QUINTÉ+
LE GPI-XIT
À compter du 1er août, les GPI (les grands parieurs internationaux) n’auront plus le droit de jouer sur le Quinté+. Emmanuelle Malecaze-Doublet, la directrice générale du PMU, détaille cette décision qui va plaire aux joueurs et aux acteurs des courses.
Jour de Galop. – Pourquoi avez-vous pris la décision d’arrêter les GPI sur le Quinté + ? Et pourquoi maintenant ?
Emmanuelle Malecaze-Doublet. – Cette décision forte et courageuse est très importante pour le PMU. Elle intervient dans un contexte où une nette amélioration des performances des GPI est observée depuis 6 à 8 mois sur le Quinté +. Leur taux de gain a progressé sur ce pari, et mécaniquement, selon le principe du mutuel, l’inverse s’est produit pour nos parieurs français… En novembre dernier, nous avons lancé Quinté + Max, dont l’objectif était d’offrir à nos parieurs plus de fréquences de gains et plus de gros gains, via l’option Max. Nous nous sommes rendu compte que – parallèlement à notre nouveau Quinté qui offre plus de fréquence de gains et plus de gros gains – les GPI prenaient du gain aux parieurs français. Ce n’était pas du tout la philosophie que nous souhaitions et c’est pourquoi la décision a été prise d’interdire les GPI sur Quinté +.
Les GPI représentent 10 % des enjeux sur le Quinté +. N’est-il pas risqué pour la filière de s’en priver ?
Absolument pas. Les enjeux vont baisser de 10 %, mais nous allons réajuster le produit brut des jeux [ce qui reste au PMU une fois que les joueurs ont touché leurs gains, ndlr] afin que la marge pour la filière reste la même.
Qu’est-ce que cette décision va changer pour les parieurs français ?
Elle va permettre de toucher plus au Quinté+. Un exemple : lors du dernier Prix d’Amérique, les parieurs qui ont trouvé l’ordre avaient remporté environ 640.000 € ; demain, avec l’éviction des GPI, ces mêmes parieurs toucheront 1,2 M€. Autre exemple : un parieur a remporté au printemps 1 M€ au Quinté + ; sans les GPI, ce même parieur aurait gagné 2 M€. Tous les rangs de rapport vont être positivement impactés, avec un effet accentué sur les gros gains.
Il est question du Quinté+ aujourd’hui, mais comptez-vous interdire tôt au tard les GPI sur les autres jeux ?
C’est sur le Quinté+ que nous observons un déséquilibre fort entre les GPI et les parieurs français. Pas sur les autres jeux. Si, dans les mois ou années qui viennent, nous constatons une dérive des GPI sur les autres paris, nous prendrons la même décision. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas.
Une décision soutenue par la filière et les pouvoirs publics
« Cette décision a été bien évidemment soutenue par France Galop, la Setf et l’ensemble du Conseil d’administration du PMU. Elle est par ailleurs en ligne avec toutes les recommandations des différentes autorités publiques (l’A.N.J., la Cour des comptes et les ministères de tutelle). »
Des clients trop performants
Qu’est-il vraiment reproché aux GPI ? Ils sont très efficaces (ils recouvrent en moyenne 92 % de leur mise)… et très aidés (ce qui leur permet de toujours être gagnants grâce aux avantages accordés par les opérateurs étrangers, lesquels ne sont pas soumis aux mêmes taxes que le PMU et peuvent donc leur offrir une très grande partie du prélèvement).