EMIRATES POULES D’ESSAI
Les places à la corde, un arbitre impartial
L’importance des places à la corde dans les Poules, c’est comme celle de l’arbitre dans le rugby d’antan quand il influait autant que le vent, la pluie ou un gazon bosselé… Dimanche, six pouliches et quatre poulains ont hérité d’un numéro à deux chiffres dans les boîtes mais il ne s’agit pas – a priori – d’un handicap. Dans un monde parfait, on peut (encore) rêver d’un parcours sur mesure derrière un leader qui se décale au bon moment en gênant les autres et en nous laissant un couloir pour filer vers la gloire. Mais aux courses, pour gagner, il faut avant tout un cheval de classe, une monte inspirée et un parcours chanceux, pas forcement lié au numéro à la corde.
Emirates Poule d’Essai des Poulains
N° |
Cheval |
Corde |
Propriétaire |
Entraîneur |
Jockey |
1 |
KERAN (M3) |
12 |
S. A. l’Aga Khan |
J.-C. Rouget |
C. Demuro |
2 |
ROSHVAR (M3) |
9 |
S. A. l’Aga Khan |
F.-H. Graffard |
W. Buick |
3 |
ORNE (M3) |
7 |
Al Shaqab Racing |
Assoc. J. & T. Gosden |
T. Marquand |
4 |
BEAUVATIER (M3) |
10 |
P. Allaire |
Y. Barberot |
M. Guyon |
5 |
RAMADAN (M3) |
5 |
N. Bizakov |
C. Head |
A. Lemaitre |
6 |
METROPOLITAN (M3) |
1 |
Assoc. P. R. Bradley Iii/Scuderia Scolari |
M. Baratti |
A. Pouchin |
7 |
DANCING GEMINI (M3) |
4 |
Fishdance Ltd |
R. Teal |
D. B. McMonagle |
8 |
SUPERCOOLED (M3) |
8 |
F. Ireland |
A. Fabre |
S. Pasquier |
9 |
PUCHKINE (M3) |
2 |
A. Jathière |
J.-C. Rouget |
I. Mendizabal |
10 |
HENRY LONGFELLOW (M3) |
6 |
Assoc. M. Tabor/D. Smith/Mme J. Magnier |
A. P. O’Brien |
R.-L. Moore |
11 |
EBEN SHADDAD (M3) |
3 |
Assoc. Faisal B. Khaled/Najd Stud |
Assoc. J. & T. Gosden |
K. Shoemark |
12 |
ALCANTOR (M3) |
13 |
Baron E. de Rothschild |
A. Fabre |
M. Barzalona |
13 |
DIEGO VELAZQUEZ (M3) |
11 |
Assoc. D. Smith/Mme J. Magnier/M. Tabor |
A. P. O’Brien |
C. Soumillon |
Les statistiques de la Poule des Poulains
Fin de la philosophie et place aux statistiques, que l’on a établies sur les dix dernières éditions des Poules qui ont eu lieu à Longchamp. Dans la Poule d’Essai des Poulains, 43 des 133 partants avaient une place à la corde à deux chiffres. Dix d’entre eux ont terminé dans les trois premiers avec une réussite de 23,2 %. C’est un peu mieux que celle des poulains qui avaient tiré une place de 1 à 9 ! OK, aucun gagnant ne s’est élancé d’une boîte pire que la 7 mais, en regardant les replays des courses, on a trouvé une seule édition dans laquelle les places à la corde ont joué un rôle sur la victoire.
Intello le grand malheureux
C’était en 2013 quand Style Vendôme (Anabaa), logé au 3, avait bénéficié d’un parcours en or, pas loin de la tête, et avait gardé une encolure sur Dastarhon (Dansili), qui avait trouvé un bon parcours malgré son 13, et le grand malheureux, Intello (Galileo). Avec son 17, le désormais étalon de Beaumont avait dû voyager dans le wagon des derniers et, quand il a pu enfin se lancer, il a refait en 300m une demi-douzaine de longueurs pour se classer troisième à moins d’une demi-longueur du lauréat. Deux ans plus tard, un autre pensionnaire d’André Fabre, New Bay (Dubawi), s’était retrouvé en queue du peloton avec son 16 dans les stalles. Il a joué de malchance surtout parce qu’il est tombé sur Make Believe (Makfi), qui a pris la tête depuis le départ et a filé au poteau avec trois longueurs. Intello et New Bay se sont bien consolés en remportant le Prix du Jockey Club (Gr1).
L’as peut devenir un piège
Dans la liste de gros favoris battus, on trouve Wootton Bassett (Iffraaj), qui, en 2011, faisait sa rentrée en invaincu avec le 14 sur 15. Il a été obligé de forcer au départ pour prendre la tête mais il a baissé de pied dans les 200 derniers mètres et il a terminé cinquième, à presque quatre longueurs du lauréat, Tin Horse (Sakhee), qui avait l’as à la corde. La défaite s’explique par le manque de tenue. Un autre grand favori a été battu malgré l’as à la corde. C’était Dabirsim (Hat Trick) qui, en 2012, pouvait compter sur un leader, Veneto (Panis). Le passage à la corde ne s’est pas ouvert et le pensionnaire de Christophe Ferland a dû se contenter de la sixième place, à trois quarts de longueur de Lucayan (Turtle Bowl) alors que Veneto a terminé deuxième.
Deux pouliches ont gagné avec le 10 ou plus
Dans la Poule d’Essai des Pouliches on trouve presque les mêmes statistiques sur le poids des places à la corde dans les trois premières. 19,6 % des pouliches qui ont formé le bon trio se sont alignées avec un numéro à deux chiffres. Et, au contraire des mâles, on a deux gagnantes qui se sont élancées avec le 10 ou plus. Avenir Certain (Le Havre) avait battu en 2014 Veda (Dansili), qui avait elle aussi hérité d’un mauvais numéro, le 15. L’année suivante, Ervedya (Siyouni), obligée d’attendre avec le 12, avait survolé ses rivales.
Emirates Poule d’Essai des Pouliches
N° |
Cheval |
Corde |
Propriétaire |
Entraîneur |
Jockey |
1 |
ROUHIYA (F3) |
10 |
S. A. l’Aga Khan |
F.-H. Graffard |
M. Guyon |
2 |
VESPERTILIO (F3) |
11 |
Al Shira’aa Farms |
W. McCreery |
W. Lee |
3 |
ROSE BLOOM (F3) |
1 |
China Horse Club International |
N. Clément |
S. Pasquier |
4 |
SEE YOU AROUND (F3) |
7 |
Cotton House Bloodstock |
P. Sogorb |
A. Pouchin |
5 |
SPARKLING PLENTY (F3) |
5 |
J.-P. Dubois |
P. Cottier |
M. Grandin |
6 |
MINOUSHKA (F3) |
13 |
Ec. des Charmes |
C. & Y. Lerner |
C. Soumillon |
7 |
OPERA MUNDI (F3) |
9 |
Ec. des Charmes |
C. & Y. Lerner |
R. Thomas |
8 |
ROMANTIC STYLE (F3) |
14 |
Godolphin |
C. Appleby |
W. Buick |
9 |
ROCK’N SWING (F3) |
12 |
Godolphin SNC |
A. Fabre |
M. Barzalona |
10 |
CHIC COLOMBINE (F3) |
15 |
Assoc. H. Vermeer |
G. Boughey |
B. Loughnane |
11 |
TULIPA CHOPE (F3) |
4 |
A. Jathière |
S. Wattel |
T. Bachelot |
12 |
KATHMANDU (F3) |
3 |
S. Babington |
B. J. Meehan |
S.-M. Levey |
13 |
FOLGARIA (F3) |
6 |
S. Srls |
M. Botti |
Mlle H. Doyle |
14 |
CONTENT (F3) |
8 |
Assoc. Westerberg, Magnier, Tabor, Smith |
A. P. O’Brien |
R.-L. Moore |
15 |
LOUISE PROCTER (F3) |
2 |
White Birch Farm |
J.-C. Rouget |
C. Demuro |
Teppal, la première avec l’open stretch
On a trouvé une seule édition du classique pour les pouliches où les battues ont comme excuse possible une mauvaise place à la corde. C’était en 2018, la première année dans le nouveau Longchamp et donc avec l’open stretch. L’anglaise Teppal (Camacho), avec un magnifique Olivier Peslier, avait profité de sa stalle 3 pour bénéficier d’un parcours très propre, sans se rabattre à la corde, et pour garder une courte encolure sur CÅ“ur de Beauté (Dabirsim), qui avait fini fort dans l’open stretch avec le 14. Wind Chimes (Mastercraftsman) avait fourni son effort en pleine piste avec le 13. Les quatre premières ont terminé dans une demi-longueur et, à la fin… c’est Peslier qui a gagné.