EPSOM (GB), VENDREDI
OAKS (Gr1)
Ylang Ylang et Rubies are Red, les deux chemins de Ballydoyle
Si l’on additionne les succès d’Aidan O’Brien (six) et ceux de la maison Gosden (quatre), nous atteignons le score parfait de 100 % ! Depuis 2014, les dix dernières éditions des Oaks ont en effet été remportées par l’un ou l’autre de ces deux entraîneurs. Cette année, la team Gosden n’a aucune pouliche de 3ans susceptible de prendre le départ du classique anglais alors que le maître de Ballydoyle pourra compter sur les deux favorites : Ylang Ylang (Frankel) et Rubies are Red (Galileo). Les dix gagnantes des Oaks entraînées par Aidan O’Brien sont arrivées au départ le Jour J en suivant deux itinéraires différents. La majorité (six) est passée par les classiques sur le mile, à l’image d’ailleurs, d’Ylang Ylang, cinquième prise de vitesse des 1.000 Guineas (Gr1). Les quatre autres ont suivi le parcours des trials sur la distance, comme Rubies are Red qui prendra le départ des Oaks en étant toujours maiden. Est-il impossible d’ouvrir son palmarès dans ce classique ? Pas pour l’entraîneur irlandais qui a déjà réalisé cet exploit. En 2018, Aidan O’Brien avait en effet sellé victorieusement Forever Together (Galileo) dans les Oaks. Avant Epsom, la pouliche avait couru deux fois, à 2ans, son meilleur classement étant une deuxième place dans les Cheshire Oaks (L) derrière sa compagne d’entraînement, Magic Wand (Galileo). Rubies are Red n’a disputé qu’une course à 2ans, et elle a terminé deuxième – bien battue – lors de sa rentrée, à Leopardstown, comme dans le Lingfield Oaks Trial (L) où elle a toutefois refait une douzaine de longueurs pour finalement échouer d’assez peu face à You Got to Me (Nathaniel).
Galileo et les Grs1Â : objectif 100Â !
Rubies are Red, sÅ“ur de Found, pourrait écrire vendredi une page de l’histoire des courses comme de Coolmore puisque son père, Galileo, est à 99 gagnants au plus haut niveau, celui des Grs1. Ses chances pour espérer atteindre la barre des 100 ne sont plus légion. Tout comme son père, Sadler’s Wells (Northern Dancer), ou encore St Simon (Galopin), le grand étalon a donné cinq lauréates des Oaks. Avec un succès supplémentaire, il pourrait être le seul au sommet… On notera également que depuis 2012, toutes les gagnantes des Oaks – ou presque – ont Galileo dans l’une des deux premières générations de leur pedigree. L’exception étant Taghrooda, fille de Sea the Stars (Cape Cross), le frère de Galileo…
Ezeliya, une Petite Étoile…
Le danger pour les deux atouts de Ballydoyle pourrait provenir d’Ezeliya (Dubawi), pouliche de Son Altesse l’Aga Khan, qui remonte à la même souche que celle de Taghrooda… La 3ans a ouvert son palmarès lors de sa deuxième sortie en devançant la future gagnante de Gr3 Wendla (Ulysses), et elle a validé son ticket pour Epsom en remportant les Salsabil Stakes (Gr3) sur les 2.000m de Navan. La tenue est le point fort de la branche de cette souche qui est encore très vivante. Et comme Dubawi (Dubai Millennium) a apporté la pointe de vitesse supplémentaire… Dermot Weld, entraîneur d’Ezeliya et qui a remporté les Oaks en 1981, a toujours “respecté” les classiques anglais. Dès lors, lorsqu’il y aligne l’une de ses cartouches, le risque est toujours bien calculé. En revanche, le dernier succès de l’élevage Aga Khan remonte à 1959 avec Petite Étoile (Pétition).
Le quatuor Beckett
Ralph Beckett est le dernier entraîneur à avoir remporté les Oaks avant la domination O’Brien – Gosden. C’était en 2013 avec Talent (New Approach). Le professionnel avait déjà remporté le classique en 2008 avec Look Here (Hernando). Vendredi, il présentera un tiers des partantes (quatre), ce qui est énorme pour un professionnel qui totalise 143 sujets à l’écurie. Deux de ces quatre pouliches ont gagné un trial. Forest Fairy (Waldgeist) est invaincue et elle a remporté les Cheshire Oaks (L), de très peu, en 3ans de tenue mais dotée d’un brin de vitesse. You Got to Me est la lauréate de la rampe de lancement de Lingfield et elle peut partir de loin. Les deux autres protégées de Ralph Beckett sont Treasure (Mastercraftsman), quatrième de You Got to Me mais non loin d’elle, et Seaward (Sea the Stars), troisième à Chester après avoir animé les débats. Ralph Beckett a avoué ne jamais avoir eu quatre partants dans une course mais toutes ces pouliches ont gagné leur place au départ sur la piste…
Secret Satire, la ligne des Musidora
Andrew Balding a gagné les Oaks à 30 ans, lors de sa première saison en tant qu’entraîneur… en 2003. C’était avec Casual Look (Red Ransom). Il sera représenté cette année par la lauréate des Musidora (Gr3), Secret Satire (Advertise). La Godolphin Dance Sequence (Dubawi) arrive des 1.000 Guinées, où elle a été prise de vitesse. En nageuse patentée, Making Dreams (Make Believe) a réussi son test dans le Prix Pénélope (Gr3) avant de payer un parcours en épaisseur, nez au vent, dans le Prix Saint-Alary (Gr2). La “FR” War Chimes (Summer Front) a également suivi un itinéraire français mais elle avait à sa disposition un meilleur engagement, une semaine plus tard, dans les Oaks d’Italia Tattersalls (Gr2). Son entraîneur, David Menuisier, a préféré jouer la carte de la difficulté en privilégiant Epsom. L’audace n’a jamais été un défaut…