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lundi 25 novembre 2024

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FRANCIS ET BENJAMIN TEBOUL, UNE AVENTURE EN FAMILLE

FRANCIS ET BENJAMIN TEBOUL, UNE AVENTURE EN FAMILLE

À la veille du week-end du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, Francis et Benjamin Teboul se livrent au travers d’une interview croisée sur leur aventure familiale dans les courses hippiques. De Gémix à Sweet Lady, en passant par la gestion de leurs écuries respectives, ils racontent une histoire d’héritage et de passion partagée.

Jour de Galop. – Vos écuries seront-elles représentées lors du prestigieux week-end qui nous attend ?

Francis Teboul. – Le samedi, nous aurons Pay to Learn (Kingman) dans le Qatar Prix de la Place des Vosges, et peut-être Blue Brother (Intello) et Avenue Montaigne (Zarak) dans le Qatar Prix de la Place de la Concorde. Concernant Vertical Blue (Mehmas), nous hésitons encore entre le Marcel Boussac (Gr1) et l’Arqana Series – Haras de Bouquetot Critérium d’Automne (Classe 2). Par rapport au volume de notre écurie, c’est vraiment magnifique d’être plusieurs fois représenté lors d’un aussi grand week-end !

Avez-vous un favori pour le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe ?

Benjamin Teboul. – Avant la course des Irish Champion Stakes (Gr1), j’avais un feeling avec ce cheval japonais, Shin Emperor (Siyouni), qui a validé ce que j’imaginais durant cette course. Je crois beaucoup au destin et à la persévérance : nos amis japonais rêvent de gagner l’Arc depuis des décennies, sans succès jusqu’à présent, même s’ils sont passés très près. Je trouve assez malin le fait qu’ils passent par un chemin de traverse, à savoir acheter un cheval en France pour essayer d’accomplir le rêve de toute une nation !

F.T. – Le seul point négatif est le jockey, car le parcours de la grande piste est assez stratégique et je ne suis pas sûr que les pilotes japonais soient les mieux préparés à cela.

Francis, qu’est-ce que cela vous fait d’avoir un fils qui marche dans vos pas ? Peut-on parler de succession ?

F.T. – C’est plutôt une transmission. Benjamin vient aux courses avec moi depuis l’âge de 5 ans. Il a appris, il a côtoyé, il a partagé… Il est entré dans cette passion des chevaux. Pour un père, c’est extrêmement satisfaisant que de pouvoir partager cela avec son fils. J’ai aussi été ravi lorsqu’il a pris ses couleurs ! Benjamin a une personnalité de meneur d’hommes : c’est un chef d’entreprise. Il avait envie d’être au cœur de l’action, pas seulement au travers des couleurs de la famille.

B.T. – J’ai été piqué par le virus des courses très jeune ! J’ai des souvenirs de l’âge de 4 ou 5 ans à Maisons-Laffitte, lorsque nous allions à l’entraînement. On se prend au jeu des courses et aujourd’hui, elles font partie intégrante de notre relation et de ma vie.

Que représentent vos couleurs ?

F.T. – Ma femme adorait les couleurs bleu et jaune mais monsieur Gaumondy, notre entraîneur à l’époque, lui avait dit qu’elles étaient déjà prises par les Rothschild ! Donc nous sommes partis sur les couleurs vert et rouge. C’est un dispositif avec lequel nous avons connu de grands succès.

B.T. – Je voulais des couleurs qui se rapprochent de la casaque Sangster [les couleurs de Benjamin sont vert clair à pois bleus, ndlr] car elles m’ont marqué durant mon enfance. Et puis Robert Sangster a quand même gagné cent Grs1 et a été à l’origine de Coolmore. Je voulais aussi une casaque avec laquelle je pourrais vieillir et je me suis dit qu’avec ces couleurs un peu modernes, je pourrai les voir de loin pendant longtemps (rires) !

Gemini Stud et Argella Racing, quelle est l’origine de ces noms ?

B.T. – Argella, c’est l’anagramme du prénom de ma fille Allegra. Elle venait de naître quand j’ai créé l’écurie. Je ne voulais pas que son prénom soit mis en avant. Mais on va dire qu’elle en est la racine.

F.T. – Moi, c’est très simple : je ne savais pas comment appeler la société. Et Benjamin m’a dit : comme tu es gémeau, appelle-la Gemini. Cela m’a bien plu.

Pourquoi ne pas avoir placé vos chevaux sous une même entité ?

B.T. – Prendre mes couleurs m’a permis d’avoir une forme d’égalité, de partage de décision avec mon père. Et même si j’ai toujours le respect de l’aîné, notamment avec l’expérience, cela légitime un petit peu plus les décisions que je peux prendre. De plus, nous ne partageons pas la même entité car mon père a monté son écurie il y a environ quarante ans et a beaucoup investi. Moi je suis arrivé plus tard, avec une vision différente. Donc avoir chacun ses couleurs nous offre une forme d’indépendance à l’élevage pour lui qui est très conservateur ou pour moi lorsque je souhaite aussi partager cette passion avec des amis et avoir des chevaux dans un contexte extra-familial.

Comment travaillez-vous ensemble ?

F.T. – Nous nous appelons tous les jours et à partir de là, nous réfléchissons ensemble. Benjamin est un acheteur de chevaux remarquable. Je me fie beaucoup à lui. Il a une façon de regarder les chevaux, les papiers et de faire des choix très intelligents : cela nous a permis de vivre des grands moments. Nous discutons beaucoup des entraîneurs pour savoir chez qui on va mettre tel ou tel cheval. Nous parlons aussi des engagements et des distances pour chaque cheval, ainsi que du choix des jockeys.

B.T. – Nous n’avons pas vraiment de tâches qui nous sont attribuées plus à l’un qu’à l’autre. Certes, mon père dit que je peux avoir une sensibilité pour certaines choses mais il a quand même vécu quarante ans de courses, d’investissement, et j’en ai potentiellement bénéficié pour gagner du temps et éviter certaines erreurs et impasses.

Êtes-vous conseillés par les mêmes personnes, en plat et en obstacle ?

F.T. – Pour le plat, nous travaillons avec Paul Nataf, qui a toute notre confiance. Il a notamment acheté Sweet Lady (Lope de Vega) et My Sister Nat (Acclamation). C’est quelqu’un qui apprécie les modèles. Il voit dans quelle mesure c’est un cheval à acheter ou pa

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