TOKYO (JP), DIMANCHE
THE JAPAN CUP (GR1)
DO DEUCE DANS UN SPRINT ; GOLIATH SIXIÈME
La Japan Cup (Gr1) et l’hippodrome de Tokyo sont une forteresse imprenable pour les étrangers et la série des victoires des locaux continue : on en est à 19 alors que l’écart des visiteurs dans les trois premiers s’élève à 60. Dimanche, le meilleur des trois étrangers a été le français Goliath (Adlerflug), sixième à trois grandes longueurs du lauréat Do Deuce (Heart’s Cry). Ce dernier est le quatrième qui, au cours de ce siècle, a réussi le coup de deux Tenno Sho (autumn) & Japan Cup la même année après Equinox (Kitasan Black), Almond Eye (Lord Kanaloa) et Zenno Rob Roy (Sunday Silence). Au moment de cibler la Japan Cup comme objectif, le profil idéal pour les entraîneurs européens est un cheval de bon terrain, qui aime évoluer dans des courses avec beaucoup de train et possède une bonne pointe de vitesse. Cette année la Japan Cup s’est transformée en une course à la française et tout s’est joué sur un long démarrage. Le FR Shin Emperor (Siyouni) a pris la tête en attendant un rival souhaitant assurer le train mais Durezza (Duramente), l’un des possibles animateurs, est mal parti et il s’est présenté après un kilomètre. Goliath, quatrième bloqué le long du rail, se montrait très allant. Résultat : le peloton a couvert les premiers 1.200m en 1’14’’50, les 1.600m en 1’39’’60 et les 2.000m en 2’03’’40. Tout s’est joué sur un démarrage et Do Deuce, longtemps parmi les derniers, a refait le peloton avec les 600 derniers mètres en 32’’70 pour prendre une encolure à Durezza. Ce dernier a bien soutenu son effort, et a partagé la deuxième place avec Shin Emperor, pris de vitesse un instant et qui fera un très bon 4ans. Entre les trois premiers et les autres, il y a un trou de deux longueurs et demie avec Cervinia (Harbinger), Justin Palace (Deep Impact) et Goliath, pas très heureux un instant, presque sur la même ligne.
Les adieux dans l’Arima Kinen
Do Deuce est un gagnant de la Japan Cup plus que digne et dans quatre semaines, il sera au départ de l’Arima Kinen (Gr1), le dimanche 22 decembre, en visant un coup de trois seulement réussi lors de ce siècle par Zenno Rob Roy. Son entraîneur Yasuo Tomomichi, qui avait déjà gagné la Japan Cup en 2017 avec Cheval Grand (Heart’s Cry), était soulagé après le succès : « On a eu des mauvaises expériences à l’étranger et je voulais montrer aux turfistes que Do Deuce est un vrai champion, pas le cheval qui avait mal couru à Dubaï et en France. Le manque de train était un souci, surtout quand en face le cheval était un peu trop allant. Au contraire du Tenno Sho, il s’est retrouvé devant un peu trop tôt mais il s’est montré lutteur jusqu’au bout. J’espère le garder dans la même condition jusqu’à l’Arima Kiken. »
La cinquième de Yutaka Take
Yutaka Take a remporté à 55 ans sa cinquième Japan Cup. La retraite peut attendre pour le légendaire jockey japonais qui a dit : «J’ai dû avancer un peu plus tôt que prévu, ce qui était un brin risqué. Un cheval normal aurait probablement faibli mais Do Deuce est un cheval exceptionnel et il l’a démontré. La Japan Cup de cette année était de grande qualité, avec des étrangers de haut niveau. Je suis très fier d’avoir gagné cette course et j’espère que Do Deuce sera jugé parmi les meilleurs chevaux du monde. »
Goliath gêné par la manque de train
Le déroulement de course n’a pas aidé Goliath, comme l’a expliqué Francis-Henri Graffard : « Il n’est pas bien parti et dans une course sans train, il n’a pas fourni l’accélération qui est son point fort. » Christophe Soumillon a ajouté : « La course s’est mal passée pour Goliath. Il n’a pas trouvé son rythme dans une course qui n’avançait pas et qui, dans la ligne droite, était un peu fatigué. » La manque de train a pesé aussi sur la performance d’Auguste Rodin (Deep Impact) d’après Aidan O’Brien : « Il était un peu tendu avant la course mais c’est normal. Le train très lent ne l’a pas aidé et au moment du démarrage il n’a pas eu ses aises. » Dans le camp de Fantastic Moon (Sea the Moon), onzième, on a entendu la même chanson. Les dix premiers ont terminé en moins de cinq longueurs.
La troisième de Heart’s Cry
Do Deuce, élevé par Northern Farm, est issu de Heart’s Cry (Sunday Silence), qui a donné douze lauréats de Gr1, dont trois ont remporté la Japan Cup. Les autres sont Cheval Grand qui a gagné en 2017 et Suave Richard, lauréat en 2019. Ce dernier, champion first crop sire en 2023, figure dans la liste des étalons de Shadaï au tarif de 15 millions de yens (93.000 €). Shadai Stallion Station sera la probable base de Do Deuce où figure un troisième reproducteur par Heart’s Cry, le lauréat de Gr1 à 2ans Salios qui est offert à deux millions (12.500 €). Heart’s Cry est le seul cheval qui a battu Deep Impact (Sunday Silence) au Japon, dans l’Arima Kinen en 2005. Il a couru trois fois la Japan Cup avec comme meilleur classement la deuxième place à un nez d’Alkaased (Kingmambo), le dernier gagnant européen. Heart’s Cry a sailli les dernières juments en 2020 et il est mort en 2023.
La mère, Dust and Diamonds (Vindication), a gagné six courses aux États-Unis dont le Gallant Bloom Handicap (Gr2) et s’est classée deuxième dans le Breeders’ Cup Filly and Mare Sprint (Gr1). Katsumi Yoshida l’a achetée pour un million de dollars à Keeneland November en 2016 alors qu’elle avait trois produits et était pleine de Pioneerof the Nile (Empire Maker). Un des trois produits américains, Much Better (Piooneerof the Nile), est placé de Gr3. Elle a donné deux gagnants avant Do Deuce et est une demi-sœur de deux black types.
Dust and Diamonds a une yearling par Silver State (Deep Impact) et un foal par le champion Contrail (Deep Impact) acheté 286 millions de yens (1,73 M€) par Ozara Kikura à la vente de Northern Farm.