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jeudi 27 février 2025
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Olivier de la Garoullaye : une vie dédiée à la passion des courses

Olivier de la Garoullaye : une vie dédiée à la passion des courses

Par Frédéric Landon, vice-président de France Galop

« Le 18 juillet, Olivier de la Garoullaye nous a quittés après avoir lutté avec un courage exemplaire pendant de nombreux mois contre un mal incurable. Avec son départ, c’est une page de l’histoire des courses hippiques qui se tourne. Il aura vécu la passion des courses sous toutes ses facettes : propriétaire, éleveur, permis d’entraîner, gentleman-rider, commissaire des courses, dirigeant et membre de sociétés de courses.

Il est né en 1944, dans le berceau familial de Combrée en Maine-et-Loire, où son arrière-grand-père fonda une société de courses, laquelle fêta son centenaire en 2004. L’hippodrome, fort modeste au départ, fut transféré en 1949 dans le parc du Plessis (propriété familiale depuis 300 ans) et ne cessa d’être amélioré jusqu’en 2016, date de sa fermeture, décision vécue comme révoltante et injustifiée par Olivier et qu’il n’a jamais acceptée.

À l’âge de 7 ans (l’âge de raison selon son père), il est autorisé à tenir le tableau d’affichage de la pelouse et il montera « en grade » jusqu’à devenir président en 1990, à la suite de son grand-père et de son père. Dès 1974, il officie pour la première fois comme commissaire des courses sur l’hippodrome de Combrée.

Dès les années 1980, Olivier assumera de nombreuses responsabilités au sein de l’institution des courses. Appréciant particulièrement la discipline de l’obstacle, il devient au début des années 1980 membre de l’Association de défense des courses d’obstacles, créée par Georges Bour. Au titre de cette association, Olivier entre au comité de la Société sportive d’encouragement, qui gérait les hippodromes d’Enghien, Maisons-Laffitte et Saint-Cloud. Sous la présidence de Michel d’Arexy, il fera deux mandats, puis le début d’un troisième quand fusionnent la Sportive d’encouragement et les Sports de France, qui rejoignent l’Union pour le galop, née de la fusion des Sociétés d’encouragement et des Steeple-chases en 1995. En 2011, il rejoint le comité de France Galop en qualité de membre associé, qu’il quittera en 2019, atteint par la limite d’âge.

En 1985, il fonde l’Association des permis d’entraîner pour défendre les intérêts des propriétaires s’occupant eux-mêmes de leurs chevaux.

Dès le début des années 2000, il accède aux fonctions de commissaire des courses sur les hippodromes parisiens. Il est également membre du conseil juridictionnel de France Galop de 2004 à 2015.

Pendant plus de quarante-cinq ans, il assumera les fonctions de commissaire des courses auprès de nombreuses sociétés notamment dans le Sud-Ouest et plus particulièrement celle de Pau dont il sera également administrateur, pour laquelle Olivier avait un attachement particulier.

À l’âge de 24 ans, il devient propriétaire en faisant l’acquisition d’Avalanche (femelle par Pen Mane et La Tramontane) auprès de Noël Pelat, au prix de 4.000 francs alors que son salaire mensuel s’élevait à l’époque à 1.000 francs. Elle court sous les couleurs de Michel Thibault, un ami d’enfance, gentleman-rider, comme tous les chevaux qu’il aura en association avec lui jusqu’en 1973. Le 15 février 1973, il déclare ses couleurs : casaque blanche, épaulettes et brassards verts, toque rouge. Dès le mois de juin de cette même année, il a la joie de voir son cheval Luisito remporter le Prix Maréchal Foch à Auteuil.

Marié à Den en 1975, qui lui donnera deux enfants, Charles-Henri puis Clotilde, Olivier s’installe à Chantilly et obtient son permis d’entraîner pour continuer d’assouvir sa passion pour les courses.

C’est en 1973 qu’il débute sa carrière de gentleman-rider sur l’hippodrome de Montier-en-Der dans une course d’obstacles. À la suite d’une chute sur le cross de Maisons-Laffitte, son épouse lui interdira de continuer de monter en obstacle. En époux aimant, il se soumettra à cette décision, tout en continuant à monter en plat pour se faire plaisir, dans la mesure du possible au regard de sa taille et de son poids.

Pendant plus de 50 ans, le propriétaire qu’il était eut des déceptions comme tout un chacun, mais fort heureusement de nombreux succès dans la discipline de l’obstacle.

Parmi ses succès les plus marquants :

– Le meeting de Pau 1983-1984, où il remporta quatre courses dont le Camille Dubosq avec Taj El Arab.

– À Pau toujours, le 18 janvier 1995 le coup du chapeau avec ses trois chevaux au départ : Nombre d’Or, Jane’Nephew et Personna Non Grata, tous trois montés par Guy Daubas.

– La quatrième place de Wild Ecstazy dans la Grande Course de Haies d’Auteuil, le 2 juillet 1994, un cheval plusieurs fois à l’arrivée dans le temple de l’obstacle, mais également deuxième du Grand Steeple de Craon le 25 septembre 1993 et troisième de celui de Pau le 7 février 1993.

– Plusieurs victoires dans les courses évènements : Deux Ex Machina dans le Castelbajac, le 19 janvier 2010 à Pau ; Gratia Plena dans le Jean Bart à Auteuil le 30 août 2012 ; Gratia Plena, encore, dans le Prix Estrem Rey à Pau le 3 janvier 2013 ; et bien d’autres.

Il fut également un éleveur émérite, avec la particularité d’user du latin pour nommer ses produits.

Olivier était tout à la fois un homme de cheval mais aussi un gentilhomme de cheval. Passionné, il l’était également dans son métier de journaliste sportif, d’abord au service du sport mécanique puis à celui des courses. C’était toujours avec fierté qu’il nous rappelait qu’il était titulaire de la carte professionnelle de journaliste n° 25437 !

Être au plus près du terrain demeurait essentiel pour Olivier, qui prisait par-dessus tout et si volontiers l’ambiance des hippodromes, et notamment celui de Pau, pour lequel il avait une affection toute particulière, ce qui l’amènera dès sa retraite professionnelle à vivre dans le Sud-Ouest. Homme doté d’une grande culture, Olivier aimait échanger sur tous les sujets. Le seul qu’il ne fallait surtout pas aborder était celui de la fermeture de l’hippodrome de Combrée, sauf à prendre le risque de subir une volée de bois vert !

Il aimait pratiquer l’humour mais toujours avec respect de l’autre. Au-delà du chagrin, je vis son départ comme une dernière manifestation de son humour à mon égard : il a attendu la Saint-Frédéric pour nous quitter ! Toutes nos pensées accompagnent Den, son épouse, Charles-Henri et Clotilde, ses enfants.

Adieu ami, tu nous manques déjà. »

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