Et si je me lançais tout doucement dans l’élevage…
Vous êtes propriétaire et vous vous êtes toujours dit que vous aimeriez tâter un peu d’élevage ? Pur-Sang Patrimoine, qui ouvre son capital avec une part à 2.000 € pour cinq ans d’investissement, est une bonne occasion de vous lancer !
Par Rose Valais
rv@jourdegalop.com
Les deux Sébastien (Menendez et Olier) et leur associé Emmanuel Gauthier ont de la bouteille. Et dans la création de start-up, et dans les courses. Mais on a beau avoir eu plusieurs chevaux à l’entraînement, il n’est pas si facile de remonter le courant pour dénicher de bonnes opportunités dans l’élevage. La solution ? Partager le risque, en s’associant dans une société d’élevage plutôt que tout faire soi-même.
« Nous proposons un accès à l’investissement dans l’élevage de chevaux de course, nous ont expliqué les fondateurs de Pur-Sang Patrimoine. L’accès est facilité par un ticket d’entrée accessible à (presque) tous, calqué sur ce qui se pratique de longue date dans d’autres secteurs économiques. Nous pensons notamment aux plateformes de financement participatif, qui mettent en contact des financeurs et des porteurs de projet à travers une plateforme. Mais ce type de mécanique n’avait jamais (ou rarement) été proposé sur le marché de l’élevage. Concrètement, Pur-Sang Patrimoine est principalement active dans la vente de yearlings issus de poulinières que nous achetons pour les faire saillir. »
Au service de la filière
Parmi les associés, on retrouve aussi Laurent Benoit (Broadhurst Agency) et la structure d’élevage d’Alban Chevalier du Fau. Ces derniers sélectionnent les produits à acheter. « Ils sont également associés sur tous les produits, ce qui apporte de la crédibilité et rassure les investisseurs, parfois novices et méfiants sur ce type d’activité. L’idée est d’arriver à sourcer de nouveaux investisseurs qui ne connaissent pas le milieu. Nous cherchons également à leur faire découvrir cet univers grâce à des hospitalités. Par exemple, le 22 juin, une première réunion des actionnaires va se tenir et le taux de participation est assez impressionnant. L’élevage est passionnant et différent, ainsi nous voulons compléter l’expérience du propriétariat. Avec le recul de ces quelques mois de lancement, nous pouvons détacher deux types d’investisseurs : ceux qui souhaitent pénétrer le milieu des courses pour faire du « networking », c’est-à -dire créer des liens et des connexions. On y retrouve des chefs d’entreprise, des professions libérales… La deuxième catégorie est prête à investir davantage et sur le long terme. Aujourd’hui, nous avons dépassé les 60 investisseurs, nous avons vendu un peu plus d’une centaine d’actions, sachant que la société en compte 150… »
2.000 € sur cinq ans
« Le prix de l’action est fixé à 2.000 € et vous êtes propriétaire de celle-ci jusqu’à sa revente ou jusqu’à la dissolution de la société. Lorsque nous céderons un cheval, le chiffre d’affaires de la société augmentera. Et quand elle réalisera ses premiers bénéfices, ils seront soit réinvestis, soit distribués. Nous souhaitons travailler sur des cycles de cinq ans afin de pouvoir réinvestir et amortir d’éventuels accidents de parcours. » Lors de la dernière vente d’élevage Arqana, Pur-Sang Patrimoine a notamment acquis Cuba la Bella (Teofilo), sœur d’Hooking (Lope de Vega) mais également trois foals, qui ont vocation à être vendus yearlings en août et octobre à Arqana et à Tattersalls.
Une v2 en septembre
« La première version de Pur-Sang Patrimoine a été très positive, car elle nous a permis de tester le marché par rapport aux types d’investisseurs que nous pouvions fédérer. Désormais, notre ambition est d’accélérer pour devenir la plateforme de référence en investissement fractionné dans l’élevage de pur-sang. Avec cette v2, qui sortira en septembre, nous offrirons à nos investisseurs plusieurs vecteurs individuels : une poulinière, une part d’étalon, un foal revendu yearling… Dans cette seconde version, chaque produit (foal, poulinière, part d’étalon) aura sa propre logique et durée d’investissement. Nous voulons aussi croître au niveau européen. Pour cela, nous allons réaliser une levée de fonds et étendre le catalogue de nos produits à différents haras. »