Adieu Tonino Di Nardo, le gentleman jockey

Le monde des courses italien est en deuil suite à l’annonce du décès d’Antonio Di Nardo, fine cravache et authentique gentleman des hippodromes. Tonino, comme l’appelaient affectueusement ses supporters, nous a quittés à 84 ans. Il aura été l’un des jockeys de référence tout au long d’une carrière qui aura duré 40 ans, ponctuée de plus de 2.750 victoires et marquée par la fidélité de ses entraîneurs, le cavalier Mario Benetti et son fils Gaetano, ainsi que par la casaque historique de la Scuderia Fert, encore très active en France pour Paolo Ferrario. Le sommet de sa carrière coïncide avec son succès dans le Gran Premio di Milano en 1977. En selle ce jour-là sur le crack italien Sirlad (Bold Lad), Tonino avait repoussé tout au long de la ligne droite les attaques de la française Infra Green (Laser Light) montée par Georges Doleuze. La française avait pris l’avantage à deux reprises mais, sur le poteau, sous la clameur des tifosis de San Siro, c’est Sirlad qui s’était imposé. Sirlad et Tonino ont été ensuite les idoles de San Siro. Ainsi, quelques mois plus tard, lors d’un mercredi quelconque du mois de mars, plus de 10.000 spectateurs se sont rendus à l’hippodrome pour assister à la course de rentrée du champion. Tonino Di Nardo a d’ailleurs monté en France Sirlad, troisième du Prix Ganay (Gr1), ainsi que la pouliche Grease (Filiberto), troisième du Prix Robert Papin (Gr1). Il a également pris part à l’édition historique de l’Arc de Triomphe en 1970, celui de Sassafras (Sheshoon) et Nijinsky (Northern Dancer), en selle sur le gagnant du Derby Italiano Ortis (Tissot). Respecté par ses confrères italiens et étrangers, timide mais d’une grande gentillesse, je me souviens que lorsque le petit “bleu” des journalistes lui avait posé une question en l’appelant Tonino, il avait répondu : « Dites-moi, Dottore ? » Jockey et gentleman…