GUILLAUME DE SAINT-SEINEÂ : LA GRANDE INTERVIEW
Le président de France Galop prend pour la première fois la parole dans les médias. Contexte économique, méthode, ambition, PMU, jeunes, bientraitance, finances, Auteuil… Les sujets sont nombreux.
Jour de Galop. – Vous présidez France Galop depuis le début de l’année. Comment avez-vous vécu ces premiers mois ?
Guillaume de Saint-Seine. – Depuis le 1er janvier, l’activité est dense. Je me suis livré à fond depuis le premier jour, avec quatre premiers mois où j’ai été à la fois président et directeur général dans l’attente de l’arrivée d’Élie Hennau le 15 avril, avec le soutien très efficace d’Henri Pouret. Le recrutement d’un nouveau D.G. avait d’ailleurs été mon premier dossier. Par ma formation et ma profession, j’aime analyser avant d’agir. Mais dans le cas présent, il a fallu faire les deux en même temps car notre activité ne s’arrête jamais ! Je n’ai pas voulu perdre de temps sur ces deux sujets d’avenir que sont les jeunes et la bientraitance animale. C’est pourquoi j’ai immédiatement installé deux nouveaux groupes de travail dynamiques : la Commission jeunes qui travaille sur les attentes des nouvelles générations et la Commission R.S.E. (responsabilité sociétale des entreprises) – sujet hautement important sur lequel nous devons continuer à progresser car notre futur est en jeu. La bientraitance des chevaux et le bien-être des hommes qui travaillent avec eux sont une absolue priorité pour moi. Enfin, il a fallu aussi beaucoup interagir – et il faudra encore beaucoup interagir – avec le PMU, qui souffre depuis le début de l’année.
Cela aura-t-il des conséquences pour les allocations ?
Non, nous ne toucherons pas aux allocations. Vous vous souvenez que ma première mesure, lorsque j’ai été élu président de France Galop, a été de proposer un coup de pouce aux encouragements et de supprimer la retenue de 10 % qui exaspérait tout le monde, ce que le Conseil d’administration a voté à l’unanimité. Pour tenir l’engagement de ne pas remettre en cause les encouragements au-delà de la seule année 2024, car c’est cela mon objectif – a minima maintenir les encouragements pendant toute la mandature –, nous devons réussir le plan de redéveloppement du PMU et de France Galop. C’est pourquoi dès le premier jour, j’ai commencé à travailler avec les administrateurs et les équipes de la société-mère sur une stratégie pour inscrire l’action de France Galop dans un plan qui permettra de rééquilibrer notre compte d’exploitation – qui est aujourd’hui déficitaire – et de développer fortement notre activité.
Comment comptez-vous procéder ?
Je souhaite travailler d’une nouvelle manière, avec une méthode inspirée de l’entreprise. Cette méthode repose sur l’approfondissement de tous les sujets par l’analyse et par l’échange avec les acteurs de la filière et les collaborateurs de France Galop. Pendant le mandat qui nous a été confié, l’analyse remplacera l’intuition, afin d’éviter les décisions prises sur un simple ressenti. Je veux que nous soyons créatifs et que nous choisissions les bonnes options tous ensemble, sur des bases concrètes et réfléchies. Ce travail de co-construction entre administrateurs et les collaborateurs de France Galop pour relancer et pérenniser notre activité a été synthétisé dans un document de plus de 130 pages, qui récapitule nos propositions dans le cadre de ce qui pourrait s’appeler Vision galop 2030. Ces propositions sont actuellement discutées avec les différentes associations socioprofessionnelles. Plusieurs réunions ont déjà eu lieu. Et personnellement, je suis déjà venu en différentes occasions à Deauville depuis le Prix Rothschild et j’y serai encore pour échanger, à partir d’aujourd’hui et jusqu’à la fin du meeting.
Quels sont vos premiers retours ?
Le directeur général de France Galop et son équipe ont des échanges avec les représentants de toutes les forces vives sur le terrain. Les retours sont très positifs. Nous avons déjà reçu beaucoup de suggestions complémentaires. Tous voient l’importance de la théâtralisation des courses et l’importance de leur disponibilité vis-à -vis du public.
Comment financerez-vous ce plan ?
Nous travaillerons en août et en septembre sur le chiffrage des différentes propositions, pour que le Conseil puisse opérer les meilleurs choix. C’est important car le contexte économique est serré. Au début de l’automne, nous aurons une vision d’ensemble, notamment sur les aspects financiers du Plan. En termes de financement, je veux affirmer que le budget dédié à ce plan sera sanctuarisé.
Quels seront vos critères d’arbitrage ?
Avec les professionnels, notre choix reposera en particulier sur le retour sur investissement potentiel, comme dans toutes les entre
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