Shippy Ellis : « Peslier, une référence mondiale »
David (Shippy) Ellis a été l’agent de certaines des plus grandes cravaches internationales. Et c’est lui qui défendait les intérêts d’Olivier Peslier hors de France.
« Travailler avec Olivier fut tout bonnement un privilège. Un honneur même. Pour le dire de manière très simple : Olivier était l’un des plus grands et des plus complets des jockeys internationaux. Une référence mondiale. Sa grande force, c’était son équilibre exceptionnel. Cela lui donnait un grand avantage en terrain lourd. Mais il était très fort dans l’ensemble des facettes de son métier. Il a marqué son temps par sa capacité à monter pour les intérêts du cheval. Il était très fort pour détendre son partenaire et venir finir… mais aussi, à l’inverse, pour faire la course en tête. S’il prenait les rênes d’une épreuve, les autres pouvaient commencer à s’inquiéter car il était toujours dans le bon train. Il a gagné tellement de courses en allant devant ! Enfin, son instinct était assez exceptionnel, cette capacité peu commune à saisir ce dont le cheval est capable de fournir. Ce fut une odyssée épique et inoubliable pour moi. Je suis ravi qu’il puisse prendre sa retraite dans une forme physique parfaite. En un seul morceau aussi car ce métier n’épargne pas les hommes. J’espère qu’il vivra une belle retraite car c’est un bon ami, au-delà de l’aspect professionnel. C’est une personne facile à apprécier. Il a mis un sourire sur le visage de beaucoup de monde. »
Un palmarès international et exceptionnel
« Son palmarès est tout à fait remarquable pour un pilote basé en France. Son tableau de chasse anglais est réellement impressionnant. Il a gagné le Derby (Gr1) avec High Rise (High Estate), les 2.000 Guinées et l’équivalent irlandais (Grs1) avec Cockney Rebel (Val Royal)… Olivier a décroché trois fois les 2.000 Guinées d’Irlande, mais aussi le Derby irlandais, le St Leger irlandais, deux Derby allemands, quatre Breeders’ Cups et 14 Grs1 avec Goldikova (Anabaa) ! Sans oublier deux Japan Cups (Gr1)… Sa popularité était grande au Japon où il fut l’un des tout premiers pilotes étrangers à beaucoup gagner. Je me souviens qu’il avait appris l’anglais en passant des heures à regarder CNN dans sa chambre au Japon… (rires) »
Il a beaucoup fait pour l’amitié franco-anglaise
« Notre relation professionnelle a débuté en 1996 ! Au départ, il n’y avait pas d’agents de jockeys en France. Olivier devait donc se débrouiller en direct avec les entraîneurs et les propriétaires qu’il croisait aux courses. Les choses sont désormais bien plus simples, avec des agents de jockeys en France pour travailler avec les pilotes basés dans votre pays. C’est un travail d’équipe, entre les agents de chaque pays et le jockey. Il fut une époque où Olivier venait souvent monter en Angleterre, les jours où il n’y avait pas de courses à Paris. En 1997, il a monté 29 gagnants en Grande-Bretagne ! Olivier était très populaire ici. Il faut dire qu’il passait son temps à embrasser tout le monde après les victoires. En particulier la gent féminine, surtout les épouses d’entraîneurs et de propriétaires. Si bien qu’après sa victoire dans le Derby, je lui ai précisé qu’il n’était pas autorisé à embrasser la reine. Il m’a rétorqué : « Vraiment ? » Et j’ai répondu : « Oui, vraiment » Mais sa « chaleur humaine » au sens large du terme a fait de lui un grand ambassadeur pour l’amitié entre les jockeys français et britanniques. Car avant lui, c’était loin d’être gagné. Olivier a fait de grands efforts dans ce sens. En saluant tout le monde aux courses en Angleterre, en embrassant beaucoup de gens, en passant à la télévision… Il a donné une image accueillante et bienveillante. Quand les jockeys anglais venaient monter en France, il les invitait chez lui… »