Zarakem, au bonheur de Sofiane Benaroussi

Le cÅ“ur de Sofiane Benaroussi bat plus fort pour Auteuil que pour Longchamp… Mais le copropriétaire de Zarakem (Zarak) – en association à 50 % avec le haras d’Étreham – était évidemment aux anges après la victoire du poulain, le jour de la réouverture du temple du galop, dans le Prix d’Harcourt (Gr2). Un pari gagné, qui a commencé lors de la vente de l’Arc 2023 et alors que des doutes planaient sur son aptitude aux pistes très assouplies. Mercredi encore, sa participation était plus qu’incertaine…

Zarakem a su se sortir du terrain… Et, pourtant, on a tendance à se dire que ce n’est probablement pas sa tasse de thé ! Dans la fausse ligne droite, Maxime Guyon était déjà en train de légèrement l’accompagner aux bras. Le jockey lui a laissé toutes ses chances. Zarakem a filé Birr Castle (Cloth of Stars) à l’entrée de la ligne droite, puis est passé à l’attaque à 300m et a bien prolongé son effort pour s’imposer d’une longueur et demie devant Horizon Doré (Dabirsim), vu derrière lui dans le parcours mais qui a conclu correctement, échouant à une longueur et demie mais, sur un terrain aussi lourd, sa pointe de vitesse est certainement émoussée. La troisième place, à trois quarts de longueur, revient à Birr Castle. Mansour (Tai Chi) est quatrième à quatre longueurs, tandis que Feed the Flame (Kingman) est cinquième à trois quarts de longueur. Vu en dernière position, il a eu un bon passage à l’entrée de la ligne droite puis a coincé pour finir.

Ancien représentant de Jean-Claude Seroul, Zarakem porte désormais les couleurs de Sofiane Benaroussi – plus connu peut-être dans le temple de l’obstacle qu’est Auteuil – en association avec le haras d’Étreham. Il a été acheté 500.000 € lors de la vente de l’Arc Arqana. L’histoire n’avait pas forcément commencé au mieux, avec une sixième place dans le Prix du Conseil de Paris (Gr2) mais avec des excuses, comme l’a expliqué Jérôme Reynier : « Il restait sur cinq victoires lorsqu’il est passé à la vente de l’Arc. Nous n’avons pas eu la meilleure des préparations pour le Prix du Conseil de Paris puisque, deux semaines avant, il a fait un aller-retour justement pour la vente de l’Arc, puis cela s’était mal passé pendant la course. C’était à oublier… »

Sofiane Benaroussi nous a dit : « Mon cÅ“ur est plutôt à Auteuil mais je suis évidemment enchanté de gagner aujourd’hui à Longchamp pour la réouverture ! J’ai beaucoup investi sur l’obstacle, moins sur le plat mais quand l’occasion s’est présentée de s’associer avec le haras d’Étreham sur Zarakem, un bon poulain par Zarak, j’ai dit oui… J’ai aussi trois 2ans chez Francis-Henri Graffard et un 2ans chez Stéphane Wattel. » Nicolas de Chambure a ajouté : « Le plan était de courir l’Exbury pour sa rentrée mais il y avait un doute sur son aptitude au terrain. Il avait fini l’année sur une “mauvaise note” l’an dernier, avec des excuses. Aujourd’hui, le doute existait toujours sur le terrain mais il était vraiment dans une condition optimale et il montre toute sa classe. Jérôme Reynier l’a amené tout en progression l’an dernier, comme il sait le faire, et nous avons un poulain encore tout neuf pour cette année. »

Zarakem était l’une des plus petites valeurs du lot et devrait pleinement se révéler à 4ans. Il avait déjà été vu en piste cette année, dans une course Afasec à Borély, qu’il avait survolée le 13 février dernier. Mais d’une course école à l’Harcourt, il y a évidemment bien des différences ! Splendide au rond, il a confirmé en piste et remporte son premier Groupe, lui qui avait gagné l’an passé les Prix Frédéric de Lagrange et la Coupe de Marseille (Ls). Jérôme Reynier nous a dit : « Il a fait une rentrée dans une course école où il s’était imposé facilement, sur une piste un peu collante. Je trouve qu’il a mis un peu de temps à sortir de son hiver. Il faut vraiment féliciter Annaëlle Didon, qui le monte et possède une magnifique complicité avec lui ! Parfois, c’est bien de ne pas les voir pendant un moment, ce qui a été le cas puisque je suis allé à Dubaï. Quand je suis revenu, en début de semaine, j’ai trouvé qu’il avait vraiment bien évolué. Bravo Annaëlle ! Nous avons pris tardivement la décision de courir, jeudi matin aux probables, après son dernier canter, qui était très convaincant. J’avais dit à son entourage que je ne pensais pas que l’on pouvait l’avoir mieux physiquement comme mentalement. Et, à Longchamp, terrain pénible ou non, c’est toujours un billard pour la reprise, c’est différent de Saint-Cloud. Zarakem était la plus petite valeur de la course et nous avions quelques interrogations sur le terrain, nous avons choisi de lui donner une rentrée pour en savoir plus sur son programme pour la suite. C’est de bon augure ! Il n’a pas été engagé dans le Ganay car cela paraissait présomptueux avant le coup, étant donné que sa meilleure performance était sa victoire dans la Coupe de Marseille. Nous allons attendre de voir comment il rentre et récupère et, selon l’opposition, nous pourrions le supplémenter. Nous en parlerons tous ensemble. »

Deuxième, Horizon Doré court en progrès sur sa rentrée à Saint-Cloud dans le Prix Exbury (Gr3). Il avait besoin de reprendre contact avec la compétition mais on attend de le revoir sur des pistes moins pénibles, où il pourra mieux faire parler sa pointe de vitesse. Son entourage rêve des Prince of Wales’s Stakes (Gr1) à Royal Ascot mais, avant cela, la suite logique passe par le Prix Ganay (Gr1). Patrice Cottier, son entraîneur, nous a dit : « Horizon Doré est meilleur en bon terrain, mais il court très bien, il a été très détendu. Il est venu faire illusion, mais le vainqueur est bien reparti. Il a légèrement penché à gauche pour finir. Je l’avais engagé dans le Prix du Muguet, mais les 1.600m sont un peu courts. Le plan prévu avec l’entourage est d’aller sur le Prix Ganay. Si tout va bien, il ira sur cette course. »

Birr Castle n’avait pas été revu depuis sa cinquième place dans le Bahrein International Trophy (Gr2). Le pensionnaire d’André Fabre avait été aperçu lors d’un galop public sur l’hippodrome de Saint-Cloud, en compagnie de Tribalist (Farhh), gagnant lundi du Prix Edmond Blanc (Gr3). Le représentant de Godolphin court bien pour son retour en piste, sur une piste lourde qui n’est peut-être pas franchement sa tasse de thé. Louise Bénard, représentante en France de Godolphin, nous a dit : « Il court bien pour une rentrée. Nous sommes contents car ce sont des terrains vraiment compliqués. Il est très lutteur et prouve une nouvelle fois qu’il a le niveau de ses épreuves. Il avait travaillé à Saint-Cloud avec Tribalist. Ce dernier avait une course plus proche donc le travail demandé n’était pas le même pour les deux. Mais ce sont des galops qui permettent de les faire avancer. »

Cinquième, Feed the Flame n’est pas à condamner sur cette rentrée. Il avait déjà bien couru sur piste assouplie, mais n’avait jamais évolué sur un terrain aussi profond. Le représentant de Jean-Louis Bouchard soufflait beaucoup lors de son retour au rond. Pascal Bary, son entraîneur, nous a dit : « C’était une rentrée, il manquait de condition particulièrement sur ce type de terrain. Nous allons désormais regarder vers le Prix Ganay. »

Élevé par Jean-Paul Cayrouze, Zarakem a été présenté par le haras d’Étreham à la vente de yearlings d’octobre Arqana, où il a été acheté 85.000 € par Nicolas de Watrigant. Il est repassé en vente à 3ans, lors de la vente de l’Arc Arqana, où Nicolas Bertran de Balanda (pour Sofiane Benaroussi) et le haras d’Étreham ont déboursé 500.000 € pour l’avoir.

C’est un fils de Zarak (Dubawi), étalon basé aux Aga Khan Studs, et d’Harem Mistress (Mastercraftsman), laquelle n’a pas couru. Zarakem est le premier gagnant de sa mère. Elle a un 3ans, Ouro Preto (Wootton Bassett), à l’entraînement chez Mikel Delzangles et deux fois deuxième en quatre sorties l’an passé, une 2ans, Rabbit’s Foot (Golden Horde), à l’entraînement chez François Rohaut, et une yearling par Victor Ludorum. La deuxième mère, Harem Lady (Teofilo), fut deuxième du Prix Allez France et troisième de La Coupe (Grs3). C’est notamment la sÅ“ur de Little Treasure (Night Shift), double gagnante de Groupe sur 1.800m et 1.600m aux États-Unis et également lauréate du Prix de Bagatelle (L).

Du départ à 1.000m : 1’08”91

De 1.000m à 600m : 26”11

De 600m à 400m : 13”11

De 400m à 200m : 12”79

De 200m à l’arrivée : 13”47

Temps total : 2’14”39