Les chiffres du marché en Europe
Six cent quarante et un « super yearlings » sont passés en vente en Europe et 83 ont été rachetés. Nous pouvons classer les 558 yearlings qui ont trouvé preneurs en trois catégories : ceux ayant affiché un prix égal à trois fois la saillie (199, soit 35,6 %), ceux vendus moins cher que la saillie (128, soit 22,9 %), et ceux se situant entre les deux (231 yearlings, soit 41,5 %) et qui ont – au moins – couvert les frais de production ou assuré un profit correct aux éleveurs. Il est logique que pour les étalons dont les tarifs n’étaient pas encore de six chiffres en 2022, ceux ayant rapporté « gros » soient plus nombreux.
Le poids est moins lourd en France
Près d’un quart des yearlings issus des étalons du club (126) est passé aux ventes Arqana et ils ont affiché un taux de vendus de 89 %, taux un peu plus élevé que dans les autres pays. Au total, 112 yearlings ont trouvé preneurs et ils ont atteint un chiffre d’affaires de 31,2 millions d’euros, soit 36,6 % du total des 85,13 millions d’euros. Le poids des yearlings issus de ces top-étalons est supérieur sur les îles britanniques, s’élevant à 45 %.
On dénombre 22 yearlings ayant affiché un prix de trois fois la saillie  (19,6 %). Ceux n’ayant pas atteint le prix de saillie de l’étalon sont 27 (24,1 %). Et ils sont 63 (56,2 %) à avoir couvert le coût de la saillie ou, mieux encore, permis aux vendeurs de retourner chez eux avec le sourire…
La bonne façon de booster la qualité
L’effort d’Arqana avec le programme de financement SirePower+ arrive au bon moment. C’est un soutien aux éleveurs qui peut permettre d’investir dans de meilleures saillies tout en respectant les règles du marché. Davantage de yearlings (ou de foals) issus de top-étalons sont la façon la plus logique de dynamiser le commerce et d’encourager les investissements des éleveurs. C’est bien plus intéressant et rentable qu’un simple foal-sharing. Il existe bien sûr un risque, qui est toujours présent dans l’élevage, mais le choix d’Arqana est un signe de courage, qui peut amorcer un cercle vertueux. Il est particulièrement intéressant qu’une maison de ventes aux enchères ait décidé d’aider la filière.
Il ne s’agit pas d’une subvention
Il ne faut pas oublier que le programme SirePower+ n’est pas une subvention ni une façon de distribuer de l’argent sur le marché en le lançant d’un hélicoptère. C’est avant tout une opération privée, qui ne coûte pas un centime à l’État, et ne fausse pas les règles du jeu. Ceux qui ont le souvenir de l’élevage italien subventionné par l’État sont bien loin de la vérité que j’ai eu la malchance de connaître de très près en Italie. Financer la moitié d’une saillie, c’est bien différent qu’en payer une part avec de l’argent public pour obtenir un yearling qui sera vendu par un particulier sur un marché où d’autres n’ont pas bénéficié de cette aide. L’éleveur qui profitera du programme SirePower+ mise son argent en plus de sa passion et de son savoir-faire.