Junko contre Goliath

Tremplin potentiel vers les plus belles épreuves sur 2.400m comme, évidemment, le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1), le Grand Prix de Chantilly (Gr2) 2024 pourrait néanmoins se résumer à une lutte entre deux hongres qui n’ont donc pas droit à l’Arc. Il s’agit de Junko (Intello) et de Goliath (Adlerflug). Lauréat du Hong Kong Vase (Gr1), le cheval des Wertheimer & Frère est un grand voyageur, par la force des choses. Ses statistiques à Chantilly sont excellentes mais il devra composer avec le terrain bien souple. Raison pour laquelle Goliath, impressionnant vainqueur de la préparatoire, le Prix d’Hédouville (Gr3), possède une toute première chance. Jamais plus loin que deuxième sur 2.400m, il n’aura aucun souci avec une piste un peu grasse. Gagnant du Qatar Prix Chaudenay (Gr2), Al Qareem (Awtaad) a de la tenue à revendre et une aptitude au terrain souple. Dubai Honour (Pride of Dubai) est un double vainqueur de Gr1 en Australie sur 2.000m, mais la distance du Grand Prix de Chantilly pourrait être le bout du monde pour lui…

Louise Bénard, représentante en France de Godolphin, propriétaire de Galashiels et Marquisat : « Galashiels et Marquisat ont bien travaillé. Monsieur Fabre a estimé qu’il était plus opportun de supplémenter Marquisat pour cette épreuve et, même s’il est un peu rallongé, cela ne devrait pas poser de problème. La distance devrait leur convenir à tous les deux, ils sont dans leur catégorie et face à un lot qui semble à leur portée. »

Karl Burke, entraîneur d’Al Qareem : « Al Qareem apprécie le terrain souple, surtout sur 2.400m. La distance serait certainement trop courte pour lui si le terrain était bon. J’espère donc que la piste restera bien souple ! »

Cette édition 2024 a fière allure avec deux gagnants de Gr1 sur sept partants et notamment Dubai Honour, qui a été élevé en Irlande… par des Français, Macha Bloodstock (François Drion) et Meridian International (Ghislain Bozo) ! Lors de ce printemps pluvieux, les Zarak (Dubawi) volent et Marquisat (Zarak) aura la lourde tâche de poursuivre cette dynamique… Sur les sept partants, deux sont issus de filles de Duke of Marmalade (Danehill), déjà père de mères de 12 gagnants de Groupe. Mais encore aucun avec Zarak ou Australia (Galileo). Avec le prometteur Goliath, le Gestüt Schlenderhan va tenter de remporter un troisième Grand Prix de Chantilly (Gr2) en l’espace de quatre années ! Aucun élevage n’avait réussi une telle série depuis les Wildenstein dans les années 1990.

Goliath et Galashiels se retrouvent pour la troisième fois de suite. Le 14 avril, dans le Prix Lord Seymour (L), Galashiels, avec déjà deux courses dans les jambes, avait assez sûrement dominé le rentrant Goliath, lequel a pris sa revanche le 5 mai, toujours sur les 2.400m de Longchamp et en terrain très souple (4,1), dans le Prix d’Hédouville (Gr3).

Pierre-Charles Boudot aura marqué de son empreinte les courses françaises, notamment dans sa collaboration avec André Fabre. Symbole de cette domination : Waldgeist (Galileo). Quand, à 2ans, il gagne le Critérium de Saint-Cloud (Gr1), on se dit que le reste de sa carrière sera une partie de plaisir. Mais non. Il ne réussira pas à s’imposer à 3ans malgré une belle ligne droite dans le Jockey Club. Et c’est à 4ans qu’il redeviendra le meilleur au plus haut niveau, avec ses victoires dans le Grand Prix de Chantilly, de Saint-Cloud et dans l’Arc.