EPSOM (GB), VENDREDI
Oaks (Gr1)
Ezeliya, la petite étoile
Son Altesse l’Aga Khan a gagné son jeu d’échecs avec la nature. Il a enfin remporté les Oaks, soixante-cinq ans après le succès de Petite Etoile (Petition) sous les couleurs de son grand-père, Son Altesse l’Aga Khan III. Ezeliya (Dubawi) n’est pas la plus grande pouliche au monde (on parle de sa taille) mais la qualité ne se mesure pas en centimètres. La pensionnaire de Dermot Weld a de la classe à revendre. Et elle l’a prouvé dans une course sélective. L’épreuve a roulé dès le début sous l’impulsion de Making Dreams (Make Believe). Chris Hayes n’a pas pris le moindre risque, il a fait galoper Ezeliya en épaisseur, mais cachée. Et dans la ligne droite, elle a entamé sa progression en pleine piste. La pouliche princière et Dance Sequence (Dubawi) ont attaqué au même instant. La pensionnaire de Charlie Appleby a pris l’avantage à 400m du poteau. Mais Ezeliya, plus réactive, a placé sa pointe de vitesse, alors que sa rivale a marqué quelques hésitations. Ezeliya, avec une marge de trois longueurs, est devenue la quatrième gagnante des Oaks de l’élevage Aga Khan.
Quant à la “FR” War Chimes (Summer Front), elle a donné raison à son entraîneur David Menuisier et est venue décrocher une magnifique troisième place, beaucoup plus proche de la deuxième que de la quatrième. War Chimes a été élevée au haras de la Mercerie pour Hubert Honoré, Nicolas Clément et Christophe Clément.
Dermot Weld, 43 ans après
Dermot Weld gagne les Oaks pour la deuxième fois, quarante-trois ans après le succès de Blue Wind (Lord Gayle). L’entraîneur était bien logiquement ému : « C’est un jour spécial. La compétition est devenue très dure et c’est magnifique d’avoir touché une pouliche de cette classe pour “Son Altesse”. La patience a payé. On a lui donné deux courses à 2ans et une cette année, dans les Salsabil (Gr3). J’avais dit à son jockey de la monter en confiance, de la garder dans son rythme et de ne pas avoir de doutes sur la tenue. C’est une pouliche qui tient mais avec une pointe de vitesse. Maintenant, on peut courir Irish Oaks (Gr1) ou attendre l’automne. J’ai gagné vingt-cinq classiques en Angleterre et en Irlande : je suis un homme chanceux. Les classiques sont les courses qui marquent la carrière d’un entraîneur. »
La “FR” War Chimes sera meilleure corde à droite
Dance Sequence a bien couru mais d’après son entraîneur Charlie Appleby, elle sera plus à son aise sur 2.000m : « Elle n’a pas trop aimé le parcours d’Epsom et a un peu manqué de tenue. On va s’amuser cet été et cet automne.» David Menuisier était aux anges et il a dit : « J’ai des 3ans fantastiques. War Chimes sera meilleure corde à droite et a perdu quelques longueurs dans le parcours. »
La grande souche “E” brille, après Taghrooda
Dubawi (Dubai Millennium) a enfin mis fin à la malédiction d’Epsom et il a obtenu son premier classique dans le temple anglais. Le grand étalon Darley a donné cinquante-neuf gagnants de Gr1 et cinq sont issus de poulinières par Galileo ou ses fils. Cette souche de l’élevage de Son Altesse l’Aga Khan avait déjà brillé dans les Oaks il y a dix ans avec Taghrooda (Sea The Stars) pour la casaque du cheikh Hamdan Al Maktoum. Les deux gagnantes ont un ancêtre commun : Ezana (Ela-Mana-Mou), troisième mère de Taghrooda et la quatrième d’Ezeliya. Ezana avait gagné une course à Rouen en 1986 sous la férule d’Alain de Royer Dupré. La mère de la lauréate des Oaks est Eziyra (Teofilo), qui avait montré de la qualité en remportant les Blandford Stakes (Gr2) et trois Grs3 en Irlande. Eziyra s’est aussi classée troisième des Irish Oaks (Gr1) d’Enable (Nathaniel) et des Yorkshire Oaks (Gr1) de Sea of Class (Sea The Stars). Sa carrière s’est achevée sur une autre troisième place de Gr1, face aux mâles, dans le Hong Kong Vase. Ezeliya est son deuxième produit. La deuxième mère Eytarna (Dubai Destination) a produit trois autres black types. Sous la troisième mère on trouve les gagnants de Gr1 Ebadiyla (Rainbow Quest), Edabiya (Sadler’s Wells), Enzeli (Kahyasi) et Estimate (Monsun).
Eziyra a un 2ans par Siyouni (Pivotal).