Pour Feed the Flame, c’est jouable

Si on analyse les ratings de la Coronation Cup (Gr1), en tenant compte de la décharge accordée aux juments, Feed the Flame (Kingman), crédité de 114, a la moins bonne chance ! Mais ce calcul purement théorique ne reflète pas la réalité. En effet, la favorite, Emily Upjohn (Sea the Stars), a été vue en piste à trois reprises suite à son succès dans l’édition 2023 de cette épreuve. Mais elle n’a plus jamais reproduit son 121 de rating. Lors de ses deux sorties à Riyad et Meydan, Luxembourg (Camelot) est resté bien loin de son 120. Alors que Hamish (Motivator), crédité d’un solide 117 dans des conditions optimales, s’est imposé en 113 lors de sa rentrée à Newbury. Quant à la jument Time Lock (Frankel), elle a affiché un petit 101 en dernier lieu alors qu’elle était encore prise en 112 ! On peut dès lors raisonnablement croire aux chances de Feed the Flame. Il était monté à 116 de rating suite à son succès dans le Grand Prix de Paris (Gr1), sommet estival où il avait parcouru deux fractions de 200m en moins de 11’’! Sa troisième place obtenue dans le Prix Ganay (Gr1), avec les 600 derniers mètres les plus rapides de la course, nous a pleinement rassurés. Ce poulain avec du modèle n’a, semble-t-il, rien perdu. Samedi, il aura également pour lui de retrouver les 2.400m.

Deux questions restent toutefois sans réponse avant que Feed the Flame ne prenne le départ de la Coronation Cup. La première concerne le parcours d’Epsom. Le pensionnaire de Pascal Bary ne s’y est jamais risqué. Et la seconde question tient à un scénario qui pourrait se révéler très tactique. En effet, parmi les cinq protagonistes, un seul s’est déjà imposé en pratiquant la course en tête : Luxembourg. Le pensionnaire de Ballydoyle a couru deux fois sur 2.400m et il n’a pas tenu. Si on peut s’attendre à voir Luxembourg en tête, Ryan Moore, son jockey, risque fort de tout faire pour tenter de “raccourcir” la course en imprimant un tempo réduit. Comme on a souvent pu le constater par le passé, avec cinq partants, les courses ne sont jamais jouées d’avance…

Emily Upjohn reste toutefois une favorite logique. Ses prestations à Epsom parlent d’elle-même. Pour beaucoup, la pouliche aurait mérité de remporter les Oaks (mauvais départ et très courte défaite) avant de surclasser l’opposition le mois suivant dans la Coronation Cup. La pensionnaire de la maison Gosden n’est pas une jument facile à entraîner. Elle n’a pas si mal couru lors de sa cinquième place dans le Dubai Sheema Classic (Gr1) mais il faudra qu’elle élève son niveau de jeu pour espérer réussir le doublé. Hamish est invaincu depuis mai 2023 : cinq courses pour autant de victoires. Il n’a couru qu’à une reprise dans les Grs1, lorsqu’il avait fait galoper Kyprios (Galileo) dans l’Irish St Leger 2022. Time Lock avait réalisé une valeur canon lors de son succès dans les Princess Royal (Gr3) mais il s’agissait d’une une course de femelles disputée en fin de saison. Certes, les bookmakers respectent Feed the Flame mais nous avons parfaitement le droit d’être encore plus confiants qu’eux !