PAUL NATAF : « VINCENT O’BRIEN A MARQUÉ MA VIE À JAMAIS »
Paul Nataf revient sur les moments inoubliables de sa carrière, marquée cette année par une victoire dans le Marcel Boussac avec Vertical Blue. Dans cette première partie d’interview, le courtier nous partage ses souvenirs : de ses débuts dans le trot jusqu’à sa rencontre en Irlande avec le légendaire Vincent O’Brien. Un parcours de passionné qui révèle que, parfois, la magie des courses réside autant dans le travail acharné que dans le talent pur.
DEMAIN, PARTIE 2/2 : « Alan Clore : de l’acquisition de la légendaire Triptych à l’audacieuse vente de dispersion par satellite »
Jour de Galop. – Racontez-nous comment tout a démarré pour vous…
Paul Nataf. – J’ai fait l’académie Charpentier ainsi que l’école Camondo et j’en suis sorti sans diplôme. Ce qui est important, ce sont les bons professeurs. J’ai créé Horse France en 1970, et mon père Roger Nataf, qui était journaliste hippique à Paris-Turf, m’a rejoint trois ans plus tard. J’ai commencé par le transport de chevaux, essentiellement au trot. J’ai connu de grands professionnels comme Jean-René Gougeon, Pierre Désiré Allaire, Jean-Pierre Dubois quand ils étaient jeunes.
Pourquoi le trot au départ ?
Le trot est un peu plus familial. Les acteurs sont plus des confrères que des concurrents. Par exemple, ce qu’a fait Philippe Allaire avec Ready Cash (Indy de Vive) en le mettant chez Thierry Duvaldestin, je trouve cela exceptionnel ! Est-ce qu’un entraîneur comme Alain de Royer Dupré ou André Fabre aurait mis le cheval chez son concurrent direct parce qu’il n’arrivait plus à s’en servir ? Je n’en suis pas certain. Dans notre métier, il faut avoir deux choses à la fois : la certitude, quand on tombe sur le bon cheval, et avoir de l’humilité en face de lui. Mon premier gagnant en tant que transporteur a été Une de Mai (Kerjacques). Je l’avais transportée de la gare de Bercy à la gare de Cagnes-sur-Mer à l’époque.
Comment avez-vous basculé dans le galop ?
Je suis parti en Irlande pour rencontrer un transporteur qui puisse réceptionner mes chevaux et je suis tombé amoureux de ce pays. À vrai dire, je n’aime pas faire comme tout le monde. J’ai donc commencé à acheter des chevaux en Irlande, là où de nombreux courtiers les achetaient en Angleterre et travaillaient avec Tattersalls. Le premier achat que j’ai fait en Irlande, à Goffs (à Ballsbridge), un ami garagiste en avait pris la moitié, j’en avais pris un quart, et l’entraîneur en avait pris l’autre quart… C’est comme ça que l’on commence ! Ainsi, j’ai connu John Magnier à Grange Stud, en 1972, quand il n’avait pas encore acheté Coolmore. Mais ma plus belle rencontre en Irlande aura été celle du grand homme et du tout aussi grand entraîneur Vincent O’Brien. C’était un autodidacte et je crois qu’i
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