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vendredi 28 février 2025
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H.M. RICHARD II

En cette fin de semaine, nous avons eu la joie d’avoir Richard Hannon au téléphone. Au départ, c’était surtout pour évoquer Haatem (Phoenix of Spain), qui va tenter de décrocher son premier Gr1 dans le Jacques Le Marois. Nous avons effectivement longuement parlé de ce stakhanoviste des pistes. Mais, au fil de l’échange, nous avons logiquement dérivé sur les jeunes chevaux et sur la vitesse – le label de la famille Hannon. Même si le fils de Richard Hannon Sr s’en défend, il faut reconnaître qu’ils font partie des rois dans ce domaine. D’ailleurs, il n’est pas nécessaire d’avoir l’Å“il du rond de notre regretté ami Pierrot Wallon pour les reconnaître avant une course ; leurs pensionnaires n’ont pas le même physique que les autres, surtout chez les juniors !

Pour en revenir à l’athlète Haatem, le représentant de Wathnan Racing était un bon 2ans qui n’a pas ménagé ses efforts, mais il a encore passé un cap à 3ans. Troisième des 2.000 Guinées de Newmarket, deuxième de celles d’Irlande (Grs1), il reste sur un succès dans les Jersey Stakes (Gr3). En fait, Haatem n’a qu’un « défaut », celui d’être né la même année que son camarade d’entraînement Rosallion (Blue Point), qui l’a devancé à deux reprises : une première fois lorsque ce dernier s’est classé deuxième des 2.000 Guinées de Newmarket (Hateem était troisième), puis lorsqu’il s’est adjugé les 2.000 Guinées d’Irlande (Hateem deuxième). Dans l’ombre de son camarade de box ? Richard Hannon n’est pas totalement d’accord : « Je ne le pense pas. Certes, Rosallion a devancé Haatem par deux fois mais Haatem compte énormément de supporters en Grande-Bretagne, des personnes qui le suivent avec une extrême attention ! Il est vraiment très populaire. »

Par Anne-Louise Echevin

ale@jourdegalop.com

Dimanche, Haatem (Phoenix of Spain) va donc s’élancer au départ du Prix du Haras de Fresnay-le-Buffard – Jacques Le Marois (Gr1), dans l’espoir de remporter son premier Gr1. Son mentor explique : « Nous avons hâte de le voir en piste. Il va bien et le retour sur le mile devrait lui plaire. Cela dit, c’est une course relevée et j’espère qu’il va réaliser une grande performance. » Richard Hannon n’a encore jamais gagné le Marois. Son père, Richard Hannon Sr, non plus… Il n’est pourtant pas passé loin de la gloire lorsque l’imposant Olympic Glory (Choisir) et Frankie Dettori avaient fini en boulet de canon dans l’édition remportée par la petite reine Moonlight Cloud (RS) (Invincible Spirit), qui venait de gagner le Maurice de Gheest (Gr1). Deauville, qui adorait la jument de Freddy Head, avait retenu son souffle. Et Olympic Glory avait finalement échoué… d’un souffle, soit une courte tête.

Un vrai stakhanoviste

Haatem a débuté au mois de mai de ses 2ans… et a enchaîné. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est solide ! Troisième pour ses débuts, il a ouvert son palmarès sept jours plus tard. Pas de repos pour les braves : seize jours plus tard, le 2 juin 2023, il est en piste dans les Woodcote Stakes, belle course à conditions pour les 2ans le jour du Derby… Et, dix-huit jours plus tard, le voilà au départ des Coventry Stakes (Gr2) à Royal Ascot, dont il se classe cinquième. Un peu de repos ? Que nenni ! Direction Newmarket July trois semaines plus tard, où, manque de chance, il tombe sur City of Troy (Justify) dans les Superlative Stakes (Gr2). De Newmarket à Glorious Goodwood, il y a… quinze jours, et il y remporte les Vintage Stakes (Gr2). Et, de Goodwood à York Ebor, il y a trois semaines : neuvième dans les Gimcrack (Gr2). On peut se dire que la saison a été longue et qu’est enfin venu le temps des vacances. Toujours pas ! Un mois plus tard, le poulain finit proche cinquième des Mill Reef Stakes (Gr2) après avoir mené et, trois semaines plus tard, cinquième des Dewhurst. Cela nous fait donc neuf courses à 2ans !

Et pourtant, encore meilleur à 3ans

Après une telle campagne, on pouvait se dire que le fils de Phoenix of Spain était avant tout un véritable 2ans et qu’à 3ans les choses allaient se compliquer. Là encore, nous répondons par la négative. Le poulain a même passé un cap et le fils du « phÅ“nix » a pris son envol. Il confirme sa victoire autoritaire dans les Craven Stakes (Gr3) en se classant troisième du classique de Newmarket puis deuxième au Curragh. Wathnan Racing entre alors dans la danse. L’entité qatarie, en pleine séance de shopping en vue de Royal Ascot, se porte acquéreur du poulain. Lors de la dernière journée du meeting, Haatem leur offre un quatrième et dernier succès de la semaine dans les Jersey Stakes (Gr3). Une victoire au bout du suspense. Lui, le poulain acheté 27.000 Gns lors du book 2 – et sans doute bien plus ensuite par Wathnan à l’amiable ! – battait au balancier Kikkuli (Kingman), le petit frère de Frankel (Galileo). Mais a-t-il encore de la marge ? Richard Hannon analyse : « J’aimerais dire que oui et je pense qu’il progresse. Mais, pour en être certain, le seul verdict est celui de la piste ! Je suis très content de le voir évoluer à un tel niveau, surtout après son année de 2ans. »

La stratégie Hannon

Richard Hannon (Junior) a repris les rênes de l’écurie de son père, Richard Hannon (Senior) en 2014. Les effectifs sont répartis dans l’écurie historique de la famille, Everleigh, où Richard Hannon Senior et son père étaient basés avant lui, et qui peut accueillir un peu plus de cent chevaux. Plus récemment, l’écurie a mis en place une seconde base, à Herridge, avec environ 120 chevaux et un espace accueil pour les propriétaires…

Dix ans après avoir pris la tête de l’écurie, Richard Hannon a su perpétuer la réussite de son père mais il reste modeste : « Très honnêtement, je me suis lancé en récupérant un effectif important en provenance de mon père. Et celui-ci fait d’ailleurs toujours partie intégrante de l’équipe. » On ne change pas une équipe qui gagne – certains employés sont présents depuis les années 1990, si ce n’est 1980 – ni la méthode. Richard Hannon travaille avec de grands propriétaires éleveurs, mais un nombre important de yearlings sont dénichés à petits prix aux ventes, dans l’espoir de les valoriser. Une sorte de tradition familiale. Haatem est un cas d’école : petit prix, valorisé en course puis revendu. C’est un autre duo père-fils, Peter et Ross Doyle, fidèles aux Hannon, qui a signé le bon à 27.000 Gns. Richard Hannon explique : « Haatem n’a pas coûté très cher aux ventes… Mais il vaut désormais bien plus que 27.000 Gns (rires) ! Physiquement, il était très beau et possédait de la classe. Nous fonctionnons ainsi : nous achetons environ 80 yearlings aux ventes et nous leur cherchons des propriétaires. C’est très difficile, aujourd’hui, d’en trouver. Nous essayons donc de dénicher des profils qui nous plaisent mais peu onéreux. »

Quand on pense Hannon, que ce soit Senior ou Junior, on pense 2ans, vitesse et milers. C’est logique : « Tout le monde aimerait pouvoir acheter des chevaux de tenue mais ils sont chers et peu de gens sont en mesure de se les offrir. Quand nous acquérons des yearlings, nous nous dirigeons donc vers des profils tournés vers la vitesse… Cela dit, Pethers Moon a gagné la Coronation Cup, et Mojo’s Star était deuxième du Derby puis du St Leger (Grs1). J’ai d’ailleurs eu deux chevaux deuxièmes du St Leger puisque ce fut aussi le cas de Ventura Storm. Nous avons donc peu de chevaux de 2.400m ou plus dans nos boxes, mais cela ne veut pas dire que nous ne savons pas les entraîner quand on nous les confie ! »

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