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samedi 31 août 2024
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PHILIPPE JAENADA

LES COURSES SONT UNE BIEN BELLE CHOSE…

C’est l’histoire du coup de foudre d’un adolescent pour les courses, à Évry. Philippe Jaenada a ressenti, ce jour-là, une émotion indescriptible. Comment décrire en effet un coup de foudre, quelque chose d’aussi physique que mystique ? Ce jour-là est resté gravé dans le cÅ“ur de l’homme qui entre-temps est devenu l’un des écrivains français les plus lus. À l’occasion de la parution de La désinvolture est une bien belle chose (Mialet-Barrault éditeurs), il nous a accordé une longue interview… où il a plus été question de courses que de littérature ! « Toute ma vie a été consacrée aux courses de chevaux. Il y a toute une période, de ma vingtaine jusqu’à la naissance de mon fils, où j’allais tous les jours sur les hippodromes lorsqu’il y avait des courses à Paris. Je n’avais pas de vie régulière. La nuit, je faisais le papier, je me couchais vers 5 ou 6 h, je me levais vers midi et j’allais beaucoup à Auteuil. Pendant des années, je n’y ai pas loupé une réunion, tant l’hippodrome est facile d’accès. Et quand je pouvais, Longchamp, Saint-Cloud, Vincennes, Chantilly… »

Un coup de foudre… Et, pourtant, une peur immense du cheval. Ses trois expériences sur le dos de notre animal préféré se sont mal passées. Jaenada a fini au milieu de la ville, poursuivi par le moniteur en mobylette. Ou au milieu de la forêt, seul, pendant de longues heures parce que son cheval a décidé de se promener de lui-même. Et, enfin, une mauvaise chute et un poignet cassé. Une relation si particulière au cheval, « un mélange de terreur animale, instinctive, pas raisonnée… et d’amour absolu. » C’est aussi l’histoire d’un second coup de foudre, un matin d’août 2024 à Beaupréau et, peut-être, le début d’une nouvelle aventure.

Anne-Louise Echevin

ale@jourdegalop.com

PHILIPPE JAENADA

« JE NE FAIS RIEN. À PART ÉCRIRE ET REGARDER DES COURSES. »

Pour la première fois de sa vie, cet été, Philippe Jaenada est allé à l’entraînement. C’était le cadeau de son fils pour ses 60 ans. Il est tombé sous le charme de Beaupréau…

Les chevaux sont au centre de la vie de Philippe Jaenada, parieur passionné. Sa rencontre avec les courses puis le jeu sont le fruit d’un hasard, d’un banal fait de vie, peut-être du destin pour ceux qui y croient : « Ma vie est intimement, étroitement liée aux chevaux. Pourtant, je ne suis pas issu du monde des courses et j’ai attendu presque cinquante ans pour visiter un centre d’entraînement, quasiment forcé par mon fils. Quand j’étais petit, ma mère décide un jour de nous emmener à l’hippodrome d’Évry, juste à côté de là où nous habitions. Elle aurait tout aussi bien pu, ce jour-là, nous emmener au parc d’attractions ou faire une balade en forêt. Nous sommes allés à Évry et j’ai été, comme des gens rentrant dans une église, touché par la grâce. Foudroyé. Je n’ai aucune mémoire de mon enfance et je n’en ai pas de façon générale. Mais je me souviens de chaque chose de cette journée. Je me souviens que, lorsque nous sommes repartis de l’hippodrome, la chanson dans la voiture était de Nicolle Croisille. Pourtant, ne me demandez pas ce que j’ai écouté avant-hier, je l’ignore. Mais j’étais tellement bouleversé… Peut-être étais-je jockey dans une vie antérieure ? La couleur, par exemple… Évry avait des banquettes très années 70, elles étaient turquoise. Cette couleur est associée, même cinquante ans plus tard quand je vais sur un hippodrome, aux courses, aux casaques… »

Au bon souvenir de Pois Chiche

Évry, encore et toujours, près de la maison. La première rencontre avec les courses, puis un premier gagnant : « Je demandais tout le temps à ma mère de m’emmener aux courses. Évidemment, cela la saoulait un peu, elle s’en moquait des chevaux. Évry était formidable. À partir de 14 ou 15 ans, avec des potes, nous prenions nos mobylettes et y allions. On jouait en demandant aux personnes qui faisaient la queue au guichet de le faire pour nous. On leur donnait un franc et on leur demandait de jouer pour nous dans la suivante. Je me souviens de mon premier gagnant : Pois Chiche, numéro 10 ! Je le revois gagner. Cela ne m’a jamais quitté… »

La déception et le bonheur du père

Philippe Jaenada a rencontré les courses par hasard. Comme tout passionné, il a tenté de faire aimer l’univers à son fils, qui a grandi sur les hippodromes. Et pourtant… « Quand notre fils est né, on l’amenait sur les hippodromes. Je me moquais qu’il soit médecin, pilote d’avion… Je voulais en faire un turfiste ! Quand il était petit, il était très content : “Cheval ! Cheval !” Puis il a commencé à avoir un peu de plomb dans la cervelle et ses propres envies. Il n’a plus eu envie d’y aller. Effondrement du père… »

L’histoire aurait pu s’arrêter là. Une étude montre que les musiques que l’on préfère, une fois adulte, sont celles de nos années adolescentes. Pareil pour le sport. Il fallait juste que cela ressorte, peut-être : « Il y a quelques mois, il y avait une réunion à Saint-Cloud et j’ai demandé à mon fils et à sa compagne : “Est-ce que vous avez envie de passer une journée à Saint-Cloud ?” Ils ont dit oui… Et, vingt ans après un cruel et douloureux échec, mon fils a été comme moi à Évry ! Il me posait plein de questions. Le soir, à minuit, il me dit qu’il regarde les chevaux pour le lendemain. Nous sommes retournés plusieurs fois aux courses et, de son côté, il y a emmené ses amis qui n’y connaissent rien. Alors, enfin, peut-être ai-je cont

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