PRÉCOCITÉ

En 2024, la moitié des épreuves black types pour 2ans ont été remportées par des chevaux entraînés en Irlande ou en Angleterre (12 sur 23). La question de la compétitivité des 2ans français est un vieux serpent de mer du débat hippique. À juste titre, tout le monde a un avis sur la question et bien souvent, cela consiste à blâmer un autre maillon de la chaîne : que ce soit les éleveurs, les entraîneurs, le programme… ou les trois à la fois ! Nul ne peut ignorer que nous vivons à côté de deux « monstres » sur ce créneau. Et pour cause, l’Angleterre et l’Irlande sont deux des nations hippiques mondiales qui proposent la plus forte proportion de courses black types pour 2ans dans leur programme (respectivement 21 % et 22 %). C’est bien plus que les États-Unis (10 %), l’Australie (12 %) – et la France (16 %). Comme beaucoup aiment à le souligner, l’élevage français produit surtout des 2ans pour le second semestre, c’est-à-dire de futurs 3ans. La population de chevaux nés et entraînés pour aller très tôt aux courses – avant la fin de l’été – est deux à trois fois supérieure chez nos voisins anglo-irlandais. Mais, au-delà du pedigree, il y a d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte.

Voilà pourquoi, pour tenter de dépassionner et d’objectiver ce débat, nous sommes allés à la rencontre de trois professionnels reconnus en matière de précocité et issus de trois pays différents : l’éleveur australien Bryan Carlson, le spécialiste des breeze up irlandais Brendan Holland et un as de l’achat et de la préparation des 2ans basé en Angleterre, Lemos de Souza (mari de l’entraîneur Amy Murphy). Tous sont unanimes sur le fait que le pedigree est important… mais qu’il ne fait pas tout ! Ces trois acteurs soulignent l’importance de la main de l’homme, de l’élevage aux ventes, en passant par le dernier trimestre de leur année de yearling.

Si voulez tout savoir sur la précocité et découvrir la pondération entre inné et acquis, suivez le guide !