GOLIATH S’ATTAQUE À LA LIGUE DES CHAMPIONS

Le record de la plus grosse cote – 20/1 en l’occurrence – d’un lauréat de King George VI and Queen Elizabeth Stakes est détenu par le français Montaval (Norseman), lauréat pour la casaque Strassburger, l’entraînement de Georges Bridgland, et la monte de Freddy Palmer, en devançant douze rivaux, en 1957. Deuxième du Derby 1956, le poulain français avait surtout fait campagne à 4ans sur 2.000m, et sa cote aurait encore été plus haute si le crack Crepello (Donatello) n’avait pas été contraint de déclarer forfait la veille de la course. Voilà pour la petite histoire.

Samedi, le moins généreux des bookmakers offre le français Goliath (Adlerflug) à 25/1. Les tricolores vont tenter de briser un écart vieux de dix-huit ans, le dernier succès d’un français remontant à 2006, année du sacre de Hurricane Run (Montjeu). S’imposer et battre dès lors le record établi par Montaval s’annonce très difficile pour le pensionnaire de Francis-Henri Graffard. Goliath a toutefois le droit de tenter sa chance avec quelques ambitions suite à sa probante deuxième place dans les Hardwicke (Gr2), une course qui a longtemps été considérée comme la préparatoire historique pour le grand rendez-vous. C’est un peu moins le cas aujourd’hui. Goliath sera opposé pour la première fois à des chevaux qui affichent un rating de 120 et plus comme Auguste Rodin (Deep Impact), Rebel’s Romance (Dubawi), et Luxembourg (Camelot). Il joue donc cette fois dans une autre ligue, celle des champions. Un jour ou l’autre il faut bien y tenter sa chance.

Auguste Rodin est le favori logique et sa cote (12/10) est moitié moindre que celle proposée l’an dernier, le jour où il avait enregistré la plus mauvaise performance de sa carrière. Cette année-là, six de ses neuf rivaux avaient atteint un rating 120 mais ils ne seront que deux dans ce cas, sur les huit au départ, un an plus tard. Le pensionnaire d’Aidan O’Brien a bien gagné les Prince of Wales’s (Gr1) face aux français Zarakem (Zarak) et Horizon Doré (Dabirsim) sur 2.000m, et le passage sur 2.400m devrait l’aider. Ne reste plus qu’à découvrir le plan tactique mis en place par Ballydoyle. Hans Andersen (Frankel) est un leader tout indiqué et on peut imaginer voir Auguste Rodin proche de la tête, alors que Luxembourg pourrait assurer ensuite un relais afin de durcir la course.

Le rival le plus dangereux pour Auguste Rodin est incontestablement Rebel’s Romance. Après une campagne 2023 à oublier, l’élève Godolphin à repris sa route et il arrive le jour J avec cinq victoires de Gr1 obtenues dans quatre pays différents. Il n’a jamais remporté un Gr1 en Angleterre, et toutes ses meilleures performances ont été enregistrées sur des pistes plates. Cela pourrait n’être qu’un détail mais, à ce niveau de compétition, tout est très important. Rebel’s Romance possède une excellente pointe de vitesse. Reste à savoir s’il sera capable de la placer sur une piste qui se termine en montant. La pouliche Bluestocking (Camelot) a fini par décrocher un Gr1 bien mérité mais son entourage attendait un terrain un peu plus souple samedi. Elle a bien progressé après son passage de 3 à 4ans.

Le « FR » Sunway (Galiway) est le seul 3ans au départ. Il a décroché son ticket pour Ascot par une belle deuxième place dans l’Irish Derby (Gr1). Il a réalisé ce jour-là la meilleure valeur de sa carrière et a démontré qu’il tenait sans problème 2.400m. Sa cote est en légère hausse alors que celle de Middle Earth (Roaring Lion), visiblement sur la montante mais battu en dernier lieu par Goliath, a baissé. Dubai Honour (Pride of Dubai), double gagnant de Gr1 en Australie l’an dernier, a gagné en tenue avec l’âge comme il nous l’a démontré par un succès dans le Grand Prix de Saint-Cloud (Gr1).

5e · 16 h 40 > King George VI and Queen Elizabeth Qipco Stakes

Gr1 – Plat – 1.375.000 € – 2.400m – Pour chevaux entiers, hongres et juments de 3ans et au-dessus.