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jeudi 26 décembre 2024

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Pourquoi le PMU a tout à gagner à se passer des GPI

Pourquoi le PMU a tout à gagner à se passer des GPI

D’indispensables il y a encore quelques années, ils sont devenus persona non grata : les GPI (les grands parieurs internationaux), avec qui le PMU a réalisé 900 M€ de chiffre d’affaires en 2023, ne sont plus les bienvenus en France. Depuis quelques mois, à la demande notamment de l’A.N.J. et de l’État, une série de réglementations tend à limiter leur champ d’action, lequel s’est avéré, au fil du temps, dévastateur pour la filière. Des mesures qui ont déjà porté leurs fruits puisque le chiffre d’affaires réalisé avec les GPI a baissé de 9 % depuis le début de l’année. Il faut poursuivre sur cette voie et nous pensons même que le PMU doit emboîter le pas de la Suède et les bannir purement et simplement. Parce que la présence même des GPI est antinomique avec notre système mutuel. Et parce qu’on pourrait en escompter (au moins) deux effets positifs : une espérance de gains plus importante pour les parieurs, et des recettes fiscales en hausse.

Par Guillaume Boutillon

gb@jourdegalop.com

Comment la France est-elle devenue « addict » aux GPI

Au commencement, le rôle des grands parieurs internationaux était anecdotique. Mais, au fur et à mesure que le PMU perdait des clients en France et afin de maintenir la marge, la clientèle des GPI a été développée… Mais qui sont-ils vraiment ? Dans son dernier rapport publié en 2023, la Cour des comptes les présentait en ces termes : des personnes physiques ou morales étrangères – à savoir des sociétés, ce qui est formellement interdit sur notre territoire –, exploitant en temps réel de multiples données au moyen d’algorithmes prédictifs et de techniques spécifiques afin de déterminer les probabilités de gains sur les courses. Si l’on prend en compte ces dernières années : de 600 M€, le chiffre d’affaires réalisé avec les GPI est passé à 728 M€ en 2021, 815 M€ en 2022 pour dépasser les 900 M€ en 2023 ! En gros, 10 % des enjeux ont été réalisés l’an dernier via les GPI. Mais voilà : ce chiffre, même s’il rapporte à la filière, est fait sur le dos de l’État, lequel voit s’échapper des prélèvements… et des parieurs !

Pilleurs de masse

Les GPI ne sont pas la seule explication à l’érosion du nombre de turfistes, vu que cette dernière avait commencé avant même leur arrivée, mais ils ont grandement continué à amplifier le mouvement ! Mais que reproche-t-on vraiment aux GPI ? Pour faire simple : d’être totalement anti-mutualistes. Là où un parieur français est prélevé à hauteur de 18 % pour un pari simple ou 35 % au Quinté +, un GPI, lui, n’est prélevé qu’à hauteur de 10 %. Pourquoi de telles conditions ? Pour être intéressant pour les GPI, qui sont actifs dans tous les pays et tous les sports, le PMU a dû se rapprocher des conditions proposées par ses concurrents mondiaux… et donc prélever dans le « pot commun ».

D’autre part, si les GPI recouvrent en moyenne 92 % de leur mise, ils restent cependant toujours gagnants grâce aux avantages donnés par les opérateurs étrangers, lesquels ne sont pas soumis aux mêmes taxes que le PMU et peuvent donc leur offrir une très grande partie du prélèvement. Surtout pour les paris comme le Quinté + ou le Multi, c’est-à-dire les paris à combinaisons où l’espérance de gains est bien plus forte.

Renouer avec les parieurs français

Depuis leurs paradis fiscaux, les GPI misent donc des montants colossaux en masse commune avec les parieurs de France (sur le réseau physique, ce qui, normalement, ne devrait pas être possible). C’est en grande partie à cause d’eux que l’espérance de gains des parieurs misant de France s’est nettement réduite et que les rapports n’ont cessé de diminuer. Lors de son dernier rapport sur le sujet en 2023, la Cour des comptes révélait par ailleurs que le PMU en personne estimait à 4 % leur impact négatif sur le taux de retour joueur (TRJ) attribué à tous les autres parieurs. Comme nous le disions en introduction, depuis le début de l’année, le chiffre d’affaires réalisé avec les GPI sur 2024 a baissé de 9 %. Cela s’explique par les règles imposées par le PMU aux GPI (modifications de la prise de pari, limitation de leur part dans la masse commune, …). Si le PMU commençait à les empêcher de miser au Quinté +, cela entraînerait mécaniquement une hausse de TRJ. In fine, les parieurs seraient mieux récompensés qu’ils ne le sont actuellement et la cote d’amour du Quinté + devrait, elle aussi, remonter. Lorsqu’on sait que ce jeu est prélevé à hauteur de 35 %, on se dit que toute la filière a vraiment intérêt à ce que le sujet délicat des GPI n’en soit plus un.

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