Concernant les paris online
8,1 % de taxation en plus = coût minimum de 20 M€
Commençons par le secteur le plus impacté, celui des paris online. En s’attaquant davantage au jeu d’argent en ligne, le gouvernement fait preuve, quelque part, de lucidité en ne mettant pas sur le même plan les opérateurs historiques (PMU et la FDJ) et ceux uniquement présents sur l’online… Pour le pari hippique en ligne, la taxe sur le P.B.J. passerait de 6,9 % à 15 %. Sur un P.B.J. total de 353 M€ pour l’ensemble du pari hippique en ligne, le PMU représente à lui seul autour de 250 M€. Une surtaxe de l’ordre de 8,1 % représenterait donc un coût supplémentaire de 20 M€ (la taxe passerait de 17,25 M€ à 37,5 M€) pour le PMU. Autre certitude également : cet amendement aura pour conséquence de réduire le nombre d’opérateurs présents sur le marché du pari hippique en ligne.
Concernant les paris offline
0,6 % de taxation en plus = coût minimum de 10 M€
Cet amendement, qui intervient dans le cadre du projet de loi financement de la Sécurité sociale (P.L.F.S.S.), prévoit bien évidemment d’augmenter la taxe sur le P.B.J. du pari hippique en dur (hippodromes et point de ventes), la faisant passer de 6,9 % à 7,5 %. Ce P.B.J. « en dur » est bien plus important que celui réalisé en ligne, puisqu’il était de 1.737 M€ en 2023. Le PMU l’avait budgétisé à la hausse pour 2024 mais a dû le revoir à la baisse, vu les résultats en demi-teinte du premier trimestre. Si l’on prend comme base le PBJ de 2023, une hausse de 0,6 % coûterait au PMU plus de 10 M€ (la taxe passant de 119,8 M€ à 130,2 M€).
Des taxes qui augmentent mais une activité qui baisse
C’est la grande question que tout le monde se pose : si l’amendement venait à être conservé, comment faire sans ces 30 M€ (15 en moins pour France Galop et 15 pour la Setf) ? Les sociétés-mères vont devoir de toute façon commencer à réfléchir. Le plus inquiétant sans doute est que ce projet arrive au mauvais moment. Dans son dernier rapport, l’A.N.J. (l’Autorité nationale du jeu) faisait état d’une activité en baisse pour le PMU. Le son de cloche est différent pour la FDJ et les autres gros opérateurs en ligne, qui seront sans doute en mesure de mieux absorber ces hausses de taxations. Selon nos informations, le mois d’octobre, dont l’historique nous était favorable (Arc mieux placé dans le calendrier et sans Coupe du monde de Rugby, à la différence de 2023), serait décevant, mais ne remettrait pas en cause les 838 M€ promis à la filière. Ils viennent, en revanche, confirmer cette mauvaise tendance que traversent les courses depuis maintenant plusieurs mois.