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mercredi 26 février 2025
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BRENDAN HOLLAND : « UN LIEN POSITIF ENTRE UN ENTRAÎNEMENT PRÉCOCE ET UNE LONGUE CARRIÈRE »

LA PRÉCOCITÉ EN QUESTION

BRENDAN HOLLAND : « UN LIEN POSITIF ENTRE UN ENTRAÎNEMENT PRÉCOCE ET UNE LONGUE CARRIÈRE »

L’homme de Grove Stud est l’un des leaders – par la qualité et non par le nombre – de la filière des breeze up en Europe. Durant sa carrière, il a vendu des chevaux très « précoces et vite ». Mais également des classiques (comme The Grey Gatsby) ou même des stayers (comme Columbus cette année).

« Certains entraîneurs préfèrent ne pas travailler tôt leurs 2ans, quels que soient leurs profils et leurs pedigree. C’est un choix, une stratégie. Mais il faut savoir que si un cheval peut être aussi précoce que vous le voulez sur le plan généalogique, physique et psychique, il n’ira tôt aux courses que s’il est entraîné dans cet objectif. La précocité n’arrive pas toute seule. En revanche, une grande étude statistique a été réalisée sur la durabilité dans le temps des chevaux entraînés tôt pour les breeze up. Et à l’échelle d’une population – pas de quelques individus –, il y a une corrélation positive entre le fait de travailler de bonne heure et le fait d’avoir une longue carrière. Lorsque j’étais assistant de Mark Johnston, je m’occupais d’un cheval très connu, Double Trigger (Ela-Mana-Mou). Il a gagné deux fois à 2ans, dont les Zetland Stakes (L) et a couru 29 fois jusqu’à 7ans, pour 14 victoires, devenant l’un des meilleurs stayers de notre époque. Certains chevaux n’ont pas la capacité de courir à 2ans et au final, seul un petit pourcentage aura les qualités pour être prêt pour Royal Ascot, qui est un grand test de précocité. Encore une fois, cela vient des chevaux eux-mêmes mais il y a aussi des entraîneurs qui ont une capacité supérieure à les choisir et à les préparer pour ces objectifs. Toutefois, il est important qu’un poulain soit sérieusement entraîné à 2ans car cela va beaucoup influer sur son avenir. On peut faire preuve de patience, mais cette patience doit se faire dans le travail. En France, vous avez un bon exemple avec l’obstacle. Vos entraîneurs, en travaillant tôt les chevaux, ont sublimé le métier et cela a poussé les Irlandais à s’aligner. »

« On peut faire preuve de patience, mais cette patience doit se faire dans le travail… »

L’ennemi… c’est le poids

« Pour moi, la grande question, c’est celle du poids dans les premières étapes de la vie d’un cheval. J’évite avant tout les yearlings et les foals avec de la surcharge pondérale. C’est hyper important. Et une fois à l’entraînement, au départ, il faut vraiment éviter de leur mettre trop de poids sur le dos. Si on remonte loin dans l’histoire, et même seulement aux années 1960 ou 1970, les étalons de qualité n’ayant pas gagné à 2ans sont rarissimes. Il est très intéressant de relire les propos de « Bull » Hancock à ce sujet. Il était connu pour ses étalons classiques et pas spécialement pour stationner des purs pères de 2ans [à Claiborne Farm, il avait Nasrullah, Round Table, Nijinsky II, Buckpasser… ndlr]. De la même manière, bien des chevaux qui ont commencé au bas de l’échelle sur le créneau vitesse et précocité se sont révélés être des pères classiques lorsque leur jumenterie a progressé. En France, vous avez l’exemple de Siyouni et de Wootton Bassett. Mais il est tout aussi certain que les yearlings de leurs premières productions – payés pas cher aux ventes – ont été entraînés différemment. Si bien qu’on en a vu plus tôt aux courses. Un yearling très cher, vous avez tendance à l’attendre. Naturellement, il y a des exceptions. Je pense en particulier à Aidan O’Brien. Il a des yearlings acquis très cher et ils vont aux courses tôt, s’ils en ont les capacités. Ses chevaux de Derby ont quasiment tous été vus à leur avantage à 2ans. »

« Une qualité essentielle pour accompagner la précocité, c’est la solidité. De mon point de vue, c’est la raison pour laquelle les courses de 2ans sont aussi importantes pour la sélection au sens large. »

La solidité et le temps passé dehors

« Il est vraiment très difficile de mesurer l’impact des méthodes d’élevage sur la précocité. Aujourd’hui, beaucoup de chevaux passent par des consignors aux ventes et nous ne savons pas systématiquement où ils ont été élevés. De manière subjective, car je n’ai pas de données chiffrées, j’ai tendance à penser que les bons haras sortent des bons chevaux, que ce soit sur des profils précoces ou sur des profils plus classiques. Mon expérience, c’est que tous les bons haras élèvent d’une manière assez similaire. J’achète des chevaux en France, en Irlande, aux États-Unis… et je vois que les élevages qui réussissent mettent leurs yearlings dehors, dans de grands paddocks, pour la journée. Moi-même, qui élève désormais, je ne rentre mes poulains en journée que pour voir le maréchal. Une qualité essentielle pour accompagner la précocité, c’est la solidité. De mon point de vue, c’est la raison pour laquelle les courses de 2ans sont aussi importantes pour la sélection au sens large. En outre, quand un étalon de première production a des 2ans qui se vendent bien aux breeze up, c’est un indicateur très positif et finalement assez fiable. Le meilleur exemple, c’est Night of Thunder. Ses yearlings n’étaient pas très chers donc les pinhookers en ont acheté. Ils ont bien fait aux breeze up et on connaît la suite de l’histoire… »

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