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jeudi 27 février 2025
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GÉRALD MOSSÉ À L’AUBE D’UNE NOUVELLE CARRIÈRE

GÉRALD MOSSÉ À L’AUBE D’UNE NOUVELLE CARRIÈRE

Dimanche, Gérald Mossé se produira pour la dernière fois en tant que jockey. Après la tentative de Shannkiyr, pour l’entraînement de Mikel Delzangles et la casaque de Pierre-Yves Lefèvre (en association, notamment, avec Alain de Royer Dupré !), le jockey, qui a fêté ses 57 ans en début d’année, changera de colonne. Dès le mois de septembre prochain, il apparaîtra en effet dans celle des entraîneurs : « L’heure de la retraite a sonné. Mon état d’esprit est le même que d’habitude, cette annonce ne change rien. Je ne me rends peut-être pas encore compte que j’arrête… Je suis content d’avoir annoncé que je mettais un terme à ma carrière de jockey car, honnêtement, ce n’était pas facile. Ce n’est pas un soulagement, mais une page se tourne et il était nécessaire de la tourner puisque je ne voulais pas davantage tarder à m’installer. Ma carrière ressemble un peu à « l’itinéraire d’un enfant gâté », je n’ai vraiment pas à me plaindre. »

Gérald Mossé a validé son stage pour devenir entraîneur public en 2022. Il a acquis et rénové une cour, le Manoir des Sangliers, situé avenue du Général-Leclerc à Gouvieux. La cour comprend une quarantaine de boxes répartis en deux allées et possède désormais un accès direct aux pistes des Aigles : « Cela faisait un an que des travaux avaient lieu à l’écurie et c’est la raison pour laquelle j’ai retardé cette annonce. Je voulais que tout soit opérationnel au moment de démarrer ma carrière d’entraîneur. C’est le cas désormais : tout est prêt, aussi bien pour l’écurie que pour le personnel. Je me suis donné le temps pour cela. Après la réunion de dimanche à Chantilly, je vais partir une dizaine de jours en vacances et à mon retour je m’installerai, sachant que les choses sérieuses ne débuteront qu’en septembre. Des clients m’ont déjà contacté. J’aurai vécu d’incroyables moments en tant que pilote et j’espère que je serai soutenu pour en vivre d’aussi beaux en tant qu’entraîneur. »

« L’homme aux gants blancs » a remporté plus de 90 Grs1 à travers le monde – dont l’intégralité des classiques du calendrier français et hongkongais – et porté les plus prestigieuses casaques, comme celles de Jean-Luc Lagardère et de Son Altesse l’Aga Khan, dont il a été le premier jockey dans les années 1990. Véritable globe-trotteur, il a exercé de nombreuses saisons à Hongkong, au Bahreïn, à Dubaï, à Singapour, ainsi qu’en Angleterre et en Italie.

Nous reviendrons dans quelques jours, en sa compagnie, sur les plus grands moments de sa carrière. En attendant, voici quelques-uns des meilleurs passages des nombreuses interviews qu’il nous a déjà accordées.

Sur sa vocation de jockey

« Dès l’âge de 3 ans. Mon père était entraîneur et, dès mon plus jeune âge, j’ai voulu faire ce métier. À l’âge de 7 ans, à table, je disais à mère : « Non maman, pas de dessert, je veux être jockey ! » J’allais à l’école car c’était obligatoire, mais avant de m’y rendre j’étais à l’écurie, de 5 h à 8 h. On habitait un petit village près de Marseille, et j’allais en poney à l’école. Je l’attachais dans la cour avec à ses pieds un seau d’eau. J’étais la vraie star de l’école. Quand je repartais, j’avais 30 gamins qui couraient à mes côtés ! Un peu plus grand, c’est une copine qui venait me chercher à cheval. On passait devant la maison, je jetais mon cartable et on filait à l’écurie. »

Sur les gants blancs

« Les gants, c’est très simple. J’ai côtoyé depuis mon enfance des gens qui travaillaient dans les chevaux. Et je me suis rapidement rendu compte que les gens qui montaient beaucoup à cheval avaient les mains abîmées. Avec de la corne, des cals. Je trouve cela difficile pour vivre au quotidien. Si vous réfléchissez un peu au domaine de l’intime, des mains en pierre ne sont pas agréables. Donc j’ai toujours préservé mes mains, comme mon père me l’avait conseillé́. Ne serait-ce que pour tenir un cheval, qui peut tirer brusquement sur la longe que vous tenez. Les gants blancs, c’est propre et classique. »

Sur son caractère

« Pour cerner la question et savoir ce que j’aime, je dirais que je suis très carré, très classique. À̀ la limite du borrying, de l’ennuyeux. Méticuleux. Mon défaut, c’est d’être maniaque. Et je me soigne. J’essaie de corriger ça parce que c’est invivable pour mon entourage. Les femmes qui ont vécu avec moi m’ont toujours dit : « Tu aurais été extra pour travailler dans un hôpital. » Parce qu’il faut que tout soit hyper propre, blanc, carré, rangé. Quoique, en vous en parlant, je pense au fait que mon bureau est assez mal rangé. Mais ça, c’est parce que je déteste la paperasse. Je suis un homme d’extérieur, pas d’intérieur. »

Sur son amour des animaux

« Je vais vous étonner, mais le cheval n’est pas mon animal préféré. Mon animal préféré, c’est la vache ! J’aime les chevaux mais je préfère les vaches. Il y a quelque chose chez elles qui m’attire. La tête carrée, d’abord. Et puis, quand j’étais gamin, mon père savait que j’aimais les animaux et il m’emmenait avec lui lorsqu’il allait acheter le lait dans des fermes. Là-bas, je donnais mon doigt à téter aux veaux. J’étais très proche des veaux. Même encore aujourd’hui. Je suis complètement gaga devant une vache et un veau. J’en ai d’ailleurs acheté quelques-unes à monsieur Head. Des salers. Mais les vaches de cette race ne sont pas très drôles, pas très dociles, et moi j’aime le contact. Peut-être qu’un jour je serai farmer. Je vivrai avec mes vaches. J’aurai ça, un jour, j’en suis sûr. »

Sur les entraîneurs qui ont compté

« Il y en a eu trois. Le premier, c’est Patrick Biancone. Un génie. Puis il y a eu François Boutin, qui a eu une approche un peu différente, surtout chez les jeunes chevaux. On parle beaucoup des entraîneurs américains, avec leurs jeunes chevaux, mais ils n’avaient rien à apprendre à François. C’était l’homme des 2ans et on n’a pas besoin de s’appeler Gérald Mossé pour le dire. Il a aussi gagné́ des grandes courses avec des 3ans et des « vieux », mais il avait cette particularité́ d’avoir des 2ans mieux dressés que les trois quarts des 3ans des autres écuries ! Et le troisième, c’est Alain [de Royer Dupré, ndlr], avec lequel j’ai commencé́ à̀ travailler en 1993. Alain est le plus perfectionniste des trois. »

Sur les chevaux de sa carrière

« J’ai connu d’excellents chevaux. Des chevaux qui étaient meilleurs que les autres. Celui qui me revient en boucle, c’est Ashkalani, un cheval exceptionnel, pouvant passer du dernier au premier rang en trois foulées. Les chevaux capables de faire cela sont très rares. »

Sur l’une de ses plus grandes victoires

« L’Australie, c’est magique. Et la Melbourne Cup, en sensation pure, sans parler des chevaux eux-mêmes, c’est inégalable. Vous passez de jockey à rock star en deux minutes. C’est irréel. C’est bien, dans une carrière, de l’avoir gagnée et je souhaite à tous de la gagner un jour. Réussir quelque chose comme ça, c’est l’expérience numéro un d’une carrière ! Évidemment, il y a plein de grandes courses. Mais la Melbourne Cup, cela reste un des plus grands souvenirs de ma carrière. »

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