INTISAR DE MONLAU, LA VICTOIRE EST EN ELLE

Pendant des mâles, ce Gr3 réservé aux femelles nous permettait de revoir en piste la prometteuse Intisar de Monlau (Al Mamun Monlau) qui avait débuté par une victoire, au niveau Gr3, chose suffisamment rare pour être soulignée et qui est évidemment signe de qualité. Pourtant, avant la course, malgré le potentiel de sa pensionnaire, Élisabeth Bernard avait émis des doutes : « Plus la course approche et moins je suis sereine. Je crains toujours que le travail effectué en amont ait été mal fait ou qu’un contretemps de dernière minute vienne anéantir ce qui a été réalisé le matin. Intisar de Monlau a été bien malade après ses débuts victorieux et, même si je la trouve bien le matin, un doute subsiste quant à son réel état de forme. » Les doutes ont été vite balayés car la belle grise a dominé de la tête et des épaules la course et elle se positionne aujourd’hui comme l’une des leaders de la génération des 3ans. Son jockey, Maxime Guyon, a fait ce qu’il a voulu toute la course. Vite en tête, il avait d’évidentes ressources à la distance ne bougeant pas sur sa monture. Lorsqu’il lui a demandé à accélérer, Intisar de Monlau a rapidement créé la décision. Nous avons assurément vu une pouliche de classe qui signe un deuxième succès de rang, une fois encore dans un Gr3. Son propriétaire Mubarak Ali M.A. Al Nuaimi, présent sur l’hippodrome, a été bien inspiré de se rendre un matin à l’écurie d’Élizabeth Bernard afin d’y chercher la perle rare… Il l’a assurément trouvée. La pouliche porte d’ailleurs bien son nom puisque Intisar signifie victoire en arabe. Désormais, c’est une prétendante logique et sérieuse au Qatar Arabian Trophy des Pouliches (Gr1). La deuxième place est l’apanage de Wala’a (Gazman) qui a toujours été vue en bon rang et s’est bien comportée jusqu’au bout, sans menacer la lauréate. Elle prend sa revanche sur Lady de Faust (Af Al Buraq), toujours vue à l’arrivée depuis ses débuts, et qui fournit encore sa meilleure valeur. Ces trois concurrentes venaient de composer le podium de l’épreuve référence. Elles signent la même arrivée mais dans un ordre un tant soit peu différent mais avec la même lauréate, une pouliche estampillée du « V » de victoire.

Après la course, Élisabeth Bernard était aux anges : « C’est le rêve de tout entraîneur que d’avoir dans ses boxes une telle pouliche. Elle sait tout faire, n’a jamais posé de difficultés à l’entraînement et a toujours compris ce qu’on lui demandait. Elle a la maniabilité, la faculté d’accélération des bons et un mental d’acier. Elle est encore toute jeune, mais déjà très pro. Je ne vois pas de points négatifs à son égard. J’ai une pensée pour sa coéleveur, Marie-Ange Bourdette, qui nous a quittés en début d’année et suis heureux que son mari Robert soit présent aujourd’hui. De là-haut, elle a dû apprécier cette victoire. Maintenant on va la préparer pour le Gr1 à Saint-Cloud. L’adversité sera plus forte, mais on a le droit de rêver en attendant. »

Pour Xavier Thomas-Demeaulte, le contrat était rempli : « Wala’a court en progrès sur ses débuts et a fourni sa valeur. Elle est tardive et à mon sens a encore de la marge. Nous sommes toujours patients à l’écurie et les chevaux viennent avec les courses. Ghara était partie au pré après ses débuts victorieux. Elle n’était pas à 100 % de ses capacités. Il ne faut pas oublier que sur l’hippodrome de Mont-de-Marsan, on ne travaille les chevaux le matin que sur le sable et non sur le gazon qui est réservé aux courses. Toutes les deux ont gagné leur billet pour Saint-Cloud, il n’y a qu’un Gr1 pour cette génération et il ne faut pas le laisser passer. On aura du pain sur la planche ce jour-là, mais on ne va pas se plaindre, bien au contraire. Abondance de biens ne nuit pas ! Nous ne sommes pas du genre à faire du bruit à l’écurie, mais les résultats sont bien là. Nous avons la confiance des éleveurs et des propriétaires, ce qui est primordial dans notre métier… »

Achetée par Saubouas Bloodstock pour le compte de Mubarak Al Nuiami, Intasar de Monlau a été élevée par la regrettée Marie-Ange Bourdette. C’est un pur produit de son élevage, puisque fille d’Al Mamun Monlau (Munjiz) qui fait la monte au haras de Thouars pour Al Shaqab Racing, et de Leila de Monlau (Nizam) dont elle est le premier produit référencé. Leila de Monlau, quatrième de Groupe en débutant à 3ans, a couru encore du black type, et n’a pas répété ensuite. La deuxième mère, Amina de Monlau (Monsieur Al Maury), est déjà à l’origine de deux bons éléments, Jugurtha de Monlau (Al Mamun Monlau), lauréat de l’Al Maktoum Challenge R3 (Gr1 PA) à deux reprises, et Africa de Monlau (AF Al Buraq), gagnante de French Arabian Breeders’ Challenge (Gr2 PA).

La troisième mère a produit Ibn Battuta Monlau (Dormane), troisième du Prix Chéri Bibi (Gr2 PA) avant de gagner cinq courses aux Émirats arabes unis.