Les départs en obstacle posent question
À quelques heures du Grand Steeple, un sujet fait débat chez les professionnels de l’obstacle. Il s’agit des départs et plus précisément de la façon dont ils sont donnés. Dernier exemple en date, celui du Prix Miror (L), le 8 mai à Auteuil. Ce jour-là , au lâcher des élastiques, trois concurrents ont perdu de précieuses longueurs, hypothéquant leurs chances après que le premier départ fut invalidé. Suite à ce fait qui est loin d’être anecdotique, plusieurs entraîneurs nous ont fait part de leur incompréhension, remettant en question non pas le mode de départ mais la façon dont ceux-ci sont donnés. Les parieurs avertis s’interrogent également, certains avouant y perdre leur latin hippique. Et que dire des néophytes pour lesquels certaines situations sont tout simplement incompréhensibles…
La règle et son évolution
Lundi matin, au cours de la conférence de presse organisée par France Galop nous avons interrogé Henri Pouret, directeur général délégué de France Galop, sur ce sujet brûlant. Voici sa réponse : « Les départs en obstacle sont pour nous une préoccupation constante. Je voudrais juste rappeler le contexte plus général. Il y a quelques années, les départs en obstacle, selon le Code des courses, se donnaient en mode “arrêtés”. Les chevaux devaient être statiques face aux élastiques. À l’époque, les socioprofessionnels nous avaient dit que ces départs étaient problématiques parce qu’il était très difficile de maintenir les chevaux à l’arrêt derrière les élastiques. Ils pouvaient se retourner, botter… Nous avons donc évolué vers les départs en mouvement. Mais ce que prévoit la réglementation, et ce qui n’est parfois pas bien compris, est que “en mouvement” ne veut pas dire au galop. L’article du Code prévoit que les chevaux doivent être dirigés vers la ligne de départ au pas et groupés… ce qui n’est pas systématiquement respecté. Un travail constant est fait avec les starters du GTHP pour essayer de faire appliquer la règle de manière homogène en sachant que les jockeys reçoivent des ordres qui divergent. Il y a ceux qui veulent – ou doivent – absolument partir devant, ceux qui veulent s’élancer derrière… Vous aurez sûrement remarqué que les sanctions pour indiscipline au départ ont tendance à augmenter suite à ce souci d’avoir des départs homogènes. Tout n’est cependant pas catastrophique même si certains départs sont plus propices à entraîner des perturbations. À une époque, nous mettions les chevaux derrière la rivière des tribunes pour les départs donnés à cet endroit. Cela créait des problèmes et nous avons fait évoluer les choses. Les départs se passent dès lors beaucoup mieux. Mais sachez qu’avant de grands week-ends comme celui du Grand Steeple, les commissaires font un rappel à la règle aux différents jockeys qui vont monter durant le week-end. Pour être tout à fait transparent, si ce problème devait persister sur la durée, ne plus donner satisfaction, des réflexions pourraient alors avoir lieu. Vous connaissez la règle anglaise qui veut que, lorsqu’il y a un faux départ, le deuxième soit donné arrêté. C’est un principe de dissuasion. Demander de s’élancer arrêté est plus pénalisant que de partir en mouvement. C’est tout à fait le genre de choses que nous pourrions sérieusement étudier si la situation ne devait pas s’améliorer… »