SACHA TUBIANA, L’OBSTACLE DANS LE SANG
Copropriétaire de Djin’s, Sacha Tubiana poursuit un rêve d’enfant, celui de gagner au meilleur niveau à Auteuil. Dimanche, dans le Prix Cambacérès (Gr1), ce mordu de l’obstacle verra pour la première fois ses couleurs au départ d’un Gr1.
Par Adrien Cugnasse
ac@jourdegalop.com
C’est un visage familier de l’obstacle français et vous l’avez certainement vu tout jeune traîner ses guêtres à Auteuil ou à Maisons-Laffitte. Sacha Tubiana, désormais trentenaire, explique : « Dans la propriété familiale, à Tourgéville, je montais à cheval le week-end et au cours des vacances. J’ai découvert le galop à Deauville durant mon enfance. Un jour, aux courses, j’ai rencontré Jean-Paul Gallorini. Je n’avais que 13 ans et j’étais alors au collège à Neuilly-sur-Seine. Mais j’ai commencé à sécher l’école le mardi matin et le jeudi pour aller voir les gazons de ses cracks : Remember Rose (Insatiable), No Risk at All (My Risk), Mandali (Sinndar), Ceasar’s Palace (Voix du Nord) et tant d’autres. Tout jeune, j’ai donc côtoyé les propriétaires de l’entraîneur, ses jockeys… J’étais fasciné et je me suis juré d’avoir un jour des chevaux de course. Ce virus, lorsque vous le contractez, c’est pour la vie. »
Sacha Tubiana s’est ensuite concentré sur son activité professionnelle et il dirige une société dans l’éolien. Mais les chevaux ne sont jamais loin : « Au fond, je n’aime que l’obstacle. J’ai demandé mes couleurs il y a un an. Mon premier partant, un 2ans dans un maiden à Chantilly, a gagné. Mais moi, mon truc, c’est vraiment l’obstacle. Alors au bout d’un an de propriétariat, j’ai encore du mal à réaliser que je vais courir un Gr1 à Auteuil avec une chance. C’est un rêve qui semble inaccessible. Le Cambacérès, c’est une grande course, normalement réservée aux grandes casaques. Djin’s est mon troisième cheval seulement. C’est un bon 3ans, assez précoce, et je pense qu’il sera performant dans le Cambacérès. Il est bien et son entraîneur est confiant. Après avoir gagné une préparatoire, il est malheureusement tombé la dernière fois. C’est dommage car la ligne de sa victoire répétait ce jour-là . L’obstacle, c’est de l’adrénaline pure. Les erreurs ne pardonnent pas. Ce sport est magnifique. À Auteuil, c’est toujours le meilleur qui gagne. »
Les amis et la famille
La particularité de Djin’s (It’s Gino) est de n’avoir coûté que 19.000 € lors de la vente d’automne 2023. Il avait alors 2ans et Sacha Tubiana explique : « Ruben Seror et Sébastien Desmontils ont une agence de courtage et ils l’ont acquis très peu cher. J’ai alors rejoint leur association avec trois membres de la famille Seror, Mickaël l’entraîneur mais aussi David ben Ghouzi et Dan Cohen. Ruben est marié avec ma demi-sÅ“ur. Les Seror, c’est comme la famille. Je connais Mickaël depuis très longtemps. Il a fait mentir ceux qui ne croyaient pas en lui. Au début, il a galéré, mais je suis sûr qu’il est dans le top 5 de l’entraînement français pour longtemps. Mickaël a démontré qu’il était l’un des meilleurs. Il respecte ses chevaux, il est patient. Et son équipe est bonne. Comme chez Jean-Paul Gallorini, les chevaux sont travaillés par les jockeys et je pense que c’est très important. J’adore aller à l’entraînement à Chantilly. » Sacha Tubiana aimerait acheter des chevaux la semaine prochaine chez Arqana, mais il confie : « J’ai bien conscience que nous n’aurons pas un Djin’s tous les ans. J’ai des 2ans au pré-entraînement qui iront chez Mickaël Seror prochainement. Mes deux poulinières d’obstacle – acquises en Irlande – vont venir en France. »