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UNE NOUVELLE ÈRE AU SEIN DU GROUPE CARRUS
Après 46 ans dans l’entreprise, Jérôme Carrus tire sa révérence. Son fils Timothée, ingénieur de formation, lui succède à la tête du Groupe Carrus. À l’occasion de cette passation de pouvoir, les deux hommes ont répondu à nos questions.
Jour de Galop. – Dans quel contexte ce changement intervient​​​​​​-il à la tête du Groupe Carrus ?
Jérôme Carrus. – L’entreprise a 236 ans cette année. Pour ma part, je faisais partie de la quatrième génération. L’entreprise a été créée par mon arrière-grand-père Albert Chauvin, qui l’a transmise à son gendre André Carrus. Celui-ci a managé l’entreprise de 1927 à 1980, et entretemps, il a créé le PMU en 1930. Il faut savoir qu’au départ, le PMU était un service de notre entreprise. Puis la troisième génération est arrivée avec Pierre et Jacques Carrus. Pierre a également dirigé le PMU jusqu’en 1991. L’entreprise familiale a continué de vivre sa vie avec mon père. Moi-même, je suis entré dans l’entreprise en 1978. Et voilà , l’heure est venue pour moi d’arrêter. J’ai pris ma retraite depuis le 31 mai et j’ai passé le relais à Timothée, la cinquième génération.
Timothée Carrus. – Je ne voulais pas précipiter les choses, ni arriver comme un cheveu sur la soupe. J’ai préféré découvrir les processus, les activités, les produits de l’entreprise avant de pouvoir évoluer et atteindre le poste de président. Après avoir effectué une formation d’ingénieur et un Master spécialisé en achats et logistique à HEC, j’ai intégré l’entreprise il y a douze ans. J’ai travaillé sur différents projets internationaux et internes. J’ai ensuite évolué à la Direction industrielle, où j’ai mené le projet de renouvellement des équipements de prise de paris du PMU, qui sont actuellement en exploitation. Puis, il y a six ans, mon oncle est parti à la retraite. J’ai repris son poste en tant que directeur général, ce qui m’a permis d’affiner mes capacités à prendre des décisions stratégiques et d’occuper le poste de président depuis la fin du mois de mai dernier. La passation s’est opérée en douceur, sur une longue période, puisque nous avons eu l’occasion de travailler main dans la main avec mon père pendant plusieurs années. J’ai pu apprendre énormément à ses côtés. Mon parcours au sein du groupe est plus orienté hardware et solutions logicielles, davantage que services, mais je suis totalement conscient de l’importance de la partie services et de l’activité historique.
Avec le pari hippique, quelle est votre ambition pour le Groupe Carrus ?
T.C. – Évidemment, l’objectif est de préserver l’héritage qui m’a été transmis et de rester un acteur clé dans le secteur du pari hippique. Car cela fait partie de notre ADN. La volonté du Groupe, et ma volonté, est de continuer à servir l’Institution hippique comme nous le faisons depuis 136 ans.
J.C. – Quand j’ai intégré l’entreprise, la moyenne d’âge des parieurs était d’une cinquantaine d’années, maintenant c’est plutôt 57-58 ans. Bon, nous ne sommes pas encore à 70 ans (rires) ! Même dans le passé, cela n’a jamais été une activité très ouverte pour les jeunes. Ce qu’ont créé les hippodromes pour amener les enfants aux courses (les tours de poneys, par exemple) n’existait pas dans les années 1970. Il va être intéressant de voir ce que cela donne, car c’est sur le long terme que cela se mesure. Je ne suis pas pessimiste sur l’activité, d’autant que le maillage du territoire français est exceptionnel et il permet d’aller aux courses assez facilement, chacun habitant à moins de 50 km d’un hippodrome.
Timothée, vous êtes-vous fixé des objectifs ?
T.C. – Je ne souhaite pas apporter de changements radicaux, l’ambition n’est pas de révolutionner ce qui fonctionne déjà bien. Mon père et nos ancêtres ont posé des fondations solides. Je souhaite tout de même moderniser les outils vecteurs de paris, notamment en déployant des solutions type TMH (terminaux de mobile hippodrome) via la mise en place de solutions de prise de paiement digitalisées, de nouvelles solutions de paiement, et d’autres solutions de prise de pari digitale en apportant des améliorations, notamment sur la solution qu’est Smarturf, dont le chiffre est d’ailleurs en progression par rapport à l’an dernier puisque nous enregistrons une progression de +12,5 % sur ce vecteur cette année. Nous devons conforter notre position sur les marchés où nous sommes déjà présents, continuer à être très actifs sur la partie services, notre activité historique. Nous avons réalisé une opération de croissance externe il y a quatre ans donc l’important est de se rassurer sur ces positions-là . Après, il y a évidemment d’autres marchés, d’autres zones géographiques où nous ne sommes pas encore présents, que ce soit sur l’hippisme, la loterie ou le pari sportif. Nous travaillons sur cinq continents, mais il reste des zones à explorer, notamment en Europe ou en Amérique du Sud. L’ambition est de densifier notre position à l’international.
Dans ce genre d’exercice, on demande souvent à celui qui quitte ses fonctions s’il a un conseil à donner à celui qui le remplace. Jérôme, quel conseil donneriez-vous à Timothée ?
J.C. – L’entreprise a pas mal évolué : au début, il s’agissait juste d’une entreprise à prestations de services sur les hippodromes. Il y avait cinq opérateurs de services lorsque j’y suis entré, puis nous nous sommes retrouvés seuls à partir de 2002 ou 2003 quand nous avons réussi à contracter avec l’hippodrome de Cagnes. Aujourd’hui, l’entreprise a un effectif d’environ 250 salariés en équivalent temps plein (ETP). Parmi eux, environ 60 ETP sont des vacataires qui représentent en cumul à peu près 500 collaborateurs différents. Alors, comme à Lambert, mon autre fils qui est le directeur marketing et de la communication auprès du Groupe Carrus, je dirais à Timothée que les relations humaines sont très importantes. Tant avec le personnel qu’avec les clients. Il ne faut pas juste foncer en avant sans regarder ces aspects ; il faut les rencontrer régulièrement et ne pas s’occuper que de la dimension technique. On en parle un peu moins maintenant, mais ce n’est pas toujours facile à vivre d’avoir une sorte de monopole, car les gens ont l’impression de ne pas avoir le choix. Il faut donc respecter leurs sentiments et leur montrer ce que nous faisons de mieux. Je crois que nous y arrivons…
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