LE TOUR DES HARAS – VENTE D’AOÛTÂ
À LA MOTTERAYE, DU SAVOIR-FAIRE ET DE L’AMBITIONÂ
Lucie Lamotte et Gwenaël Monneraye présentent 30 yearlings aux ventes Arqana : vingt-trois en août et sept à la v.2. Ils ont déjà consigné, au fil des ans, une longue liste de chevaux de Gr1, d’Alenquer à Armor, en passant par Danza Cavallo, Sea of Grace, Afandem, Master of Reality, The Juliet Rose…
Les Bretons ont inventé beaucoup de choses dans l’histoire de France : le Minitel, le stéthoscope, Britanny Ferries, le Kouign-amann… et la moitié de La Motteraye – Élevage & consignment (ce qui n’est pas rien) ! En effet, 50 % du duo fondateur, c’est-à -dire Gwenaël Monneraye himself, est originaire du Morbihan. Avec Lucie Lamotte, il a fondé dans le Calvados ce qui constitue aujourd’hui l’un des tout premiers vendeurs français de yearlings. L’histoire (ou plutôt leur comptable) dit qu’ils se sont lancés avec 92 € de capital en 2009. La suite est bien connue. Mais lorsque nous avons réalisé cette interview, l’espace de réception de La Motteraye avait des allures d’ambassade de Bretagne en terre normande, avec Gwenaël Monneraye entouré de son père et son oncle. On parle jersiaise, excédent brut d’exploitation… Eh oui ! On l’oublie parfois, mais l’élevage c’est du bon sens, de la famille et de l’agriculture. Car le métier consiste à faire pousser des animaux et à faire grandir de l’herbe (ou inversement).Â
Que de chemin parcouru !
Le père de notre éleveur nous a ainsi confié, non sans nostalgie, en regardant le chemin parcouru par son fils et sa belle-fille : « Ils ont bien mené leur barque ! Nous, paysans, sommes habitués à faire des heures, à beaucoup travailler. Leur prise de risque est réelle, mais les deux avaient déjà de l’expérience et de réelles compétences lors de leur installation. Ils connaissaient bien leurs affaires, mais ils ont dû faire face à de grandes difficultés. Et ils étaient «gonflés à bloc». Mais si on n’a pas un petit peu d’inconscience… on ne se lance pas. » Bien sûr, les débuts ont été difficiles, voire très difficiles, sans argent et sans matériel. Mais après cinq années de galère, les choses se sont améliorées. Et quinze années plus tard, la paire fait partie des cinq principaux vendeurs de Deauville. Pour beaucoup, La Motteraye – Élevage & consignment représente le bon compromis entre les compétences agricoles et la modernité entrepreneuriale. Que ce soit dans les relations avec les clients – qui reçoivent des nouvelles de leurs juments comme s’ils avaient des chevaux à l’entraînement – ou encore avec le personnel, car ce haras fait figure de bon élève en matière de gestion des ressources humaines.
La sœur d’un 2ans intéressant
De manière totalement subjective, nous avons demandé à Gwenaël Monneraye quelques précisions sur certains des yearlings les mieux nés de leur offre pour la vente d’août 2024. Le lot 91 est une fille de Wootton Bassett (Iffraaj) et de la gagnante du Prix de Diane (Gr1) Channel (Nathaniel) : « Elle a été élevée chez Samuel de Barros. La pouliche est assez signée du père. Le 2ans de Channel, Ultrasoul (Kingman), a débuté en Angleterre par une deuxième place [et la ligne a répété car le premier, le troisième et le quatrième ont gagné leur sortie suivante, ndlr] » Ultrasoul a deux engagements au niveau Groupe en septembre. Il est aussi engagé dans le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère (Gr1).
Le meilleur croisement du monde !
Le croisement de Frankel (Galileo) sur les filles de Dubawi (Dubai Millennium) est l’un des meilleurs au monde : 46 partants, 40 gagnants, 15 black types dont Adayar (Derby &, King George VI & Queen Elizabeth Stakes, Grs1), Dream Castle (Jebel Hatta, Gr1), Homeless Songs (1.000 Guinées d’Irlande, Gr1) et Mostahdaf (Juddmonte International Stakes & Prince of Wales’s Stakes, Grs1). C’est le croisement du lot 53, premier produit de la bonne Ambition (Dubawi), bien connue en France. Ancienne pensionnaire de Xavier Thomas-Demeaul
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