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lundi 25 novembre 2024

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Breeze up : pourquoi pas “au canter” ?

INTERVIEW

Breeze up : pourquoi pas “au canter” ?

Figure des ventes breeze up (et du débourrage/pré-entraînement), Philip Prévost-Baratte nous explique pourquoi, selon lui, il est temps d’en finir avec des galops traumatisants pour les chevaux… qui n’en seront que meilleurs en course après leur vente.

Vous présentez cinq poulains la semaine prochaine à la breeze up de Baden. Comment qualifieriez-vous votre lot ?

Philip Prévost-Baratte. – Nous sommes déjà venus à trois reprises à Baden, mais sans hésitation, notre lot de cette année est le meilleur. Il est composé de cinq 2ans qui collent à la demande de cette vente : des poulains avec du physique, de bons dossiers vétos, qualifiés pour les primes, issus d’étalons que les acheteurs allemands apprécient. Je crois aussi que notre façon de préparer et de présenter nos 2ans, dans le respect de chaque individu, correspond bien à cette vente, positionnée assez tard dans le calendrier, et qui nous laisse donc le temps de nous adapter à l’évolution des 2ans.

Ce n’est donc pas un choix par défaut ?

Pas du tout. Cette année, la breeze up d’Osarus, où nous aimons beaucoup nous rendre, arrivait tôt dans la saison, trop tôt en rapport avec notre façon de travailler. Et j’avoue que je ne suis pas “fan” de breezer des 2ans sur la P.S.F., ce qui excluait l’option de la vente d’été. Donc, pour les chevaux dont le standard ne correspondait à la breeze up de mai, nous avons opté pour Baden. La piste y est excellente, nous sommes toujours très bien reçus, et le chrono n’entre pas en ligne de compte. Et cela, pour moi, c’est primordial !

Pourquoi, selon vous, le “chrono” n’est pas nécessaire aux breeze up ?

Les breeze up présentent un réel intérêt dans la sélection des chevaux : elles permettent de les voir en action, contrairement aux ventes de yearlings où on juge l’animal au pas. Mais il faut respecter les chevaux ! Et quand c’est le chrono qui dicte le marché, ce n’est pas possible. On en arrive à un triste spectacle, avec des poulains conditionnés (cravache, K-Way qui claque au vent… ) pour aller “plus vite que la musique”, et ce, deux jours d’affilée, puisque même lors des trials, on leur en demande trop… Ces efforts violents pour des animaux en pleine croissance ont des répercussions immédiates sur leur physique : raideurs, sore shins, etc. Et donc impossibilité de les commercialiser…

Que proposez-vous ?

Je pense qu’un bon acheteur doit pouvoir acheter sans chrono. Présentons nos chevaux au canter sur la main, la cravache ne servant qu’à les guider. Les véritables hommes de chevaux les jugeront sur leur action, leur mental, leur physique, etc. Les poulains continueront de progresser après la vente, les résultats aux courses n’en seront que meilleurs. Et nous éviterons aussi de nous retrouver un jour dans le viseur des animalistes !

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