LONGCHAMP, DIMANCHE
PRIX DU CONSEIL DE PARIS (Gr2)
LE PIÈGE N’A PAS FONCTIONNÉ… ET GOLIATH A GAGNÉ
1er GOLIATH
2e HAMISH
3e MARQUISAT
Impressionnant dans les King George VI and Queen Elizabeth Stakes (Gr1) sur une piste rapide – où il battait Bluestocking (Camelot), future lauréate de l’Arc –, Goliath (Adlerflug) était attendu au tournant dans le Prix du Conseil de Paris (Gr2). Cette course avait tout du piège : en terrain lourd (4,7), Goliath rendait 2 kilos à des chevaux endurcis comme Hamish (Motivator). Pire encore, la course a manqué de train, et sans surprise, le futur lauréat s’est mis à tirer. Tout était donc réuni pour que Goliath soit battu. Mais la classe a parlé et la victoire dans ce Gr2 a tout d’une préparation idéale en vue de la Japan Cup (Gr1)… Le premier de ses grands objectifs internationaux.
La classe a parlé
Allant dès la sortie des boîtes, Goliath s’est retrouvé dans une course sans train. Devant, Maxime Guyon en selle sur Maniatic (Intello) a mis tout le monde au pas et Goliath a commencé à tirer en épaisseur. Christophe Soumillon n’a pas tremblé et il a fait venir son partenaire à 400m du but. Le poulain a alors signé un beau passage – décrochant les meilleurs temps partiels de la phase finale – pour venir prendre l’ascendant. Mais face à lui, le courageux Hamish n’a rien lâché. Bien que respecté par son jockey, Goliath ne s’impose que d’une demi- longueur. Hamish, lauréat de huit Groupes (!), est un valeureux deuxième. Marquisat (Zarak), troisième à un peu plus d’une longueur, est pour la quatrième fois à la suite sur le podium d’un Groupe.
Deux salles, deux ambiances
Goliath a deux copropriétaires, le baron Philip von Ullmann et l’Américain John Stewart. Les deux étaient présents à Longchamp. Le jeune Allemand a déjà une longue expérience du sport hippique et il nous a confié avec sagesse : « Il avait besoin de cette course de préparation. Et il a beaucoup moins tiré que par le passé. Christophe était parfait d’un bout à l’autre. Il l’a monté tout en confiance. Ce Gr2 est une étape idéale en vue du Japon où il devrait avoir un terrain bien plus à sa convenance. Bien sûr, le niveau de l’opposition sera également tout autre. Le dernier cheval étranger à avoir remporté la Japan est Alkaased (Kingmambo). Mais toutes les statistiques sont faites pour être battues un jour ou l’autre ! Et Goliath prouve encore une fois que son père Adlerflug est une grande perte. Il nous a quittés trop tôt. »
L’Américain, beaucoup moins mesuré, nous a dit : « À aucun moment je n’ai douté. La course s’est déroulée comme Francis l’avait prévu. Concernant la Japan Cup, plus les années défilent sans victoire étrangère… plus la probabilité qu’un cheval étranger gagne augmente ! Et Goliath va gagner. Nous l’avons acheté suite à sa victoire si impressionnante face à Auguste Rodin (Deep Impact). Le style de ce succès était à peine croyable. Le galop japonais a beaucoup progressé. Mais Goliath va montrer aux Japonais le niveau des meilleurs européens. Insulaires, les japonais courent trop entre eux. Goliath va apporter la preuve que les courses japonaises ont encore besoin de progresser. Je pense qu’il va falloir surtout décider qui sera deuxième de Goliath au Japon… Le galop n’est pas encore assez international. La compétition doit être toujours plus globale. Goliath, tant qu’il restera en bonne santé, va réaliser de grandes choses. Je crois qu’il n’est qu’aux prémices d’une très grande carrière… »
Le plan se déroule sans accroc
Francis-Henri Graffard, l’entraîneur de Goliath, a déclaré : « Beaucoup de choses étaient contre lui. Il avait besoin de courir – c’est un cheval massif – tout en portant une pénalisation. La piste n’était pas à sa convenance et la course a été un peu piège. Mais le cheval prend de la bouteille. Christophe le connaît bien et il lui fait confiance. Il l’a très bien monté en lui donnant une chance quand il a souhaité avancer. Mi-ligne droite, il a demandé un bol d’air et il l’a respecté. Je suis content de le voir gagner. Mais le plus important, c’est que cela s’inscrit dans sa préparation. Il a craché son feu et avait besoin de ça. Désormais, nous allons nous concentrer sur la prochaine course. »
Des placés satisfaits
Épouse et bras droit de l’entraîneur du deuxième, Maureen Haggas nous a confié au sujet d’Hamish, qui porte les couleurs de son beau-père : « Il court très bien et terminer aussi proche d’un cheval si remarquable est une bien belle performance. Nous sommes ravis. Je ne sais pas trop qu’elle sera la suite. Nous allons prendre le temps de lui trouver un engagement en visant le terrain souple qu’il affectionne tant. »
Louise Benard, représentante de Godolphin pour la France, nous a dit au sujet de Marquisat (3e) : « Nous sommes contents de sa rentrée, c’est bien ce qu’il fait. Il prolonge bien son effort, après une longue absence c’est positif. C’est une distance qui lui va bien. Il avait déjà fait ce type de terrains, même si ça ne l’avantage pas forcément. Après une longue absence, il termine dans une belle action et ne souffle pas énormément. Il avait besoin de repos c’est pour cela qu’il a loupé la moitié de la saison. Pour l’instant deux engagements sont possibles, à Hongkong et en Allemagne, mais rien n’est décidé. Terminer troisième d’un très bon cheval comme Goliath, c’est intéressant. »
Sa mère passe en vente en novembre
Élevé par le Gestüt Schlenderhan, Goliath est un fils du top-étalon maison Adlerflug (In the Wings), disparu en avril 2021, et de Gouache (Shamardal), qui a remporté une Listed sur 1.700m à 4ans en Allemagne. Outre Goliath, elle a donné un autre gagnant : Gamine (Adlerflug), lauréate de cinq courses en Allemagne à 3ans et 4ans, de 1.800m à 2.000m. Elle a une 2ans, Galaxy (Cloth of Stars), à l’entraînement chez Markus Klug, une 2ans, Go Flying, issue de la dernière génération d’Adlerflug, et une yearling par Magna Grecia. Gouache passe en vente lors de la Goffs November Sale pleine de Baaeed (Sea the Stars).
La deuxième mère, Guantana (Dynaformer), lauréate du Monsun Oster-Stutenpreis (L, 2.200m) et de l’Hanshin Cup (L, 2.200m), a donné Guardini (Dalakhani), lauréat du Prix du Lys (Gr3) et du Gerling Preis (Gr2, 2.400m), à Cologne, ainsi que Guizot (Tertullian), troisième du Preis des Winterfavoriten (Gr3). C’est la grande souche des «G» de Schlenderhan (Getaway, Guadalupe)… Sous la troisième mère, on retrouve celui qui fut un étalon français, Guignol (Cape Cross), lauréat du Grosser Preis von Baden et du Grosser Preis von Bayern (Grs1), cette dernière course à deux reprises.
LES CHRONOS
TEMPS PARTIELS
Du départ à 1.000m : 1’25’’96
De 1.000m à 600m : 26’’54
De 600m à 400m : 12’’31
De 400m à 200m : 11’’70
De 200m à l’arrivée : 12’’14
Temps total : 2’’28’65
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Sadler’s Wells |
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In the Wings |
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High Hawk |
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Adlerflug |
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Last Tycoon |
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Aiyana |
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Alya |
GOLIATH (H4) |
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Giant’s Causeway |
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Shamardal |
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Helsinki |
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Gouache |
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Dynaformer |
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Guantana |
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Guadalupe |