LE TOP RESTE EN FRANCE

Le top price de cette v.2 à 115.000 € revient à une pouliche coélevée par Tony Parker au domaine de Quétieville (et présentée par Fairway Consignment). Le bon a été signé par Arthur Hoyeau. La bonne nouvelle, c’est que cette pouliche, issue d’une propre sÅ“ur de Mangoustine (Dark Angel), va rester à l’entraînement en France. Il faudra quelques heures de travail aux observateurs pour analyser de manière précise l’état du marché de cet été à Deauville car les chiffres bruts ne sont pas forcément révélateurs de ce qui est revenu dans la poche des éleveurs. Mais le contexte politique et économique général n’étant pas très souriant, on peut dire que la vente d’août et la v.2 ont été abordées avec une certaine anxiété par les acteurs du marché. Qui plus est en l’absence de certains acheteurs-clés ayant la capacité à faire basculer une vente dans le sens optimal.

Dans les deux cas (août et v.2), les indicateurs sont en baisse par rapport à 2023 – mais l’année dernière était une édition forte des deux vacations. La vente d’août a tenu le cap, même si certains vendeurs ont vraiment souffert car leurs yearlings ont coûté très cher à produire. Concernant la v.2 de 2024, l’offre (170 lots présentés) était la plus importante depuis le lancement de cette vente. Et cette édition est la deuxième de l’histoire en ce qui concerne le nombre de chevaux ayant changé de mains (135). Si bien que le taux de vendus – 79,41 % – est bon, au regard de l’état du marché pour cette catégorie de chevaux en Europe (ces dernières années). Mais à l’inverse, le prix moyen (33.504 €) et le médian (27.000 €) sont dans la tranche basse de l’historique de la vente. Dans le haut du panier de cette v.2, on est passé de 11 lots à 80.000 € ou plus l’an dernier, à 9 en 2024.

Si l’on veut voir le verre à moitié plein, on peut se dire que le marché baissier de la v.2 a quand même tenu le cap dans un contexte général difficile : le chiffre d’affaires est le deuxième meilleur de l’histoire de la vente après le record de 2024. Et peut-être, comme l’année dernière, nous nous rendrons compte lors des ventes anglo-irlandaises de l’automne que le marché de Deauville a finalement plus que soutenu la comparaison. Si l’on veut voir le verre à moitié vide, il est certain qu’une partie des vendeurs de la v.2 a vraiment souffert et qu’ils sont nombreux à se gratter la tête pour essayer d’améliorer leur positionnement sur le marché. Mais ça, ce n’est pas qu’un problème français : c’est un phénomène mondial. En Europe, éleveur commercial est un métier de plus en plus difficile.

Les grands indicateurs de la v.2