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mardi 5 novembre 2024

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ALLEZ FRANCE !

SPECIAL GLORIOUS GOODWOOD

ALLEZ FRANCE !

À partir de demain, plusieurs chevaux français vont tenter leur chance lors des JO hippiques de la semaine en Angleterre : le meeting mythique de Glorious Goodwood. Nous leur avons donc demandé des nouvelles de leurs chevaux… mais aussi de l’ambition de l’entraînement tricolore, qui retrouve la forme après quelques années plus dures.

FRANÇOIS ROHAUT : « UN ENDROIT À PART »

Qui mieux que lui pour nous parler de Goodwood ? Le Palois est en effet le seul entraîneur à y avoir gagné à la fois avec un arabe et avec un anglais. En 2021, il a remporté les King George Qatar Stakes (Gr2) avec … et trois fois les L’Ormarins Queens Plate Oak Tree Stakes (Gr3) – deux avec et une avec .

Personne ne s’étonnera donc que François Rohaut aime Goodwood : « C’est un endroit à part, en plein été, avec un air de vacances. L’hippodrome est très particulier, voire atypique, avec ce ravin au milieu, des montées, des descentes… Le lieu est magnifique. C’est toujours un plaisir d’y aller, et ce d’autant plus que l’accueil est formidable. Il faut aussi souligner la manière dont nos collaborateurs sont reçus. C’est excellent. Ils sont bien logés, bien nourris… Les organisateurs sont très à l’écoute du personnel des courses. Et je crois que cela manque parfois en France. Il faudrait que nous y fassions aussi bien sur ce point. Tout le monde a envie d’aller courir à Goodwood, les propriétaires, les entraîneurs… mais aussi les employés, cela compte ! » 

Des Français offensifs 

François Rohaut traverse la Manche avec quatre pur-sang arabes. Et il est visiblement ravi de voir l’ampleur de la délégation française avec les pur-sang anglais : « C’est très positif de voir autant de chevaux français engagés cette année. Les jeunes entraîneurs aiment ça et ils y vont quand ils ont de bons chevaux. Comme Jérôme Reynier avec Facteur Cheval (K) dans les Sussex Stakes (Gr1) par exemple. Il y a du spectacle, des bonnes courses et de l’argent. Je pense que les Anglais commencent à se méfier un peu plus des chevaux français. En tout cas, il ne faut pas hésiter à aller courir là-bas si on a un cheval qui a le potentiel. Les locaux ne sont pas des extraterrestres. Ce sont des chevaux, comme les nôtres ! Il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas les battre. Quand on est moins en forme, on devient un peu frileux. Mais quand Jérôme Reynier ou Francis Graffard remportent de grandes courses internationales, cela incite d’autres à suivre leur exemple. Ne serait-ce que parce que cela donne des éléments de comparaison et des lignes. » 

Al Ghadeer tente un exploit

Mercredi à Goodwood, neuf pur-sang arabes sont en lice pour les Qatar International Stakes (Gr1 PA), la première manche de la Triple couronne. Cette épreuve est sur le mile. Les deux autres étapes sont celles de Longchamp le jour de l’Arc – la Qatar Arabian World Cup (Gr1 PA) sur 2.000m – et enfin, en février, à Doha, sur 2.400m lors de H.H. the Amir Sword (Gr1 PA). Lors des premières années, cette Triple couronne semblait impossible à réaliser. Plus récemment, Al Ghadeer (Al Mourtajez) est devenu le deuxième à la remporter, mais aussi le premier “jeune” car il l’a fait à cheval entre ses saisons de 4ans et 5ans. Al Ghadeer aura donc la possibilité cette année de devenir le premier double lauréat de la Triple couronne, ce qui ne manque pas de panache. Il va courir avec trois compagnons d’entraînement, mais aussi un pensionnaire de Jean de Mieulle (Al Wakrah), le jeune entraîneur ayant posé ses valises en France pour la saison européenne. 

François Rohaut analyse : « C’est exaltant d’avoir un cheval potentiellement capable de remporter deux fois cette Triple couronne. Pour lui, la manche la plus difficile est certainement celle de Doha, car sur 2.400m et face à des locaux très aguerris. Il y a aussi un long voyage et beaucoup de temps entre Longchamp et le Qatar, presque un semestre. C’est beaucoup. Je préfère que mes pensionnaires courent plus régulièrement. » 

L’an dernier, des trombes d’eaux s’étaient abattues sur Goodwood et Al Ghadeer avait surclassé l’opposition dans un bourbier. Son mentor explique : « L’état du terrain ne le dérange pas, il s’adapte à tout. Simplement, pour le sport et pour le public, c’est plus sympa d’avoir une météo clémente comme celle prévue cette année. Il devait faire beau toute la semaine à Goodwood. » Le Palois va aussi présenter Ska de l’Aigle (Al Mourtajez), qui reste sur une victoire à Milan, mais aussi Afjan (TM Frex Texas) et Al Zeer (Al Mamun Monlau), deux poulains qui valent mieux que ce qu’ils ont montré en dernier lieu dans le Derby, à Chantilly. 

UN FRANÇAIS DANS LA LÉGENDAIRE STEWARDS’ CUP

Alban de Mieulle va présenter samedi son protégé (Dark Angel) au départ de l’incroyable Stewards’ Cup : un très gros handicap sur le sprint comme en raffolent les Anglais…

« Je trouve ça très bien qu’actuellement, autant d’entraîneurs français aillent courir à l’étranger, nous a confié le professionnel. C’est un vrai challenge de voyager et de se mesurer aux locaux. Cela permet de savoir où en sont nos chevaux, de voir s’ils s’adaptent. Si on a la chance d’avoir un propriétaire qui nous suit, il ne faut pas hésiter, car il y a souvent de belles opportunités. Je n’ai plus 20 ans, mais je trouve que pour un jeune entraîneur, il est très important de se risquer à emmener ses chevaux courir à l’étranger. Pour prendre de l’expérience, je dirais même que c’est nécessaire. »

Et au sujet de Dark Trooper ? « Le cheval a déjà bien fait l’Angleterre, c’est d’ailleurs là qu’il a commencé sa carrière. Les 1.200m anglais – une course où ça roule, une course où il y a beaucoup de vitesse ! – sont vraiment faits pour lui. L’engagement de samedi est à sa portée, selon moi. En plus, il est important pour Wathnan Racing [l’écurie du cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, l’émir actuel du Qatar, ndlr] d’avoir des représentants lors du Festival de Goodwood, et c’est bien sûr l’une des raisons pour lesquelles nous y allons aussi. »

MARIO BARATTI : « UN PLAISIR… MAIS AVEC LE BON CHEVAL »

Mario Baratti a eu cette année une partante dans la réunion du Derby, , et a aligné dans les St James’s Palace Stakes (Gr1) à Royal Ascot… Qu’attend-il de Goowood ?

« Je trouve tout à fait logique la multiplication des chevaux français dans les grands meetings à l’étranger : les propriétaires et les entraîneurs se font plaisir en courant à Royal Ascot et à Glorious Goodwood, comme ils se font plaisir à Deauville ou pendant le week-end de l’Arc de Triomphe. L’ambiance est extraordinaire et c’est très important. Le plus difficile, c’est d’avoir le cheval pour y aller… Cette année, on a eu des résultats encourageants et bien évidemment, quand il y a la réussite, on a plus de confiance. Il y a quelques années, on a parlé d’une baisse de compétitivité des chevaux français, mais c’est maintenant derrière nous : nous avons retrouvé les résultats et donc l’envie d’aller à l’étranger. Même dans les courses à domicile, nous sommes désormais plus compétitifs. Et si les étrangers veulent venir nous battre, ils doivent venir avec un très bon cheval. »

Comment Sea of Thieves (Cracksman) doit-elle courir dans les Oak Tree Stakes (Gr3), ce 1.400m réservé aux femelles ? « Nous avions déjà tenté notre chance avec elle  dans les Princess Elizabeth (Gr3) le jour du Derby : elle avait fait illusion et a été battue par manque de tenue sur 1.700m. Je suis sûr que c’est une pouliche de Groupe et cette fois, elle aura sa distance. Je pense qu’elle est dans une meilleure condition que lors de son premier déplacement anglais, avec un peu plus de fraîcheur. Cristian Demuro va la monter et je suis assez confiant. La France a un bon historique dans cette course, avec trois victoires lors des neuf dernières éditions. J’espère que cette année, ça fera quatre ! »

FACTEUR CHEVAL TRÈS ATTENDU DANS LES SUSSEX

Jérôme Reynier attend de une revanche, après la déception (explicable) d’Ascot.

« En ce qui concerne Facteur Cheval (Ribchester), c’est le programme français qui nous fait traverser la Manche. Hongre, il ne peut pas courir le Prix Jacques Le Marois (Gr1). Pour mes autres pensionnaires, les voyages à l’étranger dépendent de certains critères. Avec Lazzat (Territories), nous aurions pu courir les Jersey Stakes (Gr3) mais étant né et élevé en France, il était plus logique de courir le Prix Paul de Moussac (Gr3) pour le garder invaincu. Lazzat aurait pu courir les Lennox Stakes (Gr2) ou les Sussex Stakes (Gr1) mais il va finalement disputer le Prix Maurice de Gheest (Gr1), dimanche à Deauville.

Comme j’ai pu le répéter, la course d’Ascot est à oublier pour Facteur Cheval. Les deux français se sont retrouvés seuls, tout à droite de la piste. De plus, à la sortie des stalles, Facteur Cheval s’est déferré. Il est actuellement à Deauville et partira mardi matin pour Goodwood. Au niveau de l’opposition, il y a trois 5ans contre trois 3ans, ces derniers étant très avantagés au niveau du poids avec huit livres de moins. L’année dernière, nous avions été battus par Paddington (Siyouni) qui avait bénéficié de cet avantage au poids. »

SHAMARKAND : PLUTÔT DEAUVILLE…

Nemone Routh (Aga Khan Studs) nous a confié lundi après-midi : « Shamarkand ne va pas se rendre à Goodwood. Nous avons fait le point avec son entraîneur, Francis-Henri Graffard, et en principe, il pourrait venir à Deauville courir le Grand Prix. Mais rien n’est encore fixé. Il faudra voir comment il évolue d’ici-là. C’est un poulain que nous avons toujours aimé. Il a eu besoin de temps afin d’évoluer physiquement. Mentalement, il est facile et il a toujours répondu présent. C’est un beau poulain qui monte les échelons gentiment et nous ne connaissons pas ses limites. Il reste perfectible sur certains points. Il est gagnant de Listed et c’est super pour sa mère, Shamkala (Pivotal) : son début de carrière au haras n’avait en effet pas été très heureux, avec le décès de certains de ses produits. C’est pour cela que nous l’avons fait saillir par un étalon maison, en l’occurrence Harzand. Shamarkand est son premier produit vu en compétition. »

PAS DE GOODWOOD POUR WASABI

Engagée dans les Lillie Langtry Stakes (Gr2) à l’affiche samedi, Wasabi (Soldier’s Call) ne se rendra pas à Goodwood (GB). Hiroo Shimizu, son entraîneur, nous l’a confirmé : « La pouliche n’aura pas son terrain. Elle aime les pistes bien souples et ce ne sera pas le cas là-bas. Nous allons lui trouver une autre course. » La représentante de Shinji Okamoto reste sur une troisième place acquise dans le Prix de Fromainville (Classe), le 23 juillet, à Dieppe. Elle dispose d’un engagement pour le Prix Gérald de Geoffre – Prix de Lutèce (Gr3) et pour le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1).

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