MARCHÉ DES YEARLINGS ESTIVAL
IL EST DÉSORMAIS BEAUCOUP PLUS CHER DE BIEN VENDRE
Les courses et l’élevage, c’est un peu la dictature de l’exception, celle du bon cheval qui fait oublier tous les échecs. Mais il est néanmoins intéressant de prendre un peu de recul sur la vente d’août et la v.2, deux rendez-vous cruciaux pour les acteurs du galop français.
Par Adrien Cugnasse
ac@jourdegalop.com
Les éditions 2023 des deux ventes estivales de yearlings de Deauville ont été assez miraculeuses, alors que, quelques semaines plus tard, les vacations anglo-irlandaises ont été bien plus difficiles pour les vendeurs. En 2024 à Deauville, on semble être revenu à un marché plus “normal” avec un taux de vendus de 77 %, en ligne avec son niveau pré-Covid. Mais le prix moyen, bien qu’en régression sur les embellies de 2023 et 2022, reste au-dessus de toutes les éditions ante-Covid. On aurait presque envie de dire que c’est le sens de l’histoire car, même s’il y a des hauts et de bas, le chiffre d’affaires et le prix moyen de la vente d’août semblent inexorablement augmenter à l’échelle des 25 dernières années. Les ventes de sélection sont calées sur un marché international où les allocations n’ont jamais été aussi élevées : l’argent distribué au galop dans le Golfe, en Asie, aux États-Unis et en Australie est impressionnant. À l’inverse, les allocations européennes n’ont que peu évolué. D’où les difficultés des acheteurs locaux de yearlings en Angleterre, en Irlande et en France. Mais cela ne veut pas dire que les éleveurs européens (dont les Français) gagnent forcément plus d’argent. Au contraire même car, comme nous le verrons plus loin, les coûts de production ont augmenté encore plus vite que ceux de la vente des yearlings.
Les raisons d’un retour à la normale
Après la vente d’octobre, il sera intéressant de voir quelle strate du marché a progressé le plus cette année en France. En attendant, on peut déjà essayer de comprendre pourquoi certains acheteurs ne sont pas venus. Nul ne peut ignorer le contexte anxiogène sur le plan politique et économique, en France comme à l’international. Mais comme nous le disions plus haut, les deux ventes estivales de yearlings de 2023 avaient été très fortes. Et cela peut parfois avoir des conséquences inattendues. Les pinhookers, en quête de 2ans pour les breeze up, ont en partie pour cette raison été moins présents lors de la vente d’août et la v.2. Difficile d’espérer marger si on a le sentiment de payer les yearlings chers. Or dans les breeze up, c’est vraiment l’espoir qui fait vivre…
S’ils ne font pas les gros titres avec leurs achats, les pinhookers jouent réellement sur la profondeur du marché. En outre, beaucoup ont pris de grandes claques et ils ont été vraiment malmenés en Europe ces derniers temps. Au point que la Breeze Up Consignors Association demande publiquement Ã
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