CITY OF TROY, UN TRÈS LONG VOYAGEÂ
En 2016, les pensionnaires d’Aidan O’Brien ont pris les trois premières places du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1). Face à ce succès total, jamais égalé, l’Irlandais était resté totalement impassible. Poker face. Huit années plus tard, le 21 août 2024, City of Troy (Justify) a remporté les Juddmonte International Stakes (Gr1). Mais cette fois, le maître de Ballydoyle était dans tous ses états. Transpirant, soufflant, il a souffert durant 2.100m… Avant la délivrance qui fut, pour une fois, particulièrement expressive. Pourquoi autant de pression chez celui qui a connu toutes les gloires du turf ? Tout simplement parce que quelque chose est en train de se passer autour de City of Troy. Aidan O’Brien n’a pas eu Frankel (Galileo) entre ses mains. Mais avec ce petit cheval à la classe immense, il a certainement conscience d’avoir un être capable de toucher l’imagination des masses, bien au-delà du microcosme hippique européen. Récemment, ce champion en herbe a même fait l’objet d’une question dans la version anglophone du « jeu des 1.000 € » diffusé chez nous sur France Inter… et l’auditeur britannique interrogé connaissait City of Troy. Aidan O’Brien a conscience du poids de l’histoire qui pèse sur ses épaules pourtant si habituées à supporter la pression. À vaincre avec péril, on triomphe avec gloire et l’Irlandais se lance un défi assez dingue, un très long voyage. Celui de gagner la Breeders’ Cup Classic (Gr1), sur le dirt, face aux Américains. L’histoire complètement folle derrière City of Troy rassemble certains des plus grands hommes et femmes de chevaux de notre temps. Mais aussi un couple d’anciens entrepreneurs qui a joué un rôle primordial : complètement néophytes en matière d’élevage, Vimal et Gillian Khosla ont provoqué l’explosion de la famille qui a enfanté 15 ans plus tard City of Troy. Sans eux, le meilleur 3ans d’Europe n’aurait jamais vu le jour. Ils nous ont révélé les coulisses de leur étonnante et très instructive odyssée hippique. Un très long voyage.