Bolthole pratiquement comme en 2023

Comme en 2023… ou presque. Bolthole (Free Eagle) a conservé son titre dans le Grand Prix de Bordeaux – Défi du Galop (L) pour son retour en France, mais les comparaisons s’arrêtent là. L’an passé, le représentant de Wathnan Racing s’imposait de deux longueurs sur une piste mesurée à 3,1. Les années se suivent et ne se ressemblent pas. En 2024, il fallait nager avec un terrain mesuré à 4,8, que le pensionnaire d’Alban de Mieulle ne connaissait pourtant pas.

La course a eu un rythme régulier sous l’impulsion de Partenit (Invincible Spirit), Bolthole patientant en embuscade, à mi-peloton. À l’entrée de la ligne droite, le peloton venant plutôt sur la partie extérieure de la piste, Bolthole allait au-dessus du lot, Christophe Soumillon n’ayant pas bougé. Mais le cheval ne s’est pas vraiment détaché. Dilawar (Dubawi), débordé à la sortie du tournant final, a gagné des rangs en restant en pleine piste et il lui a opposé une belle résistance, lui prenant probablement l’avantage. Tout s’est joué au balancier, Bolthole prenant une courte tête au passage du poteau à son rival. Partenit est troisième à une longueur un quart. On notera la belle fin de course de Kovrov (Toronado), tout à l’extérieur. Il se classe quatrième, à une longueur.

Après avoir passé l’hiver au soleil au Qatar – et avec une escale en Arabie saoudite –, Bolthole retrouve la France avec succès. Son entourage a tremblé, mais le 5ans a tendance à se préserver en course et il vieillit… comme le bon vin. Alban de Mieulle nous a dit : « C’est la première fois qu’il évoluait sur un terrain aussi lourd. Les jockeys ont précisé que la piste était vraiment difficile. Les chevaux qui font ce type de terrain s’en sortent logiquement mieux. Bolthole s’en est bien tiré même si, comme l’a expliqué Christophe Soumillon, il est dommage que le leader n’ait pas pu l’emmener plus longtemps. Nous avons eu un peu chaud ! De façon générale, à part le poulain de Tim Donworth [Future Fate, ndlr], on a vu que la plupart des chevaux faisaient 80 ou 100m vite, avant d’avoir tendance à s’arrêter. Bolthole est dur, il fait l’hiver au Qatar, l’été en France et il reste toujours à un bon niveau. Il y a deux possibilités pour la suite : suivre le même programme que l’an dernier, ou courir à Royal Ascot où son propriétaire souhaite avoir des partants. Nous aviserons. » L’an passé, Bolthole avait ensuite remporté le Grand Prix de Compiègne – Défi du Galop (L) avant de finir deuxième du Grand Prix de Vichy (Gr3) puis deuxième du Prix Gontaut-Biron – Hong Kong Jockey Club (Gr3) à Deauville.

Christophe Soumillon a quant à lui déclaré au micro d’Equidia : « Dilawar est venu fort à notre intérieur et nous a pris l’avantage jusqu’à 25m du poteau. Bolthole est cependant resté concentré et s’est montré courageux. J’espérais, en venant ainsi à l’extérieur, avoir pris un petit avantage mais je n’étais sûr de rien. Je l’avais découvert l’an dernier à Compiègne [dans le Grand Prix, ndlr] et nous étions venus très facilement puis il s’était repris et nous avions presque été battus. C’est pourquoi, aujourd’hui, j’aurais aimé me faire emmener le plus longtemps possible. Mais il a remis un coup pour finir. »

Élevé par Patrick Ryan, Bolthole est passé trois fois en vente. Yearling, il avait été présenté par Glenspring Farm à la vente mixte de Goffs en février, et il avait été acheté 12.000 € par Hegarty Bloodstock. Racheté la même année pour 19.000 € au book 3 de la vente de yearlings d’octobre de Tattersalls, Bolthole est retourné sur un ring deux ans plus tard. Le 24 octobre 2022, à la vente d’automne de chevaux à l’entraînement de Tattersalls, Michael Bell l’a cédé pour 130.000 Gns à Wathnan Racing. C’est un fils de Free Eagle (High Chaparral), stationné à l’Irish National Stud, et de Weekend Getaway (Acclamation), une jument lauréate à trois reprises en Italie. Outre Bolthole, elle a pour le moment donné, Shona Mea (Dragon Pulse), qui a triomphé à quatre reprises dans les handicaps entre 1.600m et 1.900m en Angleterre, et Lady Dreamer (Dandy Man), gagnante de deux courses en Angleterre à 3ans, sur 1/200m. La poulinière a un 3ans par U S Navy Flag (War Front), toujours inédit, et une 2ans par Arizona (No Nay Never), vendue 50.000 € à la Breeze Up Goffs 2024. La deuxième mère, Week End (Selkirk), est restée inédite. Au haras, elle a produit quatre gagnants dont Absolutely So (Acclamation), lauréate des John of Gaunt Stakes (Gr3, 1.400m) à Haydock. Enfin, la troisième mère, Tarfhsi (Mtoto), est gagnante des Pretty Polly Stakes (Gr2, à l’époque) au Curragh.