mardi 16 juillet 2024
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Look de star !

Chantilly, dimanche

Qatar Prix du Jockey Club (Gr1)

Look de star !

1er  LOOK DE VEGA (K)

2e  FIRST LOOK

3e  SOSIE

Deux. C’est le nombre de courses qu’avait courues Look de Vega (K) (Lope de Vega) avant le Qatar Prix du Jockey Club (Gr1). Deux aussi, son nombre de victoires… Comme un certain Reliable Man (Dalakhani). Deux, comme deux entraîneurs, le père, Carlos, et le fils Yann, première association d’entraîneurs à gagner le Jockey Club – John Gosden n’était pas encore associé à Thady au moment de celui de Mishriff (Make Believe). Deux… Le nombre de victoires que la « maison Lerner » compte désormais dans le classique de Chantilly. Et deux, comme le nombre de partants qu’ils ont sellés dans le Jockey Club. Du 100 % de réussite à la gagne, chapeau !

Dimanche, Look de Vega et son entourage ont réalisé l’exploit, 23 ans après le succès d’Anabaa Blue (Anabaa) dans le Gr1. Look de Vega est beau et, dimanche, il confirme avoir tout d’un bon… D’un très bon même, tant ses limites sont difficiles à situer. Un vrai « look de star », comme le nom du trotteur qui remporta le Critérium des Jeunes pour les couleurs de l’écurie des Charmes de Lucien Urano, copropriétaire et co-éleveur de Look de Vega, grand ami de Carlos Lerner. Parce que cette victoire, c’est aussi et surtout celle de l’amitié.

En démonstration

Splendide poulain, avec du modèle et de la prestance, Look de Vega en impose aussi par son attitude, d’une grande sérénité malgré son inexpérience. Il avait un bon numéro dans les stalles, le 3, mais cela pouvait se transformer en numéro piège, comme l’a expliqué Yann Lerner : « La seule petite inquiétude résidait dans le fait qu’il devait bien sortir de sa stalle, avec le 3. Quand je l’ai vu bien sortir, voyager en quatrième position, et la façon dont il suivait… Je n’ai jamais vécu une course aussi sereinement ! »

Look de Vega est bien parti et Ronan Thomas a pu le positionner dans le sillage des premiers. Fast Tracker (K) (Churchill) s’est tendu derrière les stalles – comme il est coutumier du fait – et a mené, un peu brillant, accompagné de Ramadan (Le Havre) à son extérieur. Look de Vega a bénéficié d’un parcours de rêve, juste derrière eux. Ronan Thomas a pu le sortir sans encombre à 450m du poteau, avant de le lancer et le poulain a bien répondu, filant vers un net succès. Il s’impose de deux longueurs devant First Look (Lope de Vega), vu dans son sillage et qui s’est un peu « frotté » avec Sosie (Sea the Stars) lorsque celui-ci a voulu s’extirper du rail. Sosie a ensuite eu un contact avec Ghostwriter (Invincible Spirit), à la recherche de l’ouverture. First Look a pris une encolure à Sosie, avec Ghostwriter quatrième à une longueur et demie. La cinquième place revient à Mondo Man (Mondialiste), qui a fait un truc. Il est resté un instant dans sa stalle à l’ouverture, voyant ses concurrents partir, avant de faire l’effort pour recoller au peloton. Dernier, il a fini en trombe tout à l’extérieur, traçant les meilleurs derniers 600m de la course (35’’24).

Carlos et Yann, leur premier Gr1 ensemble

Carlos Lerner avait déjà gagné au niveau Gr1. C’était l’époque d’Anabaa Blue et de Volvoreta (Suave Dancer) quand son fils, Yann, était encore jockey. Ils sont associés depuis 2013. Dimanche, ils décrochent ensemble leur premier Gr1 et donc leur premier classique.

Le meilleur que Carlos ait jamais entraîné

Réussir à parler à Carlos Lerner autour du rond des vainqueurs était une mission bien difficile, si ce n’est impossible. Nous avons eu l’impression que tout l’hippodrome s’est relayé pour venir le féliciter. C’est ainsi, avec Carlos ! Tout le monde vient lui parler et lui-même parle à tout le monde, ce qui a le don d’excéder – très gentiment – son grand ami Pierre Talvard, lequel a hurlé dans la ligne droite depuis le rond de présentation, pour soutenir le cheval de son ami. Carlos Lerner, entre deux embrassades, nous a dit : « Quel poulain ! Nous sommes tombés sur un cheval exceptionnel. Je ne voulais pas le courir à 2ans et c’est Yann qui avait insisté pour que nous le fassions. Il a eu raison puisqu’il a gagné. L’hiver s’est bien passé puis, en février, il a sorti une petite jarde… Nous avons réussi à le ramener pour Longchamp, où il s’est imposé. Puis il a été faire un tour de reconnaissance à Chantilly avant le Jockey Club. Deux partants dans le Jockey Club… deux victoires ! Anabaa Blue, c’était il y a 23 ans… Look de Vega a le mental d’un champion. C’est une machine de guerre ! »

Pas de plan pour la suite

Yann Lerner n’a pas voulu établir de plans sur la comète sur le futur de Look de Vega. Le poulain est engagé dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1) et, logiquement, on y pense. Mais l’entraîneur reste tempéré et pragmatique : « Pour l’instant, il n’y a aucun projet. Ce qu’il a fait aujourd’hui est très grand ! Nous allons le laisser rentrer tranquillement, voir comment il récupère et décider de la suite. Il est engagé dans le Prix de l’Arc de Triomphe… Il coche beaucoup de cases pour cette épreuve : un terrain éventuellement pénible ne le dérangera pas et je n’ai aucun doute sur sa tenue ni sur son niveau. Mais nous déciderons tranquillement, le moment venu. »

Les copains, d’abord et toujours

Look de Vega avait été un coup de cœur aux ventes Arqana pour Carlos Lerner. Son fils Yann a expliqué plus tôt dans la semaine : « Il plaisait beaucoup à mon père et il pensait qu’il allait faire beaucoup plus que cela. Il a été très surpris quand il a vu qu’il était racheté et nous sommes partis voir Julie Mestrallet (haras de l’Aumonerie), qui le présentait. Nous avons demandé s’il était finalement vendu ou s’il y avait la possibilité de faire quelque chose. Julie a contacté Joëlle Mestrallet, son co-éleveur. Et il se trouve que nous ne savions pas, à ce moment-là, que l’écurie des Charmes faisait aussi partie de ses éleveurs. Ils en ont gardé la moitié à deux, nous avons pris une part et avons contacté plusieurs de nos propriétaires pour savoir s’ils étaient intéressés. » Entre Carlos Lerner et Lucien Urano, c’est en effet une longue histoire : « C’est une belle histoire… Notre amitié avec Lucien Urano date de longtemps. Quand cela n’allait pas bien pour moi, il a toujours été là. Et il y a Patrick Madar, qui a eu ses premiers galopeurs chez nous. C’est assez récent mais il est vite tombé sur Miramar, une gagnante de Groupe et, désormais, il est associé sur Look de Vega. Je crois que c’est un homme très chanceux ! »

L’amitié, c’est celle avec Ronan Thomas, jockey de Look de Vega. Chez les Lerner, on aime travailler « en famille », comme l’a expliqué Yann : « Les liens sont très importants depuis le début chez nous. Nous avons encore une structure à taille humaine, nous tenons à ce que les rapports soient bons. Nous avons toujours accordé beaucoup d’importance à cela, pour que le travail quotidien se passe au mieux. C’est beaucoup plus agréable ainsi ! »

Un plan presque parfait

Il est difficile de gagner le Jockey Club avec seulement deux sorties dans les jambes. Reliable Man est le seul à l’avoir fait sur la version 2.100m. On se souvient de la tentative, l’an passé, de Feed the Flame (K) (Kingman), qui avait très bien couru pour se classer quatrième mais avait manqué d’un brin d’expérience dans un classique souvent très fourni en partants. Look de Vega n’avait couru que deux fois, un peu par la force des choses. Yann Lerner a expliqué : « J’avais poussé mon père, Carlos, à le débuter à 2ans, pour moi c’était relativement important. Il commençait à montrer pas mal de potentiel. Quand il s’est imposé pour ses débuts, nous avons tout de suite eu le Jockey Club en tête. Il a passé un hiver parfait, jusqu’à son petit contretemps au mois de février. Cela a été le point noir du début de saison. La chose la plus incroyable chez lui est son mental. Nous lui avons imposé une grosse charge de travail pour rattraper le temps perdu afin qu’il puisse faire sa rentrée à Longchamp dans la Classe 2. Entre cette course et le Jockey Club, nous ne l’avons pas beaucoup travaillé, si ce n’est son galop à Chantilly pour qu’il puisse découvrir le parcours. Quand nous avons vu ce galop, nous pouvions être sereins. Aujourd’hui, il s’impose en terrain très souple mais je pense qu’il est indifférent à l’état de la piste. Lorsque nous l’avons travaillé à Chantilly, la piste était à 3,4 et il a montré une grosse accélération. »

Maisons-Laffitte de nouveau classique

La victoire de Look de Vega est le deuxième classique « Lerner », 23 ans après Anabaa Blue. La victoire de ce dernier était aussi le dernier succès classique d’un élément entraîné à Maisons-Laffitte. Pour le centre d’entraînement, qui a traversé des années difficiles, c’est un jour important, que Yann Lerner a tenu à souligner : « La restructuration de Maisons-Laffitte était relativement importante pour sa survie. À un moment, il était question de faire bien plus qu’une restructuration… Nous avons eu la chance de pouvoir créer un petit groupe d’entraîneurs, que nous avions appelé le groupe des cinq, et d’avoir pu travailler avec France Galop pour déterminer ce qui était vital pour le centre. Quand est venu le temps de restructurer, nous nous sommes retrouvés avec des pistes assez fantastiques, qui nous permettent de travailler tous les jours dans un cadre incroyable. Aujourd’hui, nous montrons que nous pouvons gagner de grandes courses en entraînant à Maisons-Laffitte. C’est exceptionnel ! » Maisons-Laffitte, qui n’a probablement pas fini sa mutation, avec notamment l’implantation du Cire (Centre international de rééducation équine), sorte de « Cap Breton du cheval » piloté par Frédéric Hinderzé… Lui aussi propriétaire chez les « Lerner ».

Ronan Thomas : « Je n’envisageais pas la défaite »

Ronan Thomas avait 42 ans quand il a gagné son premier Gr1, le Derby allemand, avec In Swoop (Adlerflug), pour Francis-Henri Graffard. Quatre ans plus tard, il trouve la consécration en France, encore une fois dans un Derby !

Un cheval peut suffire à changer la carrière d’un homme. Dans le cas de Ronan Thomas, ce cheval est arrivé tardivement pour lui qui, justement, a la réputation de travailler sur le long terme ! Ronan Thomas n’a pas eu la plus classique des carrières. Formé à l’école des courses de poneys et apprenti chez David Smaga, Ronan gagne sa première course à 17 ans. D’autres succès suivent, mais vers 22 ans, le jockey est moins demandé… Il pense même à arrêter. Il retrouve l’envie en gagnant pour Mathieu Boutin. C’est reparti. Il travaille pour Myriam Bollack, perd sa décharge, rejoint Christiane Head, devient free-lance, prend la présidence de l’Association des jockeys… Et « tombe » sur Musical Way, peut-être la première grande jument de sa carrière, entraînée par Philippe van de Poële, même si, ensemble, ils n’ont pas gagné de Gr1. C’était il y a une quinzaine d’années…

Durant l’hiver 2018-2019, Ronan Thomas décide d’accepter la proposition d’Alban de Mieulle : il rejoint l’écurie de tête Umm Qarn Farm au Qatar, et passe donc près de six mois loin de Chantilly. Avec une vraie réussite, puisqu’il termine à plusieurs reprises tête de liste, mais avec le risque de perdre certaines montes en France… Il garde toutefois un noyau de clients fidèles, comme Corine Barande-Barbe. En 2021, avec Air de Valse, le tandem passe à une courte tête d’une victoire dans le Prix de l’Abbaye de Longchamp (Gr1)… Avec la famille Lerner, Ronan Thomas a aussi tissé des liens qui vont au-delà de la relation jockey-entraîneur : « J’aime travailler en confiance. Quand je monte pour les Lerner, c’est un peu comme si je travaillais pour moi ! J’essaie d’être pertinent dans mes remarques, de leur donner les clés pour exploiter au mieux leurs chevaux, parfois de les réconforter aussi ! Gagner ensemble, cela apporte un degré de satisfaction supplémentaire. »

Il passera cinq saisons à cheval entre les deux pays, mais l’hiver dernier, n’étant plus sous contrat pour Wathnan, il décide de privilégier la France… Cela tombe bien, ses amis les Lerner ont dans leurs boxes un certain Look de Vega. « J’ai toujours eu de grosses sensations avec lui. Il a débuté comme on s’y attendait, puis il a eu ce souci en février… Une fois ses ennuis derrière lui, il a rattrapé le temps perdu à pas de géant. J’avoue que j’étais extrêmement serein : je n’envisageais pas la défaite ! »

Entre trot et galop

Autour de Look de Vega, on retrouve le cheval dans son ensemble. Joëlle Mestrallet avait commencé avec les chevaux de sport. Lucien Urano avait mis le pied à l’étrier avec le trot, avant de se diversifier dans le galop et d’en devenir un acteur majeur. Patrick Madar, quant à lui, arrive aussi du trot, ayant ses premiers partants au galop en 2020.

Patrick Madar, l’homme chanceux

Patrick Madar n’a pu contenir ses larmes au passage du poteau. Au trot, il avait déjà touché un cheval de Gr1 avec Gospel Pat (Uriel Speed), qui a pris plusieurs places à ce niveau, ou encore avec le valeureux Viking Fromentro (Capriccio). Il a des galopeurs depuis 2020, tous chez Carlos et Yann Lerner – sauf un chez Lucie Pontoir. Avec les Lerner, la réussite a vite été là : premier partant et premier gagnant avec Madouss (Myboycharlie), puis ont suivi Miramar (Profitable), gagnante du Prix Sigy (Gr3), ou encore Prince de Paname (Pedro the Great), deuxième du Prix Maurice Caillault (L).

Il nous a dit : « Je suis super content, c’est de la folie ! Nous sommes tous copains autour du poulain… Il a couru deux fois seulement et gagne aujourd’hui, nous ne connaissons pas ses limites. Le travail effectué par ses entraîneurs est incroyable et Ronan l’a monté à la perfection. J’avais rencontré Carlos à Vincennes. Avec mes trotteurs, cela allait un petit peu moins bien à ce moment et il m’a embarqué dans le galop. Il m’a dit qu’il avait une petite jument et m’a demandé si j’étais intéressé. C’était Madouss. Puis nous avons eu Miramar, ainsi que San Cristobal, qui était doué mais a eu des problèmes. Sans oublier Prince de Paname qui était bon. Au trot, j’ai eu de très bons éléments : Gospel Pat, Viking Fromentro… Des chevaux entraînés par Philippe Allaire et Pierre Levesque, de bons entraîneurs (rires) ! J’ai vécu de grandes joies au trot. Le galop, c’est un autre monde. Tout est différent. La relation avec les entraîneurs n’est pas la même mais c’est assez logique. Au trot, ils sont au sulky le matin, l’après-midi… Le contact avec eux est différent. »

Lucien Urano, du Jockey Club au Diane

Au trot comme au galop, Lucien Urano connaît les joies du haut niveau. Discret, il nous confie ne pas aimer les interviews… Mais s’est tout de même fendu de quelques mots au micro de l’hippodrome : « Je suis copropriétaire et co-éleveur… Carlos Lerner m’avait dit que c’était le meilleur cheval qu’il ait jamais entraîné. Je suis vraiment très content. Il s’impose avec Ronan, nous tenions à ce que ce soit lui qui le monte dans le Jockey Club. C’est une belle récompense pour tout le monde, une consécration pour tout éleveur. Et je pense désormais au Diane, puisque je suis copropriétaire de Gala Real avec Carlo Ancelotti. »

Joëlle Mestrallet : « J’étais en apnée ! »

Joëlle Mestrallet est plus habituée aux terrains de concours qu’aux hippodromes, même si, depuis dix ans, elle a décidé de se lancer dans l’élevage de pur-sang.

Aujourd’hui, les poulinières de course ont totalement remplacé celles dédiées aux sports équestres dans son haras de la Morsanglière, même si leur nombre reste limité, et toujours en association, avec Lucien Urano ou Julie Mestrallet. Et la structure située non loin de Deauville s’est aussi muée en un havre de paix cinq étoiles pour les pur-sang ayant besoin d’un break…

Lors de la conférence de presse d’après-course, Joëlle Mestrallet semblait encore un peu ailleurs : « Heureusement que la course n’a pas duré beaucoup plus longtemps, car je l’ai suivie en apnée ! J’ai connu l’émotion de la victoire au plus haut niveau en CSO, mais cela monte crescendo, au fil des parcours. Aux courses, le stress est plus intense, l’émotion plus violente ! » Ce qu’elle retient avant tout, c’est l’aventure humaine derrière celle de Look de Vega : « C’est ce qui la rend encore plus forte ! Look de Vega, c’est une histoire de rencontres et d’amitié, celle avec Lucien Urano, qui m’a guidée dans le monde du pur-sang, celle avec M. Lerner, celle avec Ronan Thomas dont j’admire la monte et la relation avec le cheval… »

Le profil de Joëlle Mestrallet illustre – s’il le faut – le gisement de futurs propriétaires existant dans les sports équestres. D’abord cavalière amateur, Joëlle Mestrallet s’est passionnée pour l’élevage quand ses enfants ont arpenté les terrains de concours à bon niveau. Tête bien faite (elle est ingénieur et a travaillé dans le domaine de la pétrochimie), elle n’aime pas l’à-peu-près et quand elle a décidé de se lancer dans l’élevage de chevaux de sport, elle l’a fait avec la rigueur et l’exigence qui la caractérise… Cette rigueur et cette exigence, elle les a retrouvées en découvrant l’univers du pur-sang et celui des ventes. Le virage était pris !

Dans le clan des placés

First Look en progrès

Troisième du Prix La Force (Gr3) puis deuxième du Prix de Guiche (Gr3), First Look franchit encore un palier en se classant deuxième, bon finisseur, du Jockey Club. Le représentant de l’écurie Ama.Zingteam est engagé dans le Grand Prix de Paris (Gr1) mais pas dans l’Arc. Alexis Pouchin, son jockey, nous a dit : « Il court vraiment très bien et était venu à point pour cette course. Nous avons été battus par un très bon cheval. Mon partenaire est un très bon poulain mais il est encore tendre et a besoin d’apprendre. »

Sosie n’en restera pas là

Double gagnant en trois sorties, le beau Sosie, entraîné comme First Look par André Fabre, passait un test au niveau Groupe, lui qui avait décroché son black type en se classant deuxième du Prix Isonomy (L). Pierre-Yves Bureau, qui gère les intérêts de l’écurie Wertheimer & Frère, nous a dit : « Sosie réalise une très belle performance. C’était simplement sa quatrième course et sa deuxième de l’année. Il devrait continuer à progresser et pouvoir être rallongé. De fait, le Grand Prix de Paris nous vient naturellement à l’esprit pour la suite. Si tout va bien, cela pourrait être le prochain objectif. » La casaque Wertheimer comptait aussi sur Atlast (Farhh), dernier – à quinze longueurs de Fast Tracker –, pour lequel la performance est aussi trop mauvaise pour être exacte. Pierre-Yves Bureau nous a dit : « Il n’a jamais été dans le coup. Nous n’avons pas d’explications à chaud. Il y a sûrement quelque chose qui ne va pas. Il nous faudra trouver de quoi il s’agit… »

Ghostwriter probablement pas sur son terrain

Invaincu à 2ans, Ghostwriter restait sur une quatrième place dans les 2.000 Guinées (Gr1). Dimanche, il trouvait pour la première fois un terrain très souple en compétition. Clive Cox, son entraîneur, nous a dit : « Il court très bien dans ce qui semble être un lot de qualité. Nous sommes vraiment très contents de sa performance mais le terrain était peut-être un peu souple pour ses aptitudes. Néanmoins il signe une grosse performance. Et nous allons prendre le temps de voir comment il rentre avant de faire des plans sur l’avenir. »

Mondo Man mention très bien

Encore immature, Mondo Man réalise une très belle performance après avoir manqué son départ. Un an après le succès d’Ace Impact (Cracksman) dans l’épreuve, Serge Stempniak voit de nouveau sa casaque à l’arrivée. Pia Brandt, co-entraîneur du poulain avec Joakim, nous a dit : « Il est encore tendre et va continuer de progresser. C’est très bien ce qu’il fait. Il sort toujours assez lentement des stalles et il ne faut pas le brusquer car il a besoin de rester dans sa bulle. Son jockey nous a dit que les 2.400m n’allaient pas être un problème. Pour la suite, il est engagé dans les King Edward (Gr2), à Royal Ascot. »

Jockey Club + Jockey Club = Jockey Club

Élevé par le haras de la Morsanglière et l’écurie des Charmes, Look de Vega est, comme son nom l’indique, un fils de Lope de Vega (Shamardal), étalon de Ballylinch Stud, qui a remporté l’édition 2010 du Jockey Club sur 2.100m. Lope de Vega est donc un fils de Shamardal (Giant’s Causeway), lauréat en 2005 de cette même épreuve. Et c’est aussi la famille de directe de Lawman (Invincible Spirit), gagnant de cette course classique dans sa version 2.100m en 2007 ! Look de Vega a donc le « nouveau Jockey Club » dans le sang !

Lope de Vega est le père de Look de Vega, mais aussi du deuxième, First Look. Jamais auparavant un étalon n’avait « sorti » les deux premiers du Jockey Club « raccourci ». Dans l’histoire, toutes distances confondues, ce n’était pas arrivé depuis 1941 ! Look de Vega est le 21e gagnant de Gr1 de son père qui réalise un doublé classique après la victoire de Rouhiya (K) (Lope de Vega) dans la Poule d’Essai des Pouliches (Gr1).

High Chaparral et les Mestrallet

Look de Vega a une mère par High Chaparral (Sadler’s Wells), un étalon dont les filles ont donné avec Lope de Vega huit partants. Dont cinq gagnants et deux lauréats de Groupe, dont le bon Iberian (Champagne Stakes, Gr2). Look de Vega est le premier lauréat classique d’High Chaparral en tant que père de mère. High Chaparral est aussi celui de The Wow Signal (Starspangledbanner), lui-même père de Cœursamba (The Wow Signal)… une gagnante de la Poule d’Essai des Pouliches (Gr1) élevée par Julie et Francine Mestrallet !

En souvenir de Lady O’Reilly

La mère de Look de Vega, Lucelle (High Chaparral), était une élève de feu Lady O’Reilly. Elle a été acquise 85.000 € lorsqu’elle était yearling (bon signé par Ghislain Bozo). Elle a remporté deux courses à 3ans, dont le Grand Prix de la Ville de Dax (Course B, à l’époque). Présenté par le haras de l’Aumônerie lors de la vente de yearlings d’août de 2022, Look de Vega a été acheté 160.000 € (à l’amiable) par Carlos et Yann Lerner. Il est le quatrième produit de la poulinière et son quatrième gagnant. On lui doit également Titian (Iffraaj), lauréat de trois courses en Angleterre en 39 de valeur, Graine de Pastel (Ribchester), gagnante de deux épreuves en 38 de valeur, ainsi qu’Alma Bella (Wootton Bassett) qui a gagné deux courses entre 1.300m et 1.700m (en 31 de valeur). Lucelle a également un 2ans par Almanzor (Wootton Bassett), acheté 24.000 € par Marc Pimbonnet en octobre chez Arqana, l’an dernier. Lucelle a un yearling par Kameko et elle est partie à Starspangledbanner. Alma Bella, elle, est partie à la saillie de Pinatubo.

La deuxième mère, Larceny (Cape Cross), a sept produits en âge de courir dont quatre vainqueurs. On lui doit surtout The Black Princess (Iffraaj), lauréate à 2ans sur les 1.600m de Kempton. À 4ans, elle a remporté les Lancashire Oaks (Gr2, 2.400m) et le Prix Allez France (Gr3). Sous la troisième mère, on retrouve les gagnants classiques sur 2.100m Latice (Inchinor), et Lawman (Invincible Spirit), stationné au haras du Mazet en 2024.

LES CHRONOS

TEMPS PARTIELS

Du départ à 1.000m : 1’07’’89

De 1.000m à 600m : 26’’03

De 600m à 400m : 12’’40

De 400m à 200m : 11’’55

De 200m à l’arrivée : 12’’11

Temps total : 2’09’’98

Giant’s Causeway

Shamardal

Helsinki

Lope de Vega

Vettori

Lady Vettori

Lady Golconda

LOOK DE VEGA (M3)

Sadler’s Wells

High Chaparral

Kasora

Lucelle

Cape Cross

Larceny

Laramie

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