POURQUOI L’ARC DE TRIOMPHE SACRIFIERAIT SON STATUT EN INTÉGRANT LES HONGRES
Hubert TassinÂ
Membre du Comité de France GalopÂ
Les performances cette année des chevaux castrés dans des courses de haut niveau en Grande-Bretagne et sur le continent ont, avec une certaine logique, fait revenir le débat de l’ouverture aux hongres d’épreuves qui leur sont fermées. En évidence – un peu forcément – le Prix de l’Arc de Triomphe, l’épreuve phare de l’automne à Longchamp.Â
La sélection ne peut être tranchée par des intérêts immédiats
En la matière, la procédure référendaire ou même sondagière est tentante et il est assez naturel que Jour de Galop l’ai engagée. Pour autant, les débats des programmes de sélection ne peuvent être tranchés avec les préoccupations immédiates des uns ou des autres. La grande sélectivité des courses britanniques et, aussi, allemandes est la résultante d’une persistance des programmes de haut niveau : pas de sacrifice ou de suppression de grandes courses, pas ou très peu de mutations de courses en jouant sur les conditions, le champ de courses, le calendrier ou la distance. Sans doute, en revanche, les Anglais n’ont pas hésité à créer ou à promouvoir des épreuves qui ont obtenu le label Gr1 avec le soutien français. Mais en s’interdisant de pécher contre leur programme établi.
Notre système centralisé ne nous a pas mis à l’abri, au contraire, et le programme français du haut niveau a pas mal été bousculé, sans que cela ne semble avoir toujours eu des effets bien positifs. Avec l’ouverture aux hongres du Prix de l’Arc de Triomphe, nous passerions à une étape qui marquerait finalement une mutation profonde.Â
Deux révolutions marquantes : l’essor du marché à l’entraînement et les courses aux millions de l’hiver
Il n’est pas inutile de revenir aux fondamentaux des programmes des grandes courses. Ils ont été construits au fil des décennies ou des siècles pour sélectionner les meilleurs pour la reproduction et donc, pour fixer les objectifs pour la race. Cela est évidemment la base intangible, mais deux grandes évolutions en ont modifié et même parfois bouleversé la pratique.
La première est le fort développement des transactions de chevaux pendant le cycle de la sélection et de la pré-sélection. À côté d’éleveurs-propriétaires – souvent des grands – organisant leurs écuries et leurs élevages pour sélectionner les meilleurs pour la reproduction et
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