jean Ternynck avait seulement accepté de louer son cheval pour cinq ans, le loyer étant de 7 millions et demi de francs. » Une somme considérable pour une location. En 1962, l’achat d’Herbager n’avait coûté « que » un million et demi.
… mais aussi un bon étalon !
Aux États-Unis, Sea Bird n’a que peu produit selon nos critères modernes – 154 partants sur 175 foals –, et il est mort rapidement après son arrivée en France, ne laissant qu’une poignée de poulains en Normandie. Il a néanmoins donné une championne en plat (Allez France) et un champion en obstacle (Sea Pigeon), ainsi qu’une solide série de gagnants de Gr1 (Arctic Tern, Dubassoff, Gyr, Little Current, Sea Saga…).
Tony Morris, notre maître à tous (les journalistes spécialisés dans l’élevage), décrivait sa réussite au haras par ces mots dans son remarquable ouvrage In Our Times : « Le bilan de Sea-Bird au haras est remarquable, notamment son taux exceptionnel de 19 % de gagnants de stakes par naissance. Mais il est mort à l’âge de 11ans… » Il n’y a pas un étalon actuel dans le monde qui peut se prévaloir d’une telle réussite statistique. Et pour parler des contemporains de Sea Bird, on peut prendre en référence le plus grand étalon de l’histoire moderne, Northern Dancer (Nearctic), qui était à 23 %. Sea Bird a été un top-étalon, qui peut soutenir la comparaison avec Riverman (13 %), Lyphard (13 %) ou Luthier (15 %), pour ne citer que trois sires ayant officié une partie de leur carrière en France. Bel alezan de taille moyenne, sans être splendide, Sea Bird était une légende lors de son retour en France. Patrick Chedeville se souvient encore de son arrivée au haras du Petit Tellier : « Lors de son retour, Sea Bird était encore dans toutes les mémoires. Au quotidien, il n’était pas particulièrement compliqué. Avant de mourir, il n’a eu le temps de saillir que quelques juments en Normandie. Si bien qu’il est impossible de juger sa production française. »
Jean Ternynck a « sorti » d’autres bons chevaux après Sea Bird, et son palmarès d’éleveur est hors normes si l’on se souvient qu’il n’a jamais dépassé les dix poulinières. Mais le samedi 4 décembre 1982, Deauville a accueilli la dispersion totale de son effectif. Et son fils nous a confié : « Alors qu’il approchait des 80 ans, mon père a pris la décision de vendre les chevaux à Deauville. Ses enfants ayant d’autres occupations, il n’a pas souhaité nous laisser cette charge. Et nous avons plus tard vendu la propriété. Même si nous aimions aller aux courses, aucun de nous ne s’intéressait vraiment aux chevaux, au grand dam de mon père. »